Voici maintenant pas loin de 40 ans (37 pour être précis), ma « truffe auditive » commença à flairer dans les ondes ambiantes que le monde de la musique n'était pas seulement celui que me donnait à entendre une diffusion radiophonique plutôt pépère et conformiste (ce qui, entre nous, n'a guère changé depuis malgré l'apparition des radios prétendûment libres qui, aujourd'hui sous la tutelle de deux ou trois grands groupes financiers, ne sont pour la plupart de que de simples robinets d'où coule à flots ininterrompus une dégoulinante mélasse sonore). Il existait donc autre chose que Claude François, Johnny Halliday, Hervé Vilard ou bien encore Alain Barrière ? Je reviendrai un jour en détail sur le parcours que j'ai effectué depuis, de découverte en découverte, chacune englobant la précédente sans l'exclure, un cheminement sans fin dont je ne peux que souhaiter la poursuite jour après jour, mais en attendant, j'aimerais raconter (brièvement, le plus brièvement possible, sinon on va encore me taxer de parenthèses et de prolixité) une première rencontre musicale qui, aujourd'hui encore, m'enchante toujours par sa démarche sincère et bourrée d'energie. Celle d'un groupe américain appelé Creedence Clearwater Revival. Ce quatuor devenu trio sur la fin est très probablement pour moi l'une de mes premières « madeleines de Proust » et il est resté sans le moindre doute un véritable « compagnon d'une vie ». Ecouter un disque de Creedence, c'est pour moi – automatiquement – replonger dans cette période étrange qui me faisait passer de l'enfance à l'adolescence. C'est aussi, d'une certaine façon, me tourner vers mes racines.
A la fin des années 60, j'étais comme on dit sous la tutelle bienveillante de mon frère aîné, qui acceptait ma présence dans sa chambre dès lors qu'il mettait en route son électrophone (oui oui, les p'tits jeunes, c'est avec ce genre d'appareil qu'on s'en mettait plein les oreilles) pour écouter les Beatles, les Rolling Stones, les Moody Blues ou encore les Kinks. Il y avait pour moi comme de la magie par ces intrusions dans un univers que je découvrais intuitivement et qui, insensiblement, provoquait chez moi une sorte d'éveil à une connaissance que je ne soupçonnais même pas. Je commençais à parcourir ce chemin qui allait me mener, petit à petit, vers quelques grands noms du rock américain, puis me faire aborder les rives de ce que l'on appelait le « rock progressif », avant que je ne me lance dans le monde plus complexe encore du jazz-rock, juste avant mon atterrissage assez brutal sur la planète Kobaïa... précédant lui-même mon entrée dans l'encyclopédie vivante et changeante et infinie du jazz, de la musique classique et contemporaine. Ces innombrables couleurs musicales sont pour moi les teintes d'une seule et unique palette, tous les mélanges étant autorisés, chaque nuance enrichissant l'ensemble.
Un beau matin donc, à la fin de l'année 1970, mon frère me fit écouter « Cosmo's factory », qui était le cinquième 33 tours (oui, les petits, un 33 tours, pas un CD) d'un groupe américain appelé Creedence Clearwater Revival. Ne me demandez pas l'origine du nom de ce quatuor, je ne la connais pas, la seule chose qui m'apparaissait dès lors évidente était que je m'étais pris d'une véritable passion pour cette musique et que John Fogerty était le leader incontesté du groupe. Il était Creedence à lui tout seul, et ses acolytes (Tom Fogerty, le frère guitariste ; Stu Cook le bassiste ; Doug Clifford le batteur) étaient en réalité plutôt ses accompagnateurs. Fidèles certes, mais accompagnateurs. Une présence dans l'ombre qu'ils finirent d'ailleurs par ne plus supporter... Mais quel choc pour moi ! Pourtant, cette musique – née de l'influence évidente de Little Richard, Wilson Pickett ou même ici ou là Elvis Presley – était sans fioritures, les musiciens n'étaient certainement pas des virtuoses mais il se dégageait de leur musique une vraie et belle énergie qui me semble aujourd'hui préservée lorsqu'il m'arrive d'écouter leurs disques. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'entre 1968 et 1972 (soit la très brève durée de vie du groupe), John Fogerty se transforma en véritable « machine à tubes », alignant et scandant de sa voix rocailleuse, avec une métronomique régularité, des succès plutôt phénoménaux pour l'époque. Je ne peux pas les citer tous, mais spontanément, je pense à : « Born on the Bayou », « Proud Mary », « Green River », « Bad Moon Rising », « Down on the Corner », « Fortunate Son », « Run Through the Jungle », « Up around the Bend », « Travelin' Band », « Who'll Stop the Rain »... Des compositions simples, presque évidentes (vous savez, celles dont on se dit : « mais comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? ») dont certaines furent l'objet de reprises plus ou moins heureuses : si le « Proud Mary » d'Ike et Tina Turner est resté en nos mémoires, je n'en dirai pas autant des massacres commis en notre bel hexagone par Sylvie Vartan (reprise de « Bad Moon Rising ») ou de notre Johnny national (« Fortunate Son » devenu « Fils de Personne »).
