Je suis tombé tout récemment sur le tableau d'un jeune peintre lorrain - attention, hein, ce n'est pas mon Babar, lui il est unique et pas à vendre ! - et je suis resté très intrigué, et séduit néanmoins... Il y a cette étrange correspondance des couleurs avec celles que nous venons d'installer dans notre salle de séjour (le rouge évoque le canapé, on retrouve également deux verts proches de ceux des murs...).
On aime, on n'aime pas ! Et comme je le dis souvent, les ragoûts et les couleuvres, ça ne se discute pas. Moi, j'aurais plutôt tendance à bien aimer. D'autant que la chose, de surface respectable, est vendue à un prix très raisonnable. Ceci me fait d'ailleurs penser à un autre tableau, vu tout récemment dans une galerie du Boulevard Saint-Germain à Paris : imaginez une toile d'environ 80 centimètres de large sur une hauteur d'un peu plus d'un mètre. C'est bon, vous visualisez ? Le tableau était noir, intégralement. On y voyait juste un petit rectangle rouge, en bas à droite. Jusque-là, pas de problème, je suis ouvert à toutes les créations et personne n'est obligé d'aimer. Seulement, en me rapprochant du tableau, j'ai vu une petite étiquette sur laquelle était indiqué le prix : 4.000 € ! Nom de Dieu ! Faut oser quand même. A ce prix-là, je veux bien m'y mettre tout de suite, j'en peins deux ou trois par semaine, je laisse 30% à un galeriste à catogan, j'en prête de temps à autre quelques uns à des architectes d'intérieur qui les disposeront avec talent dans un beau loft parisien dont ils nous proposeront la visite dans l'émission "Question Maison" et, tope-là, le tour est joué. J'arrête de bosser, je me repose, je voyage et en plus... je m'auto-proclamerai artiste. Ouais, la vie est belle !!! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ?
Trève de rêverie, mon tableau lorrain, je le verrais bien au-dessus du buffet de l'espace salle à manger, je l'imagine déjà éclairé par le soleil du matin, puis celui de midi et se déclinant lui-même en teintes variables... Raah, j'ai bien envie de me laisser tenter...
Dommage qu'avant je doive changer ce satané Vélux du deuxième étage qui condense et qui fuit. Les premiers devis sont assez déprimants et je dois choisir entre modèle simple et modèle super confort. Si j'ai bien compris, ce dernier laisse entrer la chaleur du soleil en hiver mais la repousse en été, c'est super non ? Il doit y avoir une espèce de Patrice Drevet intégré... Il est là le Drevet en réalité - c'est sûrement pour ça que c'est si cher ces bestiaux - , tapi entre les deux vitrages, il guette avec son costume rayé, son gilet boudiné et son pantalon en jean et HOP ! Taratata, soleil d'été, on ne rentre pas, soleil d'hiver, je vous en prie, bienvenue à la Maison Rose ! M'est avis néanmoins que son boulot ne sera pas épuisant pour lui en Lorraine, parce que les jours de soleil sont assez rares par chez nous..., mais dans tous les cas, je crois que mon budget va encore subir une sévère secousse. Au train où c'est parti, je crois qu'on peut sans se tromper diganostiquer une maladie de Parkinson du porte-monnaie.
Mais je crois vraiment que je vais me laisser tenter. De toutes façons, plus le temps passe, moins je crois au hasard et ce tableau, je subodore qu'il a été peint pour nous. Sa place est ici, et nulle part ailleurs. Je vous tiendrai au courant, de toutes façons.