On aura compris, à la lecture de ces modestes notes, que l'observation de mon entourage professionnel conduit, inexorablement, à l'émerveillement le plus absolu : bien souvent, la nature humaine s'y révèle pleinement, dans toute sa splendeur, nécessitant chez la vigie impitoyable que je suis une bonne dose d'humour pour l'endurer jour après jour (ces trois derniers mots étant un message d'encouragement subliminal destiné à mon cher ami Trollertanzer).
Ce 20 janvier 2006 est à marquer d'une pierre dont vous choisirez vous-même la couleur. Après tout, un blog, c'est aussi un espace de liberté et je peux vous accorder cette fantaisie. Soyons magnanimes...
Je vous situe le contexte : étant une personnage dont l'éducation n'est pas loin d'être achevée, j'ai l'habitude, au jour de mon anniversaire (ou le lendemain) d'offrir quelques viennoiseries à la vingtaine de personnes qui constituent notre équipe de travail (enfin, quand je dis travail, je me comprends, j'entends par là les 20 bipèdes qui fréquentent usuellement les locaux généreusement mis à notre disposition par notre employeur). Jusque-là, rien que de l'ordinaire, du banal même ! Au point qu'au moment où j'ai voulu payer la quarantaine de mini-croissants aux chocolat et aux amandes à mon pâtissier, celui-ci m'a demandé, à mon grand étonnement, si je désirais une facture. Face au soulèvement périscopique de mon sourcil gauche et à la vacuité de mon regard interrogateur, la vendeuse se répandit en généreuses explications pour me faire comprendre que ces petits délices étaient souvent achetés par ses clients pour des raisons professionnelles et que, à de nombreuses occasions, on lui demandait une facture. "Ben non, m'dame, c'est moi qui achète avec mes petits sous, c'est juste pour faire plaisir à mes collègues".
Bon, là je m'égare, tel n'est pas mon propos du jour, revenons à nos croissants... Encore que... l'on verra plus loin que j'aurais peut-être mieux fait de quitter les lieux avec cette précieuse facture !
Je passerai par charité sous silence l'attitude de certains qui, voyant le plateau copieusement garni s'offrir à leurs yeux, y puisent généreusement d'une main à la popreté aléatoire et s'en retournent dormir un étage plus haut, sans chercher à connaître la raison exacte de ce petit supplément à leur café du matin et, bien évidemment, sans dire merci non plus ! "J'ai pas le temps, trop de boulot !".
Non, non, non... l'extraordinaire est ailleurs, dans une pièce voisine où se tient je ne sais quelle réunion, certainement de la plus haute importance et, comme toujours, des plus passionnantes. Or, voici qu'un de mes collègues temporaires, s'en extrayant pour quelques secondes et probablement alléché par l'aspect appétissant de mon cadeau du jour, s'empare d'un plateau sur lequel il dépose, sans la moindre hésitation, quelques croissants, à destination de ses interlocutrices du jour, que je n'ai pas l'honneur de connaître d'ailleurs.
Je vous arrête illico : je suis tout sauf un radin et c'est avec le plus grand plaisir que j'aurais tendu moi-même le plateau sus-cité pour offrir ma pitance à ces mystérieux estomacs en jachère, s'ils avaient daigné nous honorer de leur indispensable féminine présence... et éventuellement me souhaiter un bon anniversaire, rien ne les y obligeant néanmoins. Non non non, c'est plutôt l'attitude cavalière de mon collègue porte-croissants qui m'a mis mal à l'aise !
Hé, franchement ! Vous vous imaginez, vous, invités à manger par des amis et au moment de passer à table, vous précipitant pour garnir copieusement quelques assiettes et vous éclipser les bras chargés en expliquant que, juste à côté, il y a une petite fête et que, zut, là-bas, y a rien à becqueter ?
Moi pas en tous cas... Je fais donc part à mon collègue ravitailleur que le procédé est un tantinet cavalier et je lui rappelle les raisons de la présence de ces croissants en ce noble lieu qu'on appelle cafétéria, imaginant qu'il comprendrait le sens de mon interpellation et repartirait bredouille. Et d'après vous, qu'a-t-il fait, le bougre ? Ben, en toute simplicité, il a filé à l'anglaise, sans piper mot ni lâcher son précieux butin.