Au cours de l'année 1971, tel un chien de Pavlov mu par je ne sais quel besoin impérieux, je fis par conséquent l'acquisition de toute la discographie du groupe (recourant parfois par nécessité à une stratégie que j'avais décrite voici quelques mois – pour en savoir plus, cliquez ICI), suppliant mon frère de me revendre son exemplaire de « Cosmo's Factory », un privilège qu'il finit par m'octroyer, pensant peut-être qu'ainsi, je lui ficherais un peu la paix. Creedence venait en outre de sortir son sixième opus, « Pendulum », un disque assez étrange par instants, en particulier du fait de la présence d'une sorte d'ovni musical appelé « Rude Awakening ». Un long instrumental commençant comme une ballade et se terminant par un patchwork électro-acoustique assez étrange, seule incursion dans toute l'histoire du groupe vers une ambiance musicale non influencée par le rock. Intuitivement, je devinais que Creedence évoluait, mais je n'avais par encore perçu qu'après le sommet que constituait « Cosmo's Factory », le groupe allait tout doucement resdescendre la pente pour finalement s'arrêter au bord du chemin. Pourtant, il y avait dans ce disque de nouvelles perles, telles que « Pagan Baby » ou bien encore « Hideaway », où la voix de Fogerty était, plus que jamais, rageuse et suggestive. Mais quelque chose s'était brisé dans le groupe, semble-t-il. Au cours de cette même année 1971, j'appris d'ailleurs que Creedence était réduit à l'état de trio après le départ de Tom Fogerty, lassé selon lui de ne pouvoir s'exprimer autrement qu'à l'ombre de son frère, et c'est avec une fièvre éprouvante que je me ruai un beau jour de l'été pour faire l'acquisition d'un nouveau 45 tours dont le titre principal, « Sweet Hitch Hiker », était plein de promesses. Encore un rock ravageur signé John Fogerty, et pour la première fois, en face B, une composition assez anodine signée par Stu Cook et intitulée « Door to Door ».
Il me fallut attendre le mois d'avril 1972 pour découvrir « Mardi Gras », le nouveau disque de Creedence. Et là, patatras, je compris instantanément que c'était la fin. Car Stu Cook et Doug Clifford, ayant souhaité partager les responsabilités de la direction musicale du groupe avec John Fogerty, avaient commis l'erreur de nous soumettre leurs propres compositions. Une catastrophe ! Qu'il s'agisse de « Tearin' up the Country » ou de « Sail Away », nous étions là bel et bien en présence de ce que l'on appelle trivialement des « saucissons », compositions simplistes et sans génie à peine dignes d'un apprenti musicien pré-pubère. Dans ce naufrage, John Fogerty surnageait tout de même, avec « Sweet Hitch Hiker » (placé en dernier titre du disque et véritable chant du cygne) et « Someday Never Comes » ; il entamait par ailleurs discrètement un virage vers une musique dont il développera le langage un peu plus tard en solo (« Hello Mary Lou », « Lookin' for a Reason »). Mais pour le reste, quelle purge ! Néanmoins, je fis face à ma déception (et aussi à ma tristesse d'apprendre que le groupe s'était séparé) et m'en retournai écouter sans fin les six prédécesseurs de ce disque raté.
