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Stimulonimbus

Je suis vraiment content pour mon chirurgien. Non, sans blague... Quand il m'a téléphoné samedi dernier à son retour de vacances, j'avais bien perçu chez lui une pointe de désappointement lorsqu'il m'était apparu qu'il avait dû se résigner à m'implanter un stimulateur cardiaque dont le modèle ne correspondait pas à celui qu'il souhaitait me proposer. Indisponible jusqu'au début du mois de mars, cette petite merveille de la technologie était, selon ses dires, la plus adaptée à mon problème de bradycardie sinusale et, de surcroît, de toute dernière génération. J'aurais donc pu bénéficier des dernières avancées de la technologie et, lui, expérimenter le fonctionnement d'un nouvel appareil chez un « jeune » patient (j'emploie cet adjectif car mon docteur D. ne manque jamais de me rappeler que par comparaison avec sa clientèle habituelle, je suis vraiment très jeune). Mais il n'était pas raisonnable de me laisser poireauter encore plus de trois semaines et, par conséquent, son choix s'était porté sur un modèle moins récent mais disponible, assurant néanmoins grosso modo les mêmes fonctions.

C'est dire qu'avant-hier, quand j'ai reçu de lui un e-mail qui non seulement me confirmait la date du 14 février pour la pose du pace maker mais bien plus encore m'annonçait que, finalement, ce modèle chéri serait bien disponible, j'ai poussé un vrai ouf ! de soulagement. Ben oui, parce que c'est bien beau de s'apitoyer toujours et encore sur le sort des malades, mais a-t-on jamais une pensée pour les praticiens ? J'ai l'air de plaisanter ? Pas tant que ça en fait, surtout dans le domaine précis qui me concerne. Je suis en réalité vraiment content de savoir que je pourrai, passivement certes, contribuer à l'évolution de la connaissance et du traitement de ce type de maladies. Il y a pour moi comme une dynamique entre l'activité du médecin et la contribution que je pourrai fournir en faisant part de mes sensations, en observant les améliorations (ou a contrario l'absence d'améliorations). Je me tiens donc à la disposition de mon médecin pour lui fournir toutes les informations que je serai en mesure de percevoir et de lui retransmettre. Je serai volontiers son chroniqueur du stimulateur...

Et de même qu'il existe une sorte de complicité médecin / patient, j'ai compris aussi que, parfois, il peut se trouver une connivence entre malades. Il y a quelques mois lors d'un contrôle, c'était en juillet 2005 me semble-t-il, j'écoutais distraitement mon voisin de salle d'attente, un vaillant nonagénaire qui ne semblait pas emballé à l'idée de se faire implanter un pace maker. Son fils déployant tous les arguments possibles pour lui expliquer les bienfaits d'une intervention bénigne, on voyait très bien que le papy n'était guère convaincu, surtout quand il lui renvoyait une moue dubitative signifiant grosso modo : « T'as qu'à te le faire poser toi-même, si c'est si bien que ça... ». Et forcément, il quémandait autour de lui, en silence, avec l'oeil malicieux du gamin farceur qu'il semblait n'avoir jamais cessé d'être, le secours des voisins que nous étions. Ayant compris en outre que malgré mon « jeune » âge, je faisais partie de la confrérie des stimulés, il me demanda derechef mon avis d'expert. Et je n'eus pas la moindre difficulté à le persuader qu'une fois électroniquement assisté, il courrait comme un lapin et oublierait très vite la présence de l'intrus subdermique ! C'est donc un vieux jeune homme qui entra dans le cabinet du médecin et en ressortit quelques minutes plus tard, tout pimpant et fermement décidé à passer à l'acte dans les jours suivants. Moi, le « jeune homme », le bébé du pace maker, le stimulonimbus, j'avais de par la seule force de quelques mots bienveillants et optimistes, peut-être modifié le cours des jours d'un vieux monsieur dont j'imaginais désormais la vie prolongée grâce à mes conseils. Rien que pour ça, c'est chouette une bradycardie !

Commentaires

  • je revis à travers vous mes expériences de salles d'attente et d'hospitalisation d'un an, aurais je une nostalgie.
    Le meilleur appareil faisant la joie de votre chirurgien sera quand même un mieux pour vous. Merci j'avais compris l'ironie et c'est un remède efficace.
    Quant à la conivence entre malades : j'ai partagé la chambre d'une sri-lankaisse qui ne parlait que le tamoul et au bout d'une journée j'étais son interprète

  • Tu sais, sans être pointilleux sur les mots, je crois qu'il n'y a pas d'ironie dans mon texte. Parce que l'ironie est sous-tendue, selon moi, par une certaine dose de méchanceté, qui est absente de mon propos. Je préférerais qu'on devine chez moi un esprit un peu taquin !
    Quant à ton statut d'interprète, c'est aussi une belle histoire ! Tu ne veux pas nous la raconter .

