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Cercle & Variations

Pierre Desassis, Cercle & Variations, 24 mars 2005


Jeudi 24 mars 2005, le Blue Note à Nancy, entre 22 heures et minuit. Le caveau est habité d'un public plutôt épars, où les amis et les familles viennent se retrouver pour un nouveau concert du quartet CERCLE & VARIATIONS. Cette formation, créée à l'intiative du pianiste Guillaume Cherpitel voici maintenant deux ans, s'est d'abord fait connaître en s'appuyant sur un répertoire que l'on qualifiera hâtivement de "latino-jazz", avant d'évoluer, petit à petit, vers une musique où les compositions originales occupent désormais une place prépondérante. Autour de Guillaume, dont la présence discrète est aujourd'hui comme une marque de fabrique, trois complices qui, eux, recherchent une explosion permanente : la contrebasse de Mathieu Loigerot est l'assise nécessaire et énergique au jeu d'Alexandre Ambroziak, dont la batterie a d'évidence hérité beaucoup des maîtres que sont pour lui Elvin Jones et Tony Williams. Cet instrument n'est certainement pas là pour "marquer" le tempo, mais avant tout pour badigeonner avec fougue un répertoire exigeant. Le quatrième larron n'est pas en reste, puisque Pierre Desassis - aux saxophones ténor et soprano - ne cesse, après l'exposition des thèmes, de s'envoler vers des contrées où lyrisme et déchirement emportent le groupe vers des sommets sur lesquels planent avec bienveillance les ombres tutélaires d'un John Coltrane ou d'un Sonny Rollins.
Il ne s'agit pas - on l'aura compris - de flatter les oreilles du public avec une "petite musique de nuit", mais plutôt de les inciter à s'ouvrir à la belle expérience de la découverte de chemins rocailleux et escarpés. Parfois, les sentiers s'aplanissent, une pause est la bienvenue avant de reprendre l'ascension.
La fin du concert verra l'invitation faite à Mathieu Ambroziak (guitare) et Renaldo Greco (flûte) de se joindre à cette fête pour l'interprétation très libre d'un compositeur du XIXème siècle, Scriabine. Nouvelles couleurs, nappes sonores et souffle crié dans un final généreux, en guise de récompense à tous ceux qui avaient fait l'effort de quitter le confort douillet de leurs intérieurs pour un voyage nocturne.
C'est peut-être là la seule fausse note de cette soirée... celle qui vous laisse un goût légèrement amer, celui du constat de la plus grande difficulté : réveiller les gens, leur faire comprendre que la vie n'est peut-être pas devant leur écran de télévision. Le prix d'entrée était modeste (5€), la communication avait été plutôt large, jusque dans la presse quotidienne régionale et... au final, on ne se bouscule pas...
Ce n'est que partie remise, les musiciens de jazz savent parfaitement à quoi ils s'exposent, surtout lorsqu'ils prétendent vivre au plus près chaque note jouée. Dans la musique de Cercle & Variations hier soir, il n'y avait pas de tricherie, pas d'effet facile, aucune flatterie vulgaire, juste l'expression la plus fidèle de ce que vivaient intérieurement les musiciens.
Là est bien l'essentiel ; à nous, jour après jour, de rester vigilants et de savoir les accompagner.

Commentaires

  • T'es encore pas mal, hein ma gueule!
    (oui, après le 8 avril je ferai des commentaires intelligents)

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