Depuis cette époque lointaine, John Fogerty est resté pour moi une incomparable source de vitalité et j'en recommande les bienfaits à tous ceux qui, de temps à autre, sont gagnés par un petit coup de blues. L'effet est garanti et, ce qui ne gâte rien, sa musique a très bien traversé les décennies. N'ayant jamais cédé aux sirènes de la mode, les disques de Creedence Clearwater Revival sont restés très actuels et ont toutes chances de rester bien présents dans la mémoire du rock américain.
Un coffret regroupant l'intégrale de la discographie du groupe est aujourd'hui disponible à la vente. Néanmoins, sa réalisation a été pilotée par le label Fantasy... sans John Fogerty, mais avec Stu Cook et Doug Clifford, qui président aujourd'hui aux destinées d'un énigmatique « Creedence Clearwater Revisited »... Un comble tout de même ! Comment avoir osé utiliser le nom du groupe sans le consentement de celui sans lequel ces deux musiciens seraient restés dans l'anonymat le plus complet ? On préférera sans nul doute se pencher sur la production post-Creedence de John Fogerty, car même si son orientation musicale l'a fait évoluer vers ce que l'on appelle le « swamp rock » – une musique aux colorations plus traditionnellement country ou bayou – la patte du chef est toujours là. Et après la longue période de brouille avec Fantasy (sur lequel est disponible toute la discographie de Creedence Clearwater), il semble bien que John Fogerty ait décidé de rentrer au bercail ! Il nous annonce même un nouveau disque sur ce label pour 2006 !!!
Alors à bientôt et merci Mister John.
Discographie Creedence Clearwater Revival :
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Creedence Clearwater Revival (Juillet 1968)
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Bayou Country (Février 1969)
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Green River (Septembre 1969)
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Willy & the Poorboys (Décembre 1969)
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Cosmo's Factory (Juillet 1970)
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Pendulum (Décembre 1970)
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Mardi Gras (Avril 1972)
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Live in Europe (Décembre 1973, enregistrement de 1972)
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The Concert (Octobre 1980, enregistrement de 1970)
http://www.creedence-online.net/
Discographie John Fogerty
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The Blue Ridge Rangers (1973)
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Rockin' all over the World (1975)
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Centerfield (1985)
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Eye of the Zombie (1986)
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Blue Moon Swamp (1997)
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Premonition (1998)
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Deja Vu All Over Again (2004)
Commentaires
Marrant le mec au dessus. Passons ...
Ben moi j'ai pris le rock en pleine poire itou mais pour regresser ensuite vers le blues, de sorte que je suis resté définitivement fermé aux machins hermétiques que tu évoques ensuite.
C'est pas un peu mesquin de vendre des disques à un frangibus ?
T'enseignes la musique j'imagine. Ils sont rares les membres de ta corporation à avoir une vraie culture rock. T'es le premier ... et j'en ai croisé un paquet.
(toujours le bon jeu de mot en titre de note)
Ah... Quand on rencontre une personne d'une vingtaine d'années qui aime Creedence, on sait déjà qu'on va passer la nuit à échanger, jouer de la musique et écouter des disques avec lui. Moi j'aime "Down on the Corner" dans la catégorie chanson entre amis qui fait du bien.... lui ou elle en préfère une autre...
Monsieur Y'a K.A., je rencontre chaque mois des jeunes hommes et femmes qui viennent de découvrir CCR et qui les aime quand bien même ils ne les ont pas connus et suivis en leur temps pour cause de naissance tardive.
C'est une sacrée bonne nouvelle je trouve. Reprenons notre bâton de pèlerin et notre Ipod pour s'aventurer dans des soirées pleines d'oreilles nouvelles et répandons la bonne parole (la zeuhl a souvent moins de succès dans ces ambiances collectives).
Oh... pour information : TEN YEARS AFTER, joue chez Paulette à Toul la semaine prochaine, le 18 février. Le billet est en vente dans les fnacs pour une vingtaine d'euros.
Les ten years after !!! encore un groupe mythique de l'époque !! Pour les petits jeunes comme moi qui ont vu le péril jeune de Cédric Klapisch : Le jeune bachelier qui s'évertue à jouer un tube à la guitare essaie de jouer un tube de Ten Years After...
Pas loin, Pas cher... viendez !
Sans Alvin Lee... Je ne le savais pas... Un peu comme CCR sans John F., un peu comme Hendrix expérience sans Jimi H.
