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Défaut intelligence

C'est quand même extraordinaire : alors que samedi j'étais un citoyen lambda des plus ordinaires, j'entends par là que rien ne me dissociait a priori de la grande majorité des gens de par mon mode de vie, je dois à nouveau me glisser dans la peau d'un malade, tout cela parce que mon crétin de pace maker a décidé de prendre un congé sans solde, sans donner le moindre préavis. Je ne vous cacherai qu'étant un adversaire assez redoutable de toute forme de maladie (ma thrombo-phlébite géante de l'année 1979 s'en souvient encore, elle a voulu me faire passer l'arme à gauche quand j'avais 21 ans mais, t'are ta gueule à la récré, ma vieille, je suis toujours debout et je t'emmerde... 1000 excuses pour cette grossièreté mais avec ce genre d'ennemis, seule la force fait loi), je supporte assez mal d'être obligé de me couler dans ce moule médicalo-assisté auquel je ne peux pas toujours échapper, parce que je suis somme toute un être humain assez raisonnable...

Il faudra que j'arrête de balancer plein de trucs entre parenthèses et que je songe à raccourcir mes phrases, vous ne trouvez pas ?

J'ai entamé hier après-midi mon petit marathon personnel qui me fait rendre visite à différents médecins ou éminents représentants du corps médical : ma généraliste tout d'abord (paraît que c'est obligatoire maintenant avant de voir n'importe quel spécialiste) avec laquellej'orchestre pour demain une visite chez mon cardiologue (ben oui, parce qu'avant, c'est certain, de temps à autre, je me disais : "tiens, quoi faire aujourd'hui ? Oh, chouette, je vais aller chez mon cardiologue !" Dis, m'sieu le ministre de la Sécu, tu crois vraiment qu'on va voir un cardiologue dans le seul but d'aggraver ton déficit ?), puis une modification régulée de mon traitement anti-coagulant (j'avais oublié de vous raconter ça, mais avec un sang très liquéfié, on ne peut pas sans risque se faire charcuter...) qui va nécessiter un contrôle sanguin vendredi matin, puis un nouvel entretien avec ma généraliste qui, au vu des résultats, optera probablement pour une seconde modification entraînant elle-même un nouveau contrôle sanguin lundi matin. C'est bon, vous me suivez ? Et puis lundi, je dois faire le point avec mon chirurgien pour savoir quel jour il peut remplacer mon stimulateur, sachant qu'il me réserve je ne sais quel modèle "Medtronic" des plus perfectionnés, déjà commandé semble-t-il...

Par conséquent l'ennui ne me guette pas. Et j'ai sur le grill quelques notes à rédiger sur mon blog : j'ai commencé un petit texte consacré à Terry Riley, il faut aussi absolument que je vous parle de Franck Zappa, j'ai enfin en chantier une petite chronique consacrée à une émission de télévision... and so on ! Et j'ai promis à Saxoman la mise à jour de son site Web.

Pour couronner ce brillant emploi du temps, j'aurai aussi du pain sur la planche du côté de la maison Magma. Stella m'a longuement téléphoné hier pour prendre de mes nouvelles et nous avons bien sûr parlé de l'activité du groupe. Un DVD va bientôt sortir (fin mars probablement), il sera le premier d'une série de quatre qui verront le jour en 2006 et qui retraceront les quatre semaines de concerts que le groupe avait donnés l'an passé au Triton, en revisitant la quasi-intégralité de son répertoire et en appelant pour l'occasion des membres "historiques" tels que Klaus Blasquiz, Jannick Top ou Benoît Widemann. Comme d'habitude, c'est à moi que sera confié le soin de réaliser les pages de présentation de ces DVD sur le site Internet du groupe et d'orchestrer une petite campagne de communication.

C'est tellement mieux ainsi ! Dire que l'inactivité me pèse est bien peu... C'est plus fort que moi, il faut que je crée, que j'imagine, j'ai besoin de projets en permanence et le rallye médecin-cardiologue-laboratoire-médecin-chirurgien ne m'enthousiasme pas vraiment.

Ah, y a un autre truc chouette : j'ai déposé mon arrêt de travail au boulot hier et en bavardant avec quelques uns de mes collègues, je me suis rendu compte que j'avais échappé à une réunion de service, modèle du genre, guidée pour certains par une ligne de conduite très simple : "j'en fais le minimum, je raconte des bobards avec assurance, je refile le boulot aux autres et j'ouvre ma grande gueule !". J'en connais, s'ils étaient des chaudières, y aurait le message "DEFAUT INTELLIGENCE" qui s'afficherait en gros sur leur sourire hypocrite.

Rien qu'à y penser, je sens que mon pace maker aurait envie de redémarrer tout seul... Du calme, cheval, du calme... Tu m'as laissé tomber, c'est bien fait pour toi, j'attends ton remplaçant. Trop tard pour avoir des remords, fallait y penser plus tôt !

