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Circuits parallèles

Je viens de constater que la maison que j'habite avait subi cette semaine un sort très proche du mien, au moment où les spécialistes de la médecine moderne ont décidé de remplacer mon stimulateur cardiaque, vieux de 15 ans et depuis peu hors d'usage. Analyse comparée.

Ayant récemment acheté une demeure, j'ai rapidement – comme tout propriétaire raisonnable – fait avec ma femme le tour des nécessaires aménagements à envisager dans un avenir proche. Parmi ceux-ci, citons : la création d'un escalier intérieur pour faciliter l'accès au second étage, la pose de grilles de sécurité devant les fenêtres du rez-de-chaussée et la rénovation progressive du circuit électrique dont l'état nous laissait deviner qu'un investissement assez important allait s'imposer d'emblée. Avec ses fils de coton tressé certifiés 50 ans d'âge, nous pensions sans trop nous tromper que l'état de l'installation de la demeure justifiait une vraie rénovation. Ce que nous décidâmes sans trop réfléchir... Devis en poche, planification des travaux, priorités à établir entre le travail des menuisiers, du peintre et des électriciens... ou comment assembler les pièces d'un petit puzzle dont on a hâte qu'il soit un jour terminé... avant d'attaquer la phase suivante ! Qu'elle est difficile la vie des possédants...

Alors que lundi, j'étais en train de mollement remplir mon sac avant de me rendre en clinique, mes deux électriciens firent leur apparition chez moi. Au menu : mise aux normes de l'installation de la vaste pièce qui sera notre salon – séjour – bureau ! Autant dire qu'après une demi-journée de réflexion et d'analyse du système existant, preuve que les compères ne sont tout de même pas les brutes qu'ils souhaitent paraître, le chantier était lancé... En quelques minutes, des lés complets du vieux papier peint orné d'oiseaux (en ces temps de grippe aviaire, je n'y vais pas par quatre chemins, je ne confine pas, j'éradique) étaient sacrifiés, pendouillant tristement en attendant leur arrachage complet, de nombreuses saignées avaient fait leur apparition sur la plupart des murs, une bonne dizaine d'orifices étaient créés en vue de l'installation de nouvelles prises. On entendait d'étranges dialogues entre les deux professionnels : « Tu l'as ? », « Tu m'entends ? », « C'est bon, là ? »... Je comprenais que ma maison avait un peu mal, mais qu'elle souffrait en silence, elle savait qu'on la violentait pour son bien, sa sécurité. Quatre ou cinq jours plus tard, abandonnée à son triste sort, je la retrouvai là, un peu fatiguée par tant de coups assénés sans ménagement, mais avec un professionnalisme de bon aloi, comme l'aurait dit Maître Capello. Nous lui prodiguâmes les premiers soins dès que possible : dépoussiérage, lavage, bref, ce  que l'on appelle l'entretien courant. Elle ne dit rien, mais retrouva très vite l'esquisse d'un sourire. Elle savait qu'elle allait retrouver une bonne forme, bien qu'il lui faille subir prochainement de nouveaux assauts, ceux de notre peintre... Nous, en bons parents, lui promîmes une récompense et lui achetèrent de jolis rideaux blancs qui seront un peu à ses fenêtres ce qu'une injection de botox est au visage d'un(e) sexagénaire fripé(e). Les boiseries n'en seront pas rajeunies, mais elles seront masquées, l'illusion sera créée pour quelque temps.

La maison... Un peu comme moi en fait ? Jusqu'à lundi, je vivais normalement, bien qu'un peu au ralenti. Et puis on est venu me chercher, le docteur D. a pris lui aussi le temps de réfléchir à la bonne décision à prendre, il a envisagé différentes hypothèses avant de trancher, puis il a commencé son boulot. Il n'a pas arraché le papier peint, mais a demandé qu'on me rase. Il n'a pas fait de saignée, mais une belle incision tout de même. Et pendant que les électriciens installaient des boîtiers de dérivation et faisaient glisser des gaines et des câbles multicolores d'une pièce à l'autre, lui, raccordait un boîtier électronique à une sonde elle-même identifiée par différents fils. Et si personne n'est venu me dépoussiérer ni même me laver, il a tout de même bien fallu qu'on nettoie ma blessure et qu'on la protège d'un gros pansement.