En réalité, je ne lui en veux même pas, à mon petit messager viennois, ayant appris par la suite que le fautif dans cette histoire était une fois encore notre célèbre menteur chronique (cf. ma note "Coups de pied au cul qui se perdent") : tel le paon voulant parader, tel le pitoyable matou devant de potentielles conquêtes, tel le post-adolescent roulant ses bedonnantes mécaniques devant un public pré-pubère, notre anti-héros avait fait le généreux, régalant ces dames sur mon compte, en mandatant un petit commissionnaire obéissant : "On va vous offrir des croissants, mesdames".
Oh nom d'un chien, je dois vieillir, je m'apparente de plus en plus à un vieux con, non ? N'empêche, la prochaine fois, j'embarque la facture et je la présente à mon chef qui pourra ainsi la passer au compte "Frais de réception". Ou mieux, en 2007, pas de croissants, de toutes façons, ce sera mieux pour votre ligne mesdames et messieurs - car j'ai noté un sérieux relâchement dans vos silhouettes - et je paierai un coup à boire aux personnes de mon choix, en un lieu de mon choix.
Et toc !
Ce 20 janvier 2006 est à marquer d'une pierre dont vous choisirez vous-même la couleur. Après tout, un blog, c'est aussi un espace de liberté et je peux vous accorder cette fantaisie. Soyons magnanimes...
Je vous situe le contexte : étant une personnage dont l'éducation n'est pas loin d'être achevée, j'ai l'habitude, au jour de mon anniversaire (ou le lendemain) d'offrir quelques viennoiseries à la vingtaine de personnes qui constituent notre équipe de travail (enfin, quand je dis travail, je me comprends, j'entends par là les 20 bipèdes qui fréquentent usuellement les locaux généreusement mis à notre disposition par notre employeur). Jusque-là, rien que de l'ordinaire, du banal même ! Au point qu'au moment où j'ai voulu payer la quarantaine de mini-croissants aux chocolat et aux amandes à mon pâtissier, celui-ci m'a demandé, à mon grand étonnement, si je désirais une facture. Face au soulèvement périscopique de mon sourcil gauche et à la vacuité de mon regard interrogateur, la vendeuse se répandit en généreuses explications pour me faire comprendre que ces petits délices étaient souvent achetés par ses clients pour des raisons professionnelles et que, à de nombreuses occasions, on lui demandait une facture. "Ben non, m'dame, c'est moi qui achète avec mes petits sous, c'est juste pour faire plaisir à mes collègues".
Bon, là je m'égare, tel n'est pas mon propos du jour, revenons à nos croissants... Encore que... l'on verra plus loin que j'aurais peut-être mieux fait de quitter les lieux avec cette précieuse facture !
Je passerai par charité sous silence l'attitude de certains qui, voyant le plateau copieusement garni s'offrir à leurs yeux, y puisent généreusement d'une main à la popreté aléatoire et s'en retournent dormir un étage plus haut, sans chercher à connaître la raison exacte de ce petit supplément à leur café du matin et, bien évidemment, sans dire merci non plus ! "J'ai pas le temps, trop de boulot !".
Non, non, non... l'extraordinaire est ailleurs, dans une pièce voisine où se tient je ne sais quelle réunion, certainement de la plus haute importance et, comme toujours, des plus passionnantes. Or, voici qu'un de mes collègues temporaires, s'en extrayant pour quelques secondes et probablement alléché par l'aspect appétissant de mon cadeau du jour, s'empare d'un plateau sur lequel il dépose, sans la moindre hésitation, quelques croissants, à destination de ses interlocutrices du jour, que je n'ai pas l'honneur de connaître d'ailleurs.