  • Mais... Ce n'est pas un peu angoissant, tout de même, de servir de cobaye?

  • Cobaye Moi ?
    Point du tout, pour moi le risque est égal à 0.
    Néanmoins, je connais assez bien la planète... Kobaïa !
    Mais c'est une autre histoire...

  • Kobaïa du groupe Magma? Quel rapport avec toi?

  • ...que Kobaïa te protège...

  • Ouh la Gwenola...

    Si tu te demandes quel rapport il y a entre Y'a K.A., Zeuhl Köhmander de la Hinternet Galaktïkoueb Wörtz, et Magma Uniweria Zekt, je ne peux que te conseiller de parcourir plus longuement les archives de ce blog. A commencer par l'illustration du Zeuhl Köhmander dont les yeux trahissent une flamme kobaïenne qui en traverse les lunettes de soleil.

    Tu as là un des plus Kobaïens des Kobaïens : le pressbook magma, le travail pour seventhrecord, les interviews, les concerts, et le cadeau surprise à venir sur le label bienvenu http://www.welcomerecords.com

  • Merci Willmanx ! C'est trop d'honneur...
    @Gwenola :
    Que je t'explique en quelques mots :
    - j'adore la musique de Magma depuis longtemps, en particulier depuis la parution de ce disque que je tiens pour le plus beau : "Köhntarkösz", enregistré en 1974. Ce disque est le second volet d'une trilogie dont l'opus 1, "K.A" (Köhntarkösz Anteria), composé en 1973, a seulement été enregistré en 2004. Et l'enregistrement du troisième volet, "Emëhntët-Rê", va seulement commencer !!!
    - il se trouve qu'à la suite de diverses péripéties, que je raconterai ici peut-être, je suis devenu un ami très proche de Stella Vander (ex-femme de Christian, leader de Magma, elle-même chanteuse du groupe et en quelque sorte "patronne" de Seventh Records, label de Magma). Elle a depuis les premiers jours beaucoup aimé le site "Magma Web Press Book" que j'avais créé en 1998 et lui a donné le label Seventh Records. Mieux même, elle me demande de m'occuper de la mise à jour du site officiel de Magma (http://www.seventhrecords.com) et de celui de son autre lael (http://www.ex-tensionrecords.com).
    Voilà voilà... et pour compléter les propos de Willmanx, je fais aussi partie de cette petite aventure initiée par un ami, Michel Altmayer, avec la création d'un label (http://www.welcomerecords.com) dont les premiers CD seront publiés cette année et seront... un hommage à la musique de Christian Vander, avec la participation de 26 musiciens ou groupes reprenant à leur compte un thème du répertoire de Magma. Ce label publiera aussi dans les temps à venir le nouveau disque du groupe de Michel, Troll ainsi que de son quartet de jazz, deux formations dans lesquelles joue un saxophoniste qui n'est autre que mon petit garçon !

  • j'ai hâte de pouvoir acquérir les futurs albums de ce label 100% indépendant.
    "Et l'enregistrement du troisième volet, "Emëhntët-Rê", va seulement commencer !!!" ça je ne le savais pas. merci pour l'info.

  • Te souvient-il, Y a K.A, que j'avais acquis, vers 1973 le premier double album de Magma (acheté en plusieurs exemplaires chez Cora Houdemeont avec M. Improjazz car, du fait d'une erreur d'étiquetage, il était vendu 21,00 F au lieu de 42,00 F)!
    Et peu après (1974 ou 1975) je pus admirer un concert de la planète Kobaïa à la salle Poirel. Fasciné je fus par Christian Vander qui donnait l'impression, caché par ses fûts, d'hypnotiser les spectateurs. Il est vrai que j'ai décroché par la suite me tournant vers des horizons plus terrestres.
    Et pour moi, Stella restera quand même l'interprète d'un des plus grands tubes des sixties "Le folklore auvergnat": "C'était un air du flolklore auvergnat, que j'avais entendu à Salut les Fouchtras, c'était un air du folklore auvergnat, que chantait Verschuren, le Dylan de là-bas...". On n'a pas fait mieux depuis...

