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Jazz cramoisi

Voilà un disque pour le moins inattendu, mais totalement réjouissant, qui nous propose une relecture jazz du répertoire de King Crimson, le légendaire groupe du guitariste Robert Fripp. Une nouvelle d'autant plus formidable que le titre de cet album : "The King Crimson Songbook Volume 1", publié à l'automne 2005, nous laisse espérer une suite qu'on attend déjà avec la plus grande impatience ! On en parle pour 2006...
Lorsqu'en 1969 fut publié "In the Court of the Crimson King", nous étions en train de découvrir ce que l'on a pu appeler par la suite un mouvement musical baptisé "rock progressif". Celui-ci se démarquait du "rock tout court" par l'assimilation dans une musique électrifiée de nombreuses influences, jazz mais aussi classiques avec un grand soin apporté à la richesse des arrangements et des orchestrations. Cette musique affichait des ambitions créatrices fortes et allait connaître un développement foudroyant durant la première moitié des années 70. Les ramifications de cette nouvelle branche furent très nombreuses et souvent en provenance de l'Angleterre : pour mémoire, on évoquera des formations telles que Genesis (celui de Peter Gabriel, avant son départ en 1975 et surtout avant la main mise du groupe par Phil Collins pour un projet plus banal), Emerson, Lake & Palmer, Yes, Pink Floyd, sans oublier ce que l'on appelait l'école de Canterbury initiée par Soft Machine. King Crimson occupait une place assez particulière, en raison principalement de son leader, personnage plutôt austère dont la présence scénique était aussi minimaliste que sa rigueur était grande. On n'imaginait pas vraiment taper sur l'épaule de Robert Fripp, cet homme là distillait sa part de mystère qu'il a toujours conservée au fil des années.
La discographie de King Crimson est abondante, on pourra en juger en se reportant au site Internet consacré au groupe : http://www.disciplineglobalmobile.com, j'y reviendrai d'ailleurs un jour car je reste persuadé que l'oeuvre de Robert Fripp représente une somme impressionnante, bouillonnante et diversifiée qu'on n'a pas fini d'explorer, qu'il s'agisse de son travail en groupe, en solo, voire en duo.
Et justement, il s'agit bien d'une véritable exploration que nous proposent de découvrir Ian Wallace (premier batteur de King Crimson) et ses complices Jody Nardone (piano) et Tim Landers (basse fretless). Pour utiliser un terme savant, on pourrait dire que le travail du Crimson Jazz Trio est un véritable palimpseste de la musique de King Crimson. Adoptant une couleur résolument jazz, mais avec un profond respect des thèmes originaux que l'on identifie instantanément, cette formation virtuose - adoubée par Maître Fripp qui y va sur les notes de pochette de son commentaire flatteur à propos de l'enregistrement réalisé, ce qui ne constitue pas une mince performance - réussit brillamment ce qui aurait pu s'avérer un laborieux et vain exercice de style.
Or, il n'en est rien ! La musique jouée par le trio coule aussi naturellement que l'eau d'une source de montagne, et celui qui ignore sa provenance aurait beaucoup de mal à imaginer qu'il s'agit là d'une savante et belle adaptation. Les choix opérés par le groupe concernent toute la période qui va du premier album (avec de magnifiques versions de "21st Century Shizoid Man" et de "I Talk to the Wind") jusqu'à "Three of a Perfect Pair" en 1984, en passant par une reprise surprenante du sombre et somptueux "Red" en 1974. Voilà une galette parfaite, sans temps mort ni faute de goût, regorgeant d'une heure de musique humble et respectueuse. Une réappropriation magistrale qu'on recommandera à tous les mélomanes gourmets et gourmands.
Un petit extrait de "Red"... pour vous donner envie d'aller plus loin avec le Crimson Jazz Trio !

Vivement le volume 2 !
Pour en savoir plus : http://www.crimsonjazztrio.com/

Commentaires

  • pas mal...! et "epitaph" ça donne quoi?

  • La confusion sera mon épitaphe...
    Pour info, dans la rubrique "parallel lines" du dernier "Crossroads", on parle du disque de McDonald & Giles (avec entre autres Steve Winwood)...

  • oui je seeeens que demain, je vais mouriiiiiir, oui je seeeens que demain...
    ...je vais mouuuuuuriiiiiiiiiiiirrrrrrrrrrrr.....
    tiens d'ailleurs, y'a "Mellow" un groupe électro d'aujourd'hui (faudra que je retrouve le titre) qui a outrageusement pompé ce sublime morceau, sans même en faire référence sur le CD... Tiens, j'aurais pu bosser pour la Gestapo, moi...

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