Je croyais que vous seriez vite sur pieds en lisant votre note. Un visiteur sera p'têt intéressé ? Bon rétablissement, Y a K.A. (kohntarkosz anteria ?).
PS : Je vais chercher cette adaptation de Eddie la banane pour la chantonner entre amis avec Vieille Ville de Merde (Dirty Old Town) et les Portes du Pénitencier (House of the rising sun).
"Going home" le fameux hit de ten years after, le morceau qu'on entend dans Woodstock ! Non ?
Pour répondre à Al1 qui pensait que mon frère était mesquin en me revendant "Cosmo's Factory"... Ce dernier vient de m'envoyer un e-mail pour me dire qu'en fait, il ne me l'avait pas revendu mais... échangé contre "Abbey Road" des Beatles ! Honte sur moi, ma mémoire m'a trahie !!!
Dont acte !
Hum creedence, j'adore oO
Sinon pour ce qui est des mélodies simples c'est pas réelement le cas des soli sur assez peu de notes mais quand même OO et j'ai fais un post sur creedence aussi surement moins bien écris que le tien mais si ca tente quelqu'un http://ceblognestpasunblogsurlecyclisme.blogspot.com/ oO
Tu sais, quand je qualifie une mélodie de simple, ce n'est pas du tout péjoratif. C'est tout le talent d'un artiste de savoir créer ce qui, a posteriori, nous paraît évident.
Pour ton lien, oui oui, ça nous tente, on va y faire un tour !
je comprend ce que tu as voulu dire par simple :p mais bon les morceaux de creedence renferment une certaine complexité oO c'est très blues assez basique dans la mélodié pour pouvoir ensuite partir sur de belles envolées lyriques :p
il a un truc unique dans son style à la guitare solo. Un quelque chose simple sur la gamme blues mais qui hurle et qui vibre très fort.
Un peu comme sa voix. Non mais vous avez déjà essayé de chanter comme lui en reprenant ses chansons ? Impossible. Unique.
Le hasard fait bien les choses: je viens de m'écouter l'intégrale de Creedence, ces deniers jours, y compris les Golliwogs et Tom Fogerty & The Blue Velvets... Il n'y a vraiment pas grand chose à jeter... Je vais attaquer les John Fogerty, en commençant par Blue Ridge Rangers, bien sûr... Et je précise que la mesquinerie m'a coûté cher: j'ai racheté très vite Cosmo's Factory en vinyle, puis en CD avant une première compil presque intégrale et le box set 6 CD!!! Bon, maintenant un bon café en compagnie de Daniel Lanois "For The Beauty Of Wynona"...
Pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle !!! Je lis ci-dessus, enfin, un message écrit par celui à qui je dois tant ! Ben oui, parce que sans un grand frère encore plus dingo que moi pour ce qui concerne la musique et les disques, peut-être serais-je devenu quelqu'un de normal ? Donc, bienvenue sur ce blog, tes petits commentaires seront toujours appréciés. Et je précise que ce n'est pas moi qui ai employé le mot "mesquinerie", hein ? C'est Al1 !!! Moi, j'essayais de faire comprendre que je t'avais tellement cassé les pieds que tu avais fini par céder. Parce que les petits frères, c'est bien connu, c'est assez chiant en général !
O' Brother, une des rares BO que j'arrive à écouter de bout en bout et qui donne envie de se plonger dans la Carter Family, Leadbelly et quelques autres - loin mais si près de Coltrane! Puisqu'on en est au rétablissement des vérités, je confirme qu'un petit frère c'est chiant: je l'ai été (petit frère) et bien plus chiant (demande à notre grande soeur commune). Mais à l'époque il y avait plus chiant: une petite soeur, et ça, tu ne sais pas ce que c'est (mais, bon, elle a plutôt très bien évolué). Et tu ne me dois pas tant que que ça et moi je te dois aussi des bons souvenirs (ainsi qu'à la susdite petite soeur): par exemple danser au salon autour de l'électophone (mono) sur "I've gotta get a message to you" ou "I started a joke", cela n'était pas rien. Les premiers 45 tours en Anglais que je réussissais à entrer à la maison sans qu'on me parle de musique de sauvages... Quant à "Long lost brother of mine", c'est un titre de Yes (plus exactement Anderson Bruford Wakeman Howe). À ce sujet, ne t'avais-je pas racheté "Close to the edge", un samedi d'octobre 1976 (ou peut-être échangé contre un Alan Stivell?)
