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Coups de pied au cul qui se perdent...

Franchement... J'ai beau avoir une fibre, disons... plutôt sociale, j'ai beau me persuader que nous vivons dans un monde de brutes qui broie les plus faibles pendant que les forts roulent des mécaniques, j'ai beau penser qu'une nation digne de ce nom se doit d'être structurée grâce à une fonction publique de qualité... Eh ben, parfois, je me dis que j'ai bien tort et qu'un bon gros dégraissage serait bénéfique au plus grand nombre et obligerait certains à se remettre en cause.

Car non seulement de substantielles économies pourraient être réalisées en élaguant très franchement les sphères hiérarchiques de notre chère administration (qui, je finis par m'en rendre compte, est comme les grandes bibliothèques : plus un élément est haut placé, moins il sert...), en appliquant un régime sévère par la vente d'un parc immobilier souvent destiné à quelques privilégiés, en supprimant d'innombrables avantages en nature mais... aussi, en se débarrassant de quelques parasites.

Je suis un peu en colère depuis quelques jours après une calamiteuse réunion où l'hypocrisie a régné durant près de trois heures. Je passe sur l'improductivité de ce moment fastidieux pour ne retenir que l'incroyable culot de l'un de mes « collègues » - je ne devrais pas utiliser ce mot en fait, car je ne me sens aucune proximité avec l'individu – qui use et abuse d'une situation grâce à laquelle il passe le plus clair de son temps à travailler à titre privé sur ses heures « officielles », au vu et au su de tous. Mon propre chef le sait, mais pour des raisons qui m'échappent totalement, préfère lui donner raison et en même temps donner tort par son silence obstiné à ceux qui – de temps à autre – élèvent un peu la voix. Pire encore, alors que d'interminables conciliabules dans les couloirs dénoncent cet état de fait, c'est le silence complet en réunion dès lors qu'il s'agit de prendre la parole en public !!! J'ai expérimenté cette lâche mécanique vendredi en essayant de crever l'abcès mais rien ni personne n'est venu me soutenir... Et le fautif a fanfaronné, nié, menti, avec l'approbation muette de mon chef, visiblement très contrarié par la naissance d'un conflit.

A ce moment précis, vous vous sentez bien seul, très peu enclin aux discours généreux et vous êtes pris d'une frénésie de grand nettoyage. J'ai déjà dû l'écrire un jour, mais pour être salarié de l'Etat, je ne m'en sens pas pour autant moins comptable des deniers publics et j'enrage devant de tels gaspillages et devant un fonctionnement aussi erratique des structures telle que celle dans laquelle je travaille. Pourtant, nous avons une noble mission – celle d'informer les jeunes et leurs parents, les enseignants sur les filières de formation – mais il faut être armé d'un moral de béton pour rester debout et continuer à travailler en gardant sa bonne conscience pour soi.

Et pendant ce temps-là, j'ai d'autres collègues – ceux-là, je veux bien les dénommer ainsi – qui se démènent, apportent des idées nouvelles, font preuve d'initiative, que personne ne remercie jamais pour la qualité de leur travail et qui, pourtant, amènent un sacré sang neuf dans la maison. Ce sont peut-être ces quelques personnes qui m'aident à rester serein et le regard tourné vers demain.

N'empêche, l'autre connard, si on me donnait les pleins pouvoirs, il serait déjà à la porte avec une bonne série de coups de pied au cul ! Et j'en profiterais pour lui adjoindre du même coup deux ou trois autres compagnons pas vraiment nécessaires au boulot...

Commentaires

  • Cette chronique fait écho à ce que je croise dans les Préfectures, et encore plus dans les sous-préfectures dans lesquelles je me rend pour le boulot.

    J'aime à penser que l'administration dans laquelle je travaille a un quota d'assistés qu'elle entretient. Des mecs qui abusent sans fin et qui ne seraient plus du tout capable de tenir un poste dans une structure de taille plus petite.

    Ce qui me rassure, c'est qu'un copain qui bosse à la Défense m'affirme que c'est la même chose dans le privé. Il suffit que l'employeur ait le dos assez large pour qu'on s'y mette à l'ombre en somme.

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