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Digressions... onze au grand maximum !

Vivement que je reprenne le boulot. Ma convalescence est épuisante et je compte bien l'enchaîner avec une semaine de vacances durant laquelle le repos ne sera pas de mise... Je mène une vie harassante.

Voilà plusieurs jours que je suis taraudé par l'idée de vous expliquer en quoi les heures que je vis actuellement sont, à mon grand désespoir, la source d'une fatigue que seule une reprise durable de mes activités professionnelles pourra peut-être éteindre. Prenons l'exemple de ce mardi 21 février 2006.
Tout d'abord, un lever en pleine nuit, à 8 heures du matin, avec  tout juste assez de forces pour ramper jusqu'à la cuisine et m'écrouler sur une chaise, face à un petit déjeuner préparé par madame Y a K.A. Ben oui, je l'aurais bien fait moi-même mais pour cela, il aurait fallu que je prenne la décision de me lever en premier et donc, risquer de réveiller brutalement la même madame Y a K.A. Inconcevable...
Les événements se sont ensuite enchaînés avec une brutalité que seule un vrai temps de repos en début d'après-midi me permet de vous faire partager. Il y a ces deux menuisiers, qui suent sang et eau – enfin, n'exagérons pas, de l'eau seulement – pour mettre en place un escalier intérieur que nous appelons de tous nos voeux depuis des semaines. Pendant qu'ils triment, je dois les encourager, mais aussi leur poser d'insidieuses questions pour savoir s'ils auront assez de leur journée de travail pour mener à bien cette tâche ingrate. Oui, parce que je me vois difficilement renouveler cette expérience demain, hein ? Trop fatigant... Surtout que lorsque je les sens faiblir, je m'empresse de leur préparer un café, dont on connaît les vertus stimulantes. Ils ne connaissent pas leur chance d'être ainsi assistés, bichonnés tandis que moi, je m'inquiète pour eux et m'épuise à petit feu.
Je n'étais pas au bout de mon calvaire, loin s'en faut car il m'a fallu me faire conduire à la clinique pour un contrôle général du pace maker dont vous connaissez désormais les aventures depuis une semaine. Là encore, on n'imagine pas quelles ressources il faut mobiliser pour que le docteur D. – dont la Panhard noire de décembre 1957 trônait fièrement devant l'entrée, même que madame Y a K.A l'a prise en photo avec son téléphone et que, si je parviens à rapatrier la chose sur mon ordinateur, je vous la montrerai. La Panhard, pas madame Y a K.A ! – parvienne au réglage optimum. Il faut rester allonger, bavarder nonchalamment (allez savoir pourquoi je me sens moins idiot depuis que mon médecin préféré m'a appris pourquoi les têtes pensantes de Renault, avaient baptisé Vel Satis leur voiture « haut de gamme ». Je serais bien tenté de vous en expliquer la raison si vous l'ignorez, mais ce serait hors sujet, non ?), répondre à des questions sans bouger, surtout ne pas s'agiter. Le plus éprouvant étant de parvenir à un haut niveau d'abstraction dans la discussion et d'atteindre un stade de concentration que m'envieraient les champions français du biathlon (cf. plus loin):
« - Ca vous fait mal comment ?
- Beuh, 'fin, comme ça quoi... »,
« - Le test d'impédance, c'était souvent ? La nuit ? Le jour ?
- Oarf... oui, assez... même qu'hier soir, j'ai compté 86 secousses à 23h23... et 14 ce matin à 5h23».
« - L'ingénieur de chez Medtronic, il dit que ça ne doit pas vous gêner la nuit...
- Oh l'aut ! Même qu'une fois, vers 5 heures du matin, ça tapait tellement fort que ça a réveillé ma femme et il croit qu'on sent rien. L'a qu'à s'en faire implanter un s'il veut vérifier... De toutes façons, çui-là, il me plaît pas, même que mardi dernier, il a pas dit bonjour quand je suis arrivé ici pour le premier réglage».
Tout cela en fait pour qu'au final, le docteur D. décide de désactiver la plupart des tests automatisés et, semble-t-il, parfaitement inutiles, puis décide de me priver d'une « stimulation ventriculaire superflue ». J'ai pas tout compris, mais c'est pas grave... Bon, vous voyez bien en quoi ce fut pénible, ce genre de choses... dont on attend qu'elles se terminent avec impatience. Trop d'engagement personnel, en fait...
Mais aujourd'hui, je crois qu'une mauvaise étoile me narguait, malgré l'épaisseur des nuages lorrains (nuages lorrains, nuages lorrains... c'est peut-être un pléonasme, faut que je vérifie). Parce qu'à peine rentré chez moi, dans la désormais célèbre petite maison rose, madame Y a K.A, encore elle, se rua en cuisine pour me priver du plaisir de préparer le repas et me contraindre à allumer le poste de télévision et à encourager l'équipe de France de biathlon qui visait une possible médaille au relais 4 X 7,5 km. Je ne recommencerai jamais, ça je peux vous le jurer... Non mais sont complètement fous ces skieurs ! Ils tournent comme des malades sur une piste avec des côtes qui ont l'air assez raides, d'un seul coup, ils se couchent par terre et – bingo ! – ils visent à 50 mètres dans des cibles minuscules... Moi, à ce rythme-là, je ne tiens pas... Complètement crispé dans le canapé, hésitant même à déguster l'excellent plat de poisson qui m'était servi, haletant jusqu'à la dernière seconde. Oui, j'ai bien dit à la dernière seconde parce que justement, le français a arraché la médaille de bronze avec une avance d'environ un quart de demi-bout de spatule. J'ai vraiment cru que mon pace maker allait lâcher prise et que j'allais devoir rendre une deuxième visite à Panhardoman !!!
Et pour finir, il y avait ce courrier glissé sous la porte... Raah... j'avais oublié... Deux places pour le théâtre Marigny, pour voir une pièce de Strindberg (va savoir pourquoi, quand j'écris ce mot, mon correcteur d'orthographe me propose : d'aubergines ! Il va pas s'y mettre aussi lui... à me fatiguer), « Mademoiselle Julie », le vendredi 2 mars. En plein pendant mes vacances et 24 heures seulement avant l'Olympia où j'ai promis d'emmener Madame qui n'a jamais vu cette salle.
Franchement, je ne sais pas si je vais tenir le coup. Il va falloir que je fasse un break, et un sérieux. Je pense même que je vais renoncer à regarder cette semaine la saison 2 des « Brigades du Tigre », je peux difficilement puiser dans mes réserves et prendre le risque de prolonger cette inactivité dont j'ai de plus en plus de mal à m'extraire. C'est un peu contradictoire avec mon mot d'ordre d'hier, mais j'ai décidé, pour une fois, de m'adonner aux bienfaits de la procrastination !