Aujourd'hui, ma maison et moi sommes tous les deux convalescents. Pour elle comme pour moi, ce n'est plus qu'une question de temps. Quelque chose nous dit que le printemps arrive !

Commentaires

  • Vous voulez mettre des barreaux de sécurité aux fenêtres du rez-de-chaussée? Vous n'avez vraiment pas moyen de faire autrement? Nous, on a remplacé les vieilles fenêtres par un vitrage anti-effraction et les huisseries sont en alu-bois.

    Aluminium à l'extérieur, aucun entretien (on a mis du bleu mais toutes les couleurs sont possibles), et bois à l'intérieur parce que c'est plus chaleureux.
    Le vitrage est censé résister à une chute de 9 m d'une boule de plomb de 4 kilos. Autrement dit, un voleur qui voudrait casser le carreau n'arriverait qu'à avertir le voisinage car il lui faudrait beaucoup de temps pour en venir à bout. C'est plus efficace et plus esthétique que des barreaux de défense.

    Par contre, pour les rideaux, je n'ai pas encore choisi; je n'arrive pas à me décider.

    J'en reviens pas; ils sont de plus en plus passionnants mes comms.

  • Beuh oui, je sais bien, je sais bien... Question de priorité tout cela, et aussi de brouzoufs. Parce que trois fenêtres avec huisseries en alu-bois et vitrage anti-effraction, c'est pas tout à fait le même budget que mes grilles.
    Et si tu n'arrives pas à te déicder pour les rideaux, c'est simple : ne décide pas tout de suite !

  • Tout dépend de la taille des fenêtres. La plus-value pour un vitrage anti-effraction par rapport à un vitrage classique est de 80 euros/m2. Mon père, avec sa retraite de facteur, c'est ce qu'il a mis chez lui et il est très content. Nous, on a étalé les travaux sur plusieurs années (une à deux fenêtres par an), en espérant très fort qu'on ne serait pas cambriolé entre temps.

    On a une super société pas très loin de chez nous qui fabrique ça. Je ne sais pas si vous avez l'équivalent par chez vous.
    http://www.mixal.com

    Mais c'est vrai que refaire l'électricité, ça coûte la peau des fesses, alors ensuite, il faut faire des choix, c'est sûr.

    Sinon, elle a bien de la chance, cette maison d'être ainsi comparée à un être humain. Sans doute ce genre de maison qui enveloppe les visiteurs de la chaleur de ses propriétaires quand on y entre, et où les enfants aiment venir se ressourcer.

  • C'est vrai que les "enfants" (46 ans à eux deux) semblent ne pas trop s'y déplaire.
    C'est vrai aussi que les travaux d'électricité coûte assez cher ma foi...
    C'est vrai qu'un escalier sur mesures tel que nous le souhaitions et la création de la trémie représentent un gros investissement.
    Et je passe sous silence l'aménagement d'un grenier, la création de placards...
    Nom d'un chien, quand je fais le total...
    Mais c'est vrai surtout que cette maison a une âme !

  • Eh! Méfie-toi quand même des parallèles quand tu fais des travaux au grenier! On ne sait jamais ce qu'on trouve dans les recoins....

  • Hé hé hé ! L'ancien propriétaire de la maison a eu la bonne idée d'aménager le grenier et d'en faire un véritable refuge tout à fait charmant. Les recoins sont donc bien dégagés et la seule intervention consistera à y amener un peu plus de lumière !!! Donc, pas de danger ni de mauvaises surprises...

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