  • Tu m'étonnes que je m'en souviens. Tu nous avais d'ailleurs fait profiter de cette aubaine.
    Je crois que tu rappelles bien dans ton commentaire que Magma est d'abord un groupe à voir sur scène et que durant ces années 70, Christian était vraiment hallucinant. Aujourd'hui, il reste très impressionnant, malgré ses 58 ans et une tendinite chronique au coude, et son jeu de batterie s'est considérablement enrichi.
    Je recommande à tous ceux qui ne l'ont jamais vu sur scène de le voir... avant qu'il ne soit trop tard, que ce soit avec Magma ou avec Alien (formation de jazz-rock très énergétique).
    Et de mon côté, je suis assez fasciné, le connaissant bien personnellement, par le fossé qui existe entre la bête de scène et l'homme privé, qui est comme timide, assez malà l'aise dans le quotidien.
    Et puis... c'est tout de même grâce à lui que j'ai pu atterrir sur une autre planète, celle de John Coltrane (tiens, j'ai un texte en préparation sur ce grand maître).
    Quant à Stella, c'est vrai qu'entre ses 13 et 17 ans, elle avait eu une vie avec Magma et rencontré un vrai succès. Dommage qu'il ne se trouve pas un radio digne de ce nom pour diffuser plus largement le très beau disque qu'elle a récemment enregistré...

  • Eh oui! Le Briscard mesquin a vu clair. Je dois venir d'une autre planète, ou alors j'ai du hiberner à un certaine époque. A vrai dire, je n'ai jamais entendu parler de 90% des compositeurs que cite JPADPS dans sa discographie. Ici, je connais Kate Bush, tout de même. Plus quelques autres mais essentiellement de nom. Je remercie Willmanx pour ses tuyaux et M. YA KA pour son explication très pédagogique. Je vais me pencher sur la question car je suis curieuse.

    Heureusement, mon doux époux, beaucoup plus âgé que moi (il doit avoir grosso modo l'âge du Briscard), se charge de faire toute mon (ma) (ré)éducation. C'est mon pygmalion, je suis la Birkin de mon Gainsbourg. Il est toujours très étonné par mon ignorance dans moultes domaines. D'un autre côté, il est très satisfait de pouvoir sortir sa science immense à la jeune naïve que je suis. (Enfin, plus si jeune que ça d'ailleurs).

    Enfin, tout est relatif car nombre de mes collègues sont admiratifs de l'étendue de mes connaissances et je passe pour une érudite auprès de certains d'entre eux. Ah! Pauvre système scolaire français, qui fabrique désormais des cancres, jugés suffisamment brillants par le système, chargés d'enseigner à leur tour l'étendue de leurs lacunes.

    Mais moi, qui vit à côté d'un homme qui date d'avant mai 1968, je me rends bien compte de l'étendue de mon ignorance.

  • Mais on est toujours l'érudit du quelqu'un, chère Gwenola. Et puis, même si tu ne connais que Kate Bush dans la liste des disques que j'ai mis en avant, ne crois-tu pas que, forcément, tu connais des tonnes de choses que, de mon côté, j'ignore complètement ?

  • Chère Gwenola, le sage a dit: "Quelqu'un qui dit, un jour, 'je suis trop vieux maintenant pour apprendre' a sans doute toujours été trop vieux". Mais celle qui se rend compte de l'itendue de son ignorance garde en elle la curiosité et le désir qui aident à moins vite vieillir. Et ne crois-tu pas que si l'on pouvait mesurer ton ignorance, la mienne, celle de Y a K.A ou de willmanx, on arriverait à des résultats d'une grandeur comparable?

  • Rooohh! Mais vous êtes vraiment gentils tout plein dans cette famille!
    Oui, oui, effectivement, je sais plein de choses dont vous ignorez peut-être tout:ma mère, dans sa grande sagesse, m'a appris les rudiments du tricot, de la couture et de la broderie; ce qui se révèle être toutefois utile quand, comme moi, on a quatre enfants.

    Je parle également un peu le breton, ce qui doit être assez rare par chez vous et même, je danse l'An dro!

    Quoi encore... Ah oui! J'avais lu les rois maudits bien avant que ça passe à la télé. En fait, je lis beaucoup mais ma mémoire est une vraie passoire. J'ai lu une fois que la grossesse et l'allaitement demandaient tellement d'énergie que cela altérait les facultés intellectuelles. Je l'ai personnellement ressenti ces dernières années, ayant passé trois ans de ma vie à être enceinte et deux ans et trois mois à allaiter. Si l'on ajoute à cela les nuits blanches, cela donne une mémoire aussi trouée qu'un gruyère.

    Je suis assez sidérée de votre mémoire des détails à tous les deux. En ce qui me concerne, j'ai hâte de voir si ce phénomène plutôt désagréable sera réversible à mesure que les enfants grandiront.

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