Hé hé hé ! Faire entrer des disques dans la maison ! Pas toujours aussi simple qu'il n'y paraissait, voir ma "Stratégie de l'arbre à disques" quelque part sur ce blog !!!
Ah oui, c'est vrai qu'il y avait eu cette période Bee Gees (bien avant leur période disco, je dis ça pour les gamins...) ! Faudrait vraiment que tu commences à noter tous ces trucs noir sur blanc, parce que je n'arrive pas à tout me rappeler.
"Close to the edge" ? C'est bien possible, car l'époque correspond au moment où, sous l'influence très forte de Magma, j'avais décidé de revendre tout un stock de disques que je considérais alors comme indignes (et dont j'ai racheté une bonne partie, "Close to the Edge" notamment). Et tu as raison, ce devait bien être un échange contre un Alan Stivell... J'en connais qui vont encore dire qu'on était vachement mesquins à l'époque... Mais faut qu'ils comprennent que la musique, si j'ose dire, ne supporte pas les demi-mesures !
J'ai noté beaucoup de choses... Si je n'ai pas ta compétence informatique, ma gestion de disques sur base de données (débutée sur Dbase III et maintenant sur Access 1997) m'aide à donner l'illusion d'une mémoire non encore affectée par la maladie d'Aloïs. J'avais lu, pour ta stratégie. Moi, javis d'autres méthodes, mais c'est plus facile avec les CD!!! Je peux ainsi te dire que tu avais acquis "Cosmo's factory" le dimanche 21 mars 1971. Et en même temps que "Close to the edge" tu m'avais cédé le mythique "Doug Sahm & Band" comprenant un morceau de et par Bob Dylan "Wallflower" qui inspira le nom du groupe d'un certain Jakob Dylan "Wallflowers" (groupe intéressant d'ailleurs). À suivre
Je confirme pour la date ! Et si on y va par là, j'avais acheté "Pendulum" le 20 janvier, "Green River" le 6 avril, "Willy & The poorboys" le 23 avril, le premier album le 4 mai (juste après ma facétie au monoxyde de carbone), et pour finir et pour finir, "Bayou Country" le 21 mai... Preuve que j'avais concentré les achats sur une période plutôt courte. Et je vois que nos bases de données fonctionnent bien !!!
Je pense aussi que notre réputation est faite : nous sommes probablement de type monomaniaque obsessionnel ! Faut assumer de toutes façons, trop tard pour changer. D'autant qu'ici, il y a deux phénomènes qui sont bien partis pour prendre la relève, chacun dans son domaine...
Ah, le monoxyde de carbone, sur fond de "4 Way Street", c'était quelque chose! Et le bouche à bouche, t'en souvient-il? Avec tout ça, on a manqué Intervilles avec Guy Lux et Simone Garnier un jour de 1st of May. Je sais que ça n'a rien à voir avec John Cameron, mais Max Favalelli est mort depuis longtemps, le Royal Max de "Signé Furax". Peu d'espoir donc de revoir des chiffres et des lettres à l'ancienne...
Allez, chose promise, chose due, une petite dose de Blue Ridge Rangers, now... Ce disque démontre au moins que M. Fogerty a beaucoup de goûts communs avec moi en ce qui concerne la country music et le folk blues... Il ira loin ce petit, s'il sort de sa paranoïa... Mais on peut lui pardonner beaucoup...
Pour sûr, je m'en souviens, je crois qu'il faudra que je prenne le temps d'écrire quelques lignes à ce sujet même si - et là, j'ai des excuses - ma mémoire est un peu confuse en ce qui concerne certaines phases de la chose...
Pour Max Favalelli, je savais bien qu'il n'était plus des nôtres mais ça n'empêche pas de le regretter, hein ?
Intervilles ? Guy Lux ? Simone Garnier ? On aurait vraiment fait un truc commeça si je n'avais pas eu la bonne idée de me monoxyder ? Naaaan... quand même pas !
Bon ! vous vous calmez immédiatement les frangibus sinon c'est chacun dans sa chambre et sans manger !
