Chroniques du Nancy Jazz Pulsations 2006 – Episode 4
Jeudi 19 octobre – Chapiteau de la Pépinière – Nancy
Une carte blanche à John Zorn, héros de la scène jazz new yorkaise, c'est un événement hors du commun qui valait à n'en point douter un gros détour si besoin. C'est pourquoi, outre la compagnie de Mr Monstrueux (qui s'apprêtait à vivre 24 heures sans manger ni dormir tout en jouant sur scène, tout en faisant un aller retour à Paris et pour finir l'acquisition d'un canapé), j'eus le plaisir de recevoir à la maison un fan du saxophoniste, l'ami Kangou ! Les faits démontrèrent qu'il eut raison de venir car, de 20h30 à 23h45, nous allions vivre des instants fabuleux !
Tout a commencé par une prestation en solo : armé de son seul saxophone alto, John Zorn nous a en quelque sorte raconté ses histoires. Derrière les stridences et les sonorités souvent inattendues (incluant celle d'un bec plongé dans un verre d'eau), il fallait entendre des personnages se chamailler, crier parfois quand ils ne pleuraient pas. On imaginait aussi que d'autres s'embrassaient. Mes voisins me firent part de leurs impressions qu'il me faut vous livrer ici : l'un me confia qu'il était abasourdi que, au-delà de cette improvisation presque parlée, il n'y avait dans le propos de John Zorn aucune répétition ; l'autre admirait la maîtrise parfaite de l'instrument, dans toutes ses tonalités. Une vraie performance, physique d'une part et imaginative d'autre part.
Jeudi 19 octobre – Chapiteau de la Pépinière – Nancy
Une carte blanche à John Zorn, héros de la scène jazz new yorkaise, c'est un événement hors du commun qui valait à n'en point douter un gros détour si besoin. C'est pourquoi, outre la compagnie de Mr Monstrueux (qui s'apprêtait à vivre 24 heures sans manger ni dormir tout en jouant sur scène, tout en faisant un aller retour à Paris et pour finir l'acquisition d'un canapé), j'eus le plaisir de recevoir à la maison un fan du saxophoniste, l'ami Kangou ! Les faits démontrèrent qu'il eut raison de venir car, de 20h30 à 23h45, nous allions vivre des instants fabuleux !
Tout a commencé par une prestation en solo : armé de son seul saxophone alto, John Zorn nous a en quelque sorte raconté ses histoires. Derrière les stridences et les sonorités souvent inattendues (incluant celle d'un bec plongé dans un verre d'eau), il fallait entendre des personnages se chamailler, crier parfois quand ils ne pleuraient pas. On imaginait aussi que d'autres s'embrassaient. Mes voisins me firent part de leurs impressions qu'il me faut vous livrer ici : l'un me confia qu'il était abasourdi que, au-delà de cette improvisation presque parlée, il n'y avait dans le propos de John Zorn aucune répétition ; l'autre admirait la maîtrise parfaite de l'instrument, dans toutes ses tonalités. Une vraie performance, physique d'une part et imaginative d'autre part.
Après une courte pause, John Zorn est revenu avec son quartet Masada acoustique : Greg Cohen (contrebasse), Dave Douglas (trompette) et Joey Baron (batterie) : un moment d'anthologie où souffla très fort l'esprit de l'inspirateur, le grand Ornette Coleman et où se mêlent des influences yiddish qui balaient tout sur leur passage. Ce concert fut comme un seul souffle, sans pause, nous étions embarqués avec le quartet vers des sommets dont il fut, avouons-le, très difficile de redescendre. J'ajouterai que je reste encore pétrifié d'admiration après le chorus somptueux de Joey Baron. Depuis qu'un beau jour de 1976, j'ai vu Magma sur scène, je reste en général sur ma faim lorsqu'un batteur nous propose un solo. Or, la prestation de Joey Baron fut si extraordinaire (tout y était : inventivité, musicalité, lui aussi à l'évidence nous contait une histoire) qu'elle va rester pour moi, c'est évident, un moment d'anthologie.
Mais John Zorn avait décidé de nous achever avec un troisième concert, en trio cette fois - Pain Killer - avec le bassiste Bill Laswell et le batteur Tatsuda Yoshida. Est-ce l'effet de Masada ? D'un début de fatigue ? D'une proposition musicale moins étourdissante ? D'une rythmique un tantinet monolithique ? Pain Killer ne nous fit pas grimper vers des sommets aussi élevés que son prédécesseur et, pour débordante d'énergie qu'elle fut, cette dernière partie m'apparut comme en retrait malgré le déluge sonore qui nous était asséné. A réserver aux seuls amateurs de décibels...
Au final, cette carte blanche à John Zorn fut une sorte de soirée OVNI comme j'en souhaite au moins une par vie à chacun d'entre vous. Et je dis un grand merci à John Zorn, qui travaille à notre survie en nous proposant un univers inconfortable certes, mais tellement passionnant. Une musique qui vous remue de l'intérieur et vous maintient en éveil.
Commentaires
Mais pourquoi je travaillais dans mon neuf-trois, moi ???
@Eiffel : oui, c'est vrai ça, pourquoi ?