Régulièrement, nos chers programmes télévisés nous servent un reportage sur le thème : "Demain, tous centenaires ?" On nous explique qu'il y a 50 ans, on ne comptait que quelques spécimens du genre en France alors qu'ils sont aujourd'hui 160 000. Le passage obligé des reportages sur le sujet, c'est la mamy ou le papy (ben oui, forcément, puisque, par définition, tout ce petit monde est centenaire) qui nous confie la méthode qui l'a conduit à une telle longévité. Une fois sur deux, voire plus, il nous assène le truc qui tue : "Je bois un verre de vin rouge par jour". Conclusion : il faudrait peut-être que ce nectar soit remboursé par la sécurité sociale, même si sa consommation serait alors totalement proscrite par les caisses de retraite. Enfin, c'est une autre histoire, ça, plus compliquée. On pourrait demander aux candidats debout de trouver le bon compromis...
Pour une fois, j'ai pu néanmoins observer un drôle de phénomène, totalement inhabituel dans ce genre de reportage : un papy centenaire pas sourd, pas dans un fauteuil roulant, avec de vraies dents et une bonne dose d'humour ! Il était d'abord fort surpris qu'on le félicite d'être parvenu à inscrire un troisième chiffre à son compteur, puisque, selon lui, il n'avait vraiment rien fait de particulier. Puis son oeil malicieux fixa la caméra et, tel un acteur accompli, confia au journaliste qui l'interviewait que devenir centenaire était vraiment à la portée de tout le monde. "Il suffit d'être patient !".
Pour une fois, j'ai pu néanmoins observer un drôle de phénomène, totalement inhabituel dans ce genre de reportage : un papy centenaire pas sourd, pas dans un fauteuil roulant, avec de vraies dents et une bonne dose d'humour ! Il était d'abord fort surpris qu'on le félicite d'être parvenu à inscrire un troisième chiffre à son compteur, puisque, selon lui, il n'avait vraiment rien fait de particulier. Puis son oeil malicieux fixa la caméra et, tel un acteur accompli, confia au journaliste qui l'interviewait que devenir centenaire était vraiment à la portée de tout le monde. "Il suffit d'être patient !".
Alors là, chapeau bas, je m'incline, il n'y a rien à répliquer à un tel argument frappé au coin du bon sens. Imparable !
Quelques minutes auparavant, alors que je zappais très méthodiquement d'une chaîne câblée à l'autre, j'avais entraperçu le présentateur d'une émission scientifique qui nous expliquait qu'à partir de l'âge de 20 ans, nous perdions 100 000 neurones par jour. Et d'étayer son propos - déclamé sur un ton presque alarmiste - en nous montrant, comme en direct, la mort de l'un d'entre eux. Finalement, c'est con un neurone, et, c'est prouvé par notre ancêtre philosophe, ce n'est vraiment pas patient comme bestiole.
Je n'étais néanmoins pas au bout de mes surprises... En me couchant, je commençai à lire "Une veuve de papier" de John Irving, un livre de poche que je venais tout juste d'acheter - un jour, peut-être, je vous parlerai de John Irving, "le monde selon Garp", "Une prière pour Owen" ou "L'oeuvre de Dieu la part du Diable". Moi, j'aime bien commencer un bouquin, je savoure le moment qui précède la lecture des premières lignes, je suis prêt à me laisser embarquer pour de nouvelles aventures. En général, avant d'attaquer vraiment, je lis la quatrième de couverture, histoire de saliver encore un peu plus. Ce que je fis, bien entendu, hier soir... et qui, étrangement, suscita en moi une interrogation profonde : ça me dit quelque chose, cette histoire... elle commence en 1958, elle se termine en 1990 à Amsterdam... Damned ! Mais je l'ai déjà lu ce bouquin. Pire : il est certainement dans un carton, là-haut, dans le Chalet Suisse, juste au-dessus de ma tête... Nom d'un caractère imprimé ! Je viens d'acheter un livre que j'ai déjà... Et j'étais totalement persuadé du contraire... Aucun souvenir jusqu'à ce que je me décide à survoler le résumé.
C'est grave, docteur ? Z'êtes certain que je ne perds QUE 100000 neurones par jour ? Ce serait pas le double, ou le triple par hasard ? Et puis d'abord, j'en avais combien au départ, vous savez, vous ? Je vais tenir longtemps à ce rythme-là, d'après vous ? Parce que je vous rappelle que je dois devenir centenaire, on me l'a dit tout à l'heure. Je suis patient, j'ai toujours été patient (enfin, presque...) et donc, je serai centenaire, c'est prévu.
Pourquoi personne me répond, hein, pourquoi ?
Vite ! J'ai pas que ça à faire, moi...
Commentaires
Il n'y a pas de recette pour devenir centenaire. Je le crois.
Un médecin du travail m'a dit lors d'une visite : "vous ne faites pas votre âge, vous serez centenaire". J'avais 45 ans. Depuis, je dis à mon fils qui va avoir 26 ans : "tu vas devoir me supporter encore 46 ans au moins". Et il rigole.
Je ne crois vraiment pas aux recettes (pas de cuisine) mais du genre : je bois un verre de vin par jour. Car moi, je ne bois pas d'alcool, il faut qu'on me force car je n'aime pas (c'est étrange mais c'est comme ça). Merci pour ton passage sur mon blog et de ton commentaire.
Rassurez-vous, à l'Académie Française, il n'atteignent même pas la quarantaine...
et moi aussi je l'ai vu à la télé le vieux!
cela dit (et c'est pas du cynisme post-adolescent), me dire que j'en ai encore pour 75 ans et des brouettes, bof...(et ça fait cher en ordi...)
Ne t'en fais pas, je serai là pour t'aider à souffler tes 100 bougies! À nous deux, on y parviendra! Et Ray Davies, il a quel âge, à ton avis?