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  • La belle anglaise est de retour

    Après douze ans d'un long silence, Kate Bush nous revient avec "Aerial", un double CD dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne décevra pas les fans de la première heure, ceux qui en particulier étaient tombés sous le charme de cette voix si particulière dont les compositions phares s'appelaient "Wuthering Heights" ou "Babooshka", à la fin des années 70.
    En 2005, Kate Bush est toujours aussi captivante, mieux même, il semble que la maturité l'ait conduit, sinon à s'assagir - ce que personne ne lui demandera jamais - mais à introduire dans sa musique une nouvelle dimension, proche souvent de l'introspection et du recueillement.
    A des années lumière de toutes les ébullitions éphémères de la variété insipide et anglo-saxonne dont les radios robinets nous rebattent les oreilles, bien loin de tous les formatages R&B ou façon Star Ac', Kate Bush nous livre une musique épurée, habitée par la grâce. Et pour notre plus grand plaisir, elle s'est aussi entourée de noms prestigieux, tel Gary Brooker (anciennement leader et chanteur du groupe Procol Harum, dont le "Whiter Shade of Pale" avait connu un succès mondial, mais dont je vous recommande plutôt l'album appelé "Grand Hôtel"), ou Eberhard Weber (grand contrebassiste, partenaire régulier du saxophoniste Jan Garbarek) ou bien encore le batteur Peter Erskine dont la renommée n'est plus à faire.
    Amis chercheurs d'or, vous tenez là une pépite ! Laissez tomber illico votre petit tamis...

    Voir le site officiel de Kate Bush

  • Tiens, encore une réunion

    Quand on croit que le pire est arrivé, il ne faudrait jamais désespérer et se dire qu'on peut s'attendre à chaque instant à vivre des moments encore plus ébouriffants ! Ah, ces contrées jamais explorées, ces délices nés de l'invention humaine la plus débridée ! Une réunion de service...

    Ainsi donc, ce matin, j'étais, comme on dit, en réunion ; en d'autres termes, et comme nous le pratiquons à intervalles réguliers, notre chef rassemble ses troupes pour une "réunion d'équipe", selon un ordre du jour a priori défini quelque temps auparavant (mais pas toujours en réalité).

    Aujourd'hui, l'ordre du jour était tellement squelettique que seul le cérémonial du thé/café (l'un d'entre nous - pas moi en tous cas - prépare ces deux breuvages et les amène sur un plateau, créant ainsi suffisamment de perturbation pour que ceux qui n'écoutaient plus depuis longtemps puissent au moins s'occuper les mains) est venu mettre un peu d'animation dans ce grand moment de ma vie professionnelle.

    En réunion, les comportements répondent à une sorte de cérémoniaux multiples qu'on peut qualifier d'invariants :
    - l'une regarde son cahier et dessine d'interminables motifs géométriques ;
    - l'autre, visiblement débordé(e) de travail, continue sa tâche comme si de rien n'était ;
    - un(e) autre encore débite des phrases très compliquées auxquelles elle-même (ou lui-même) ne comprend rien ;
    - il y aussi ces duos (voire trios) qui ont toujours quelque chose à dire en aparté ;
    - n'oublions pas non plus ceux qui, même oisifs la plupart du temps, vous font comprendre qu'ils n'ont pas le temps d'assister à la réunion hebdomadaire ; ce qui leur permet, en particulier, de s'adonner à leurs jeux favoris sur ordinateur en toute impunité...
    - je ne peux passer non plus sous silence telle collègue qui, dès qu'elle prend la parole, assomme et finit par endormir son auditoire au bout de quelques secondes, et qui s'exprime comme si, à chaque fois, elle nous passait un bon savon.

    Face à cet aréopage, mon chef semble s'ennuyer profondément, il nous communique deux ou trois informations pratiques (aujourd'hui : comment glisser le bulletin dans la bonne enveloppe elle-même glissée ensuite dans une seconde enveloppe pour l'élection des représentants syndicaux).

    Et puis... rien ! "Bon, ben, c'est tout..." Ah bon ? C'est tout ? Vraiment ? Notez bien qu'aujourd'hui, ça m'arrangeait un peu de filer rapidement car j'avais un petit rendez-vous avec ma chère et tendre pour fêter mes 25 ans de mariage ! Nettement plus important. Et le premier qui me dit : "Ah mais ce sont les noces d'argent !" recevra illico une baffe bloguesque, parce que les noces d'argent, j'ai toujours cru que c'était un truc de vieux...

  • Je suis désormais un castéropode !

    Je viens de me familiariser avec ce nouveau fleuron de la technologie moderneuuuh ! Le podcast (contraction, si j'ai bien compris de iPOD et broadCAST) : en gros, les émetteurs de programmes (pour l'instant les radios principalement) proposent en téléchargement une partie de leurs émissions que vous pouvez ensuite écouter tranquillement chez vous, sur votre ordinateur ou, mieux, sur votre baladeur mp3.

    Honnêtement, c'est vraiment un truc qui constitue un plus pour tous ceux qui, comme moi, considèrent qu'on peut encore s'instruire et réfléchir par l'intermédiaire des médias. Surtout que notre radio dite de "service public" a plutôt bien fait les choses et installé depuis peu ce service sur son site Internet.

    Gros avantage : plus besoin d'être au rendez-vous devant son poste de radio au jour et à l'heure de la programmation, en quelques clics, le programme arrive sur votre machine et vous l'écoutez tranquillement au moment qui vous arrange. Mieux encore, un logiciel tel qu'iTunes vous propose une option de mise à jour automatique qui vérifie la présence de nouveaux "épisodes" (j'aime bien le terme, c'est comme ça que monsieur iTunes écrit dans son logiciel).

    Je me suis donc rué vers le téléchargement de quelques unes de mes émissions favorites, sur France Inter (Cinéfilms, Le Masque et la Plume, Ca se bouffe pas ça se mange, Rue des entrepreneurs) ou sur France Culture (L'Esprit Public, Répliques).

    http://www.radiofrance.fr/services/rfmobiles/podcast/

    Encore un petit effort et je finirai par être cultivé !!!

  • Coups de pied au cul qui se perdent...

    Franchement... J'ai beau avoir une fibre, disons... plutôt sociale, j'ai beau me persuader que nous vivons dans un monde de brutes qui broie les plus faibles pendant que les forts roulent des mécaniques, j'ai beau penser qu'une nation digne de ce nom se doit d'être structurée grâce à une fonction publique de qualité... Eh ben, parfois, je me dis que j'ai bien tort et qu'un bon gros dégraissage serait bénéfique au plus grand nombre et obligerait certains à se remettre en cause.

    Car non seulement de substantielles économies pourraient être réalisées en élaguant très franchement les sphères hiérarchiques de notre chère administration (qui, je finis par m'en rendre compte, est comme les grandes bibliothèques : plus un élément est haut placé, moins il sert...), en appliquant un régime sévère par la vente d'un parc immobilier souvent destiné à quelques privilégiés, en supprimant d'innombrables avantages en nature mais... aussi, en se débarrassant de quelques parasites.

    Je suis un peu en colère depuis quelques jours après une calamiteuse réunion où l'hypocrisie a régné durant près de trois heures. Je passe sur l'improductivité de ce moment fastidieux pour ne retenir que l'incroyable culot de l'