Commentaires

  • faire moins d'effort ne signifie pas qu'on ne fait rien mister yaka. Vous pourriez par exemple freiner le travail du corps (c'est pas le moment de cirer le parquet par exemple) et calibrer le travail de la tête (magma, saxoman) avec des siestes/lecture interposées...
    C'est que votre chronique fait des émules et qu'on aimerait bien la déguster en vous sachant bien en forme, bien longtemps, toujours bien dans vos baskets.

    ;-)

  • Mais c'est axactement ce que je fais, mon cher Willmanx. Tiens, pas plus tard que ce matin, je bouquinais "Les années perdues" de John Harvey en écoutant "The Grand Wazoo" de Franck Zappa. Un petit plaisir qu'il est bien difficile de se refuser !!!

  • Je constate qu’il s’agit belle et bien d’une inactivité redoutable au vu de la liste peu exhaustive de projets et de travaux en cours que tu mets sur ton billet d’humeur du jour…
    Le programme est franchement bien rempli (j’en suis tout essoufflé) et ne semble pas être aussi désagréable que ça.
    Certes, le côté je vais mon toubib qui lui-même me demande d’aller chez mon spécialiste qui lui-même me demande d’aller faire quelques examens sanguins, qui demande à son tour de passer à la pharmacie pour aller chercher quelques médicaments. Vu sous cet angle, c’est vrai que ce n’est pas vraiment marrant, d’un autre côté, tu as du temps pour sortir et profiter de ce magnifique soleil planté dans ce beau ciel bleu.
    En temps normal, tu serais au bureau, assistant à tes habituelles réunions constructives, répondant aux sollicitations et questions intelligentes de tes collègues.
    Tout bien réfléchi, tu disposes enfin d’un peu de temps non prévu pour te consacrer à des activités plus enrichissantes et plus agréables, et tout ça pour finir en prime avec le nouveau modèle ultra perfectionné de pacemaker Medtronic de Seb (y fait en plus presse purée, potage et pâte à crêpes).
    Moi, j'en connais un, s'il était une chaudière, y aurait le message "RISQUE SURMENAGE" qui s'afficherait en gros sur l’écran.
    Faut faire comme en Corse, doucement le matin et pas trop vite l’après midi !!
    Keep the banane!!

  • Euh... y a erreur, là ! Mon futur "Medtronic", c'est pas un Seb, c'est un Siemens. D'ailleurs, il sera Siemens que je ne le sentirai même plus sous la peau !!!

  • Alors c'est pas très intelligent (ou c'est la correction de copies par email qui rend très bête) (je ne sais pas) toujours est il que les phrases longues (et les parenthèses) moi je trouve ça (plutôt) stimulant...


    désolée...
    xxx

  • mais normalement quand on est suivi (plus ou moins) régulièrement par un spécialiste, ya pas besoin de passer par la case "généraliste", non?
    enfin, ceci dit, le trou de la sécu il ne vient effectivement pas du fait qu'on a tous envie de se précipiter chez le cardiologue ou autre urologue mais plutôt de certains médicaments qui coûtent la peau des ...yeux de la tête. Genre pour le sida ou autre maladie grave : 2300 euros pour 15 jours de comprimés, ça existe!
    il fallait bien que les politiques trouve quelque chose pour compenser (ou faire semblant?)

  • Bah alors, t'as voulu jouer au jeune homme ?


    oups, on la refait, version politiquement correcte !


    Bah alors, Ya K.A., faut faire attention à toi !!! Allez, patience... Je n'ose imaginer combien tu dois bouillir... mais ce n'est l'affaire que de quelques jours, et tu vas devenir un ultra puissant bionic-man, ça va déchirrer sa mère, ton nouveau gadget !!! :o)

    Allez, trêve de bêtises, prends soin de toi !

  • le pas d'ennui avec les stations dans les salles d'atente diverses me semble sujet à caution.
    Bon courage, mais vous avez quand même la chance toute relative de pouvoir envisager de passer du temps sur votre ordinateur pour créer, ce n'est pas les semaines de lit avec un livre et des écouteurs pour fuir la télévision de votre compagnon de chambre, plus la gêne des tuyaux et sonde, ou je me trompe ?
    Ce fichu corps nous joue de sales tours, mais nous avons le privilège ensuite d'apprécier toutes ses qualités

  • Absolument ! Ayant connu moi-même les longues semaines d'hospitalisation, les perfusions durant un mois et autres babioles pénibles, les attentes interminables dans des couloirs, la promiscuité parfois insupportable, je connais la joie de se remettre debout et la certitude qui vous gagne ensuite : c'est un privilège d'être à nouveau sur les rails et libre de ses mouvements !

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