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La Pravda existe encore, je l'ai rencontrée


Je rêve… ou plutôt c’est un cauchemar. Quand j’écrivais l’autre jour que je comprenais pourquoi certains, voici maintenant quelques années, voulaient dégraisser le mammouth de l’Education Nationale, je n’imaginais pas à quel point les faits allaient encore me donner raison.
Je vous situe le problème : je bosse moi-même dans l’Education Nationale, au sein d’une unité dont la mission est d’éditer des publications destinées aux élèves, aux enseignants, à tous les prescripteurs des informations utiles au bon déroulement de la scolarité de notre irremplaçable jeunesse. J’essaie de faire mon boulot du mieux que je peux, sans réellement être téléguidé par un « plan de carrière », en conservant en filigrane l’idée du service public, donc du service à rendre aux publics. Appartenant à l’Education Nationale, je suis également affilié à un régime de sécurité sociale et une mutuelle spécifiques, cette dernière nous faisant parvenir chaque mois une revue d’informations. Jusque là, rien de bien passionnant… Sauf que dans son dernier numéro, ce magazine a consacré deux pages à la maison pour laquelle je travaille avec interview et photo de notre vénéré directeur, pour vanter les mérites d’un nouveau dispositif d’information mis à la disposition des établissements scolaires. M’enfin, « mis à la disposition », c’est d’ailleurs un peu exagéré car la chose est à vendre, mais ceci est une autre histoire.
C’est là que les choses se gâtent. Non pas en raison de l’article lui-même, plutôt bien fait, informatif et reflet assez fidèle des objectifs fixés par la nouveauté présentée. Non, le truc qui énerve, il est ailleurs, pas très loin mais franchement, il vous donne l’envie de coller des baffes à ceux qui, parfois, semblent appartenir à un vieux système post-soviétique digne des plus belles heures de la Pravda.
Imaginez que la semaine dernière, l’ensemble des responsables de nos Délégations Régionales ont été convoqués en binôme à une réunion au siège de la Direction pour entendre, comme à l’habitude dans un silence religieux, l’échine courbée, la bonne parole et se voir confier la mission de nous communiquer les lignes directrices de la politique éditoriale de notre chère boutique. Chaque participant s’est vu remettre un dossier composé de différents documents, parmi lesquels un exemplaire de la revue mutualiste célébrant notre Directeur et son nouveau jouet ! Jusque-là, on sent que le terrain, petit à petit, se mine, mais rien de bien extraordinaire… sauf que… pour chaque exemplaire, soit plus de 60, un(e) gratte-papier (quoique dans le cas qui nous occupe, il s'agirait plutôt d'un colle-papier...) avait eu pour mission essentielle de coller un post-it sur la page consacrée au grand chef, car on n’imagine bien que notre aréopage était dans l’incapacité de découvrir lui-même la noble prose !!!
Ô bonheur, ô joie ! Imaginons le plaisir de nos hiérarques, ouvrant leur dossier, découvrant le petit autocollant jaune, et le sourire béat du grand Maître !
Je vous donne peut-être l’impression de plaisanter sauf qu’en l’occurrence, voilà l’exemple même de fonctionnement qui me laisse penser que non seulement :
- y a des coups de pied au cul qui se perdent ;
- on gaspille l’argent du contribuable ;
- pourquoi personne n’a-t-il fait la moindre remarque face à une telle dérive autocratique ?
Ça ne vous énerve pas, vous, un truc pareil ?

Commentaires

  • ah si, moi ça m'énerve! et après on se demande où passe l'argent... bande de gaspilleurs!

  • Ajouts.
    4. On ne fusille plus assez !
    5. Pourquoi du jaune et pas du rose ! C'est politiquement indécent. ( association des professeurs lesbiens et homos )
    6. Ouf ! Pas de rose ! ( UMP-EN )
    7. Quoi, un post-it même pas vert sur du papier non recyclé ?! ( Les Verts, tendance épicéa )
    8. Qui n'a pas arraché le post-it ? Seule question qui vaille, non ?!
    9. Pour la solution, le Canard enchaîné de la semaine dernière, la note du préfet de sous-Normandie, euh ! Non, l'inverse...

  • Voilà pourquoi mon misérable crédit photocopies est enfoncé depuis le mois de février, et pourquoi je dois, si je veux bosser correctement avec mes élèves, payer les photocopies de ma poche !!!
    Je devrais leur faire des cours qui tiennent sur un post-it, tiens ! Ca serait aussi à la mesure de mon salaire.
    Pffff.

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