Commentaires

  • Allez steuplé, dis nous pour la vel satis!!

    P.S.: J'ai bien pensé, vendredi (c'était vendredi??) à saluer la mer de ta part du haut du pont.
    P.P.S.: Ca vaut bien l'explication, non?

  • Soldat Ya-Ka, vous me ferez 50 pompes!
    Et corvée de patates et corvée de chiottes! Et j'veux qu'ça brille!
    J'vous en foutrais, moi, de la procrastination, tiens!
    Pourquoi pas manger devant la télé, tant qu'on y est!

    Plus sérieusement, malgré les nuages lorrains (tiens, les nuages seraient-ils à la Lorraine ce que le crachin est à la Bretagne?), il va falloir t'obliger à une marche quotidienne. L'inactivité, ça fatigue horriblement, et c'est de la mauvaise fatigue qui donne un mauvais sommeil.

    Je suis sûre que tu te sentiras beaucoup mieux si tu ne t'assois pas au premier coup de pompe. Il faut le muscler ce coeur, sinon, il va devenir fainéant.

    M'enfin, je dis ça, je ne suis pas cardiologue, non plus.

  • @-Z- : ton salut à la mer vaut bien une réponse à l'énigme, mais ettention, ça sent le jus de crâne. Alors... Vel Satis, aux consonnances latines... que du pieau mon ami ! Tout ça pour contracter : VELocité SATISfaction ! Juré, c'est pas une mauvaise blague.

    @Gwenola : D'abord mon fils est caporal chef, alors un peu de respect s'il te plaît ! Et tes conseils, crois bien que je les applique. En temps normal, je suis un marcheur infatigable (La Fraise peut témoigner), pas ramollo du tout, svelte, dynamique, la quasi-cinquantaine un tantinet grisonnante du côté des tempes, je sais faire à manger, je fais le ménage aussi... Tiens, je sais pas pourquoi je dis tout ça, alors que tout le monde ici le sait. OK, je suis pas fortiche en bricolage, mais la perfection n'étant pas de ce monde, faut bien laisser une chance aux autres... Et en plus, j'ai déjà une idée de note pour demain, avec un titre bien tiré par les cheveux pour changer !!!

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