Je vous arrête illico : je suis tout sauf un radin et c'est avec le plus grand plaisir que j'aurais tendu moi-même le plateau sus-cité pour offrir ma pitance à ces mystérieux estomacs en jachère, s'ils avaient daigné nous honorer de leur indispensable féminine présence... et éventuellement me souhaiter un bon anniversaire, rien ne les y obligeant néanmoins. Non non non, c'est plutôt l'attitude cavalière de mon collègue porte-croissants qui m'a mis mal à l'aise !
Hé, franchement ! Vous vous imaginez, vous, invités à manger par des amis et au moment de passer à table, vous précipitant pour garnir copieusement quelques assiettes et vous éclipser les bras chargés en expliquant que, juste à côté, il y a une petite fête et que, zut, là-bas, y a rien à becqueter ?
Moi pas en tous cas... Je fais donc part à mon collègue ravitailleur que le procédé est un tantinet cavalier et je lui rappelle les raisons de la présence de ces croissants en ce noble lieu qu'on appelle cafétéria, imaginant qu'il comprendrait le sens de mon interpellation et repartirait bredouille. Et d'après vous, qu'a-t-il fait, le bougre ? Ben, en toute simplicité, il a filé à l'anglaise, sans piper mot ni lâcher son précieux butin.
En réalité, je ne lui en veux même pas, à mon petit messager viennois, ayant appris par la suite que le fautif dans cette histoire était une fois encore notre célèbre menteur chronique (cf. ma note "Coups de pied au cul qui se perdent") : tel le paon voulant parader, tel le pitoyable matou devant de potentielles conquêtes, tel le post-adolescent roulant ses bedonnantes mécaniques devant un public pré-pubère, notre anti-héros avait fait le généreux, régalant ces dames sur mon compte, en mandatant un petit commissionnaire obéissant : "On va vous offrir des croissants, mesdames".
Oh nom d'un chien, je dois vieillir, je m'apparente de plus en plus à un vieux con, non ? N'empêche, la prochaine fois, j'embarque la facture et je la présente à mon chef qui pourra ainsi la passer au compte "Frais de réception". Ou mieux, en 2007, pas de croissants, de toutes façons, ce sera mieux pour votre ligne mesdames et messieurs - car j'ai noté un sérieux relâchement dans vos silhouettes - et je paierai un coup à boire aux personnes de mon choix, en un lieu de mon choix.
Et toc !
Commentaires
... (le souffle coupé)
... Il repart avec le plateau sans moufter... Alors qu'on lui démontre clairement qu'il se comporte comme un ... groumpf... Le bureau a pas de raison d'être plus civilisé que le reste du monde après tout.
l'enfin quand même !
Oyyy punaise, comme ça ne m'aurait pas plus non plus! Et ce n'est pas une question d'age, c'est une question de principe! Bazard!! On ne va pas se servir comme ça, non mais!
Et puis d'ailleurs, vous avez bien raison, en ces periodes d'après fêtes, ils feraient bien mieux de se mettre au régime (et ça vaut aussi pour les bipèdes de mon bureau).
Estomaquée aussi.
Voilà ce que c'est d'être sympa.
Comme j'aurai fait la tête.
[c'est pour ça que moi, dans mon grand égoïsme post-adolescent je vois les collègues que j'aime bien en dehors, et pi les zautres ben c'est les zautres]
... :o)
Happy Birthday
Pas vraiment sympa cette attitude.
Drôles de collègues, j'hallucine ou c'est vraiment un remake de "vol au dessus d'un nid de coucou".
Mieux vaut aller en terrasse boire une petite mousse (en ce moment plutôt un petit vin chaud...ou un grog!!) avec les moins dangereux de la bande.
Des histoires comme la tienne, ça me donne des mycoses.
Courage et ignorance (une belle devise non?)
@ Le Cèpe Solitaire :
Merci pour les souhaits d'anniversaire !
"Vol au-dessus d'un nid de coucou" : c'est marrant cette comparaison car j'appelle souvent mon lieu de travail "hôpital de jour"...
Et pour ce qui est de boire un verre en terrasse, c'est exactement mon projet pour les temps à venir : réunir autour de moi ceux avec qui j'ai envie d'être et leur payer un p'tit coup en un lieu plus agréable !
Cèpe solitaire, mycoses... Une présence champignonesque ?