Oui papa (je ne crois pas si bien dire d'ailleurs) ! On va être bien sages... Mais je me permets, en tant que vieux père, d'élever une protestation vigoureuse contre tous les papas qui brandissent la chambre comme une menace ! La chambre est un lieu propice à plein de bonnes choses, alors ce n'est jamais une punition. Je ne sais pas moi, tu aurais pu me menacer de quelques exercices de maths, au moins, ça serait une vraie punition !!!
Et tu penses vraiment que, respectivement parvenus à 53 et 48 ans, mon frère et moi allons devenir raisonnables ?
Tsss tsss tsss... Mais continue à t'immiscer, nous, ça nous palît bien !
C'est ben vrai, gamin... Et même que moi, en plus, j'ai été trop raisonnable pendant 53 ans, alors maintenant, vive la déraison... Et comme disait Waylon Jennings :"I've always been crazy, that keeps me from going insane"... Il avait tout compris, ce bougre d'outlaw...
Et si l'équation veut sévir, je lui ferai avaler son discriminant... Même réduit, c'est assez indigeste... D'ailleurs j'ai banni cela de mon régime depuis l'été 1970, celui où j'écoutais "Cosmo's Factory" en boucle (mais pas que ça). Ou comment sortir habilement du hors-sujet...
Snif...étant moi-même une grande soeur plutôt chiante, je peux quand même me vanter d'avoir initié une bonne partie de la discographie actuelle de mes deux frérots... Parcours initiatique qui commença il y a fort longtemps maintenant par un grattement timide à la porte de ma chambre, alors que je planais dans d'autres sphères sur mes premiers disques des Floyd et co... Nostalgie, quand tu nous tiens...
Ah, le grattement à la porte, histoire d'entrer dans un autre univers... oui, oui, ça me rappelle quelque chose !
Moi, ma grande soeur m'a fait découvrir vers 1960 "La chanson pour l'Auvergnat", "Le moribond" ou "La Mamma". Quant à Pink Floyd, je dois avoir un petit frère et une petite soeur qui se souviennent d'un concert mémorable à Nancy alors qu'ils étaient lycéens. Ils ont gratté à la porte du grand hall du parc des expositions pour apercevoir un coin de la scène ou les cheveux des spectateurs entassé à l'intérieur (j'en étais).
Absolument, c'était une horreur ! Pas moyen de bouger le petit doigt tellement nous étions serrés. Et en plus, le concert n'était pas très passionnant puisque Pink Floyd avait joué note pour note son nouveau disque (Dark Side of the Moon), sans le moindre grain de folie.
Je me souviens surtout qu'il avait fallu batailler ferme au lycée, avec la complicité de l'économe, pour que nous puissions affrêter un bus.
Et à la maison, il était tout aussi difficile de convaincre nos parents de nous autoriser à faire partie de l'expédition...
Joué? Le mot est un peu fort! Moi qui étais juste devant la scène (un fesse sur le sol en béton et une sur la cuisse du voisin ou de la voisine) je me souviens d'un superbe solo de David Gilmour qui, en même temps, tenait un coca de la main droite et une cigarette de la gauche tout en regardant au loin, à la recherche de l'horloge perdue qui lui indiquerait combien de temps encore la corvée allait durer... Et la guitare, avec quoi la tenait-il, me demanderez-vous? À ce jour c'est encore un mystère... à moins qu'une bandoulière ne fût passée opportunément par là!
John Fogerty est à Paris le 28 juin au palais des congrés et le 1 juillet à Anwers Sportpaleis. Vu sur son site www.johnfogerty.com/
Voilà de la nouvelle qu'elle est bien bonne ! Merci !
Bravo pour cet excellent article sur "John FOGERTY"
je suis accro depuis 1969 et je ne m'en lasse pas.
Je vais au concert à PARIS palis des congrès le 28 juin 2006.
voici un bout d'article trouvé sur l'express qui résume vos propos !!!
"l'énergie est toujours là. Comme hier, John Fogerty balance des mélodies lyriques ou rageuses, de celles qui ont fait dire à Bruce Springsteen: «Creedence n'était pas le groupe Rock le plus branché du Monde, il était le meilleur groupe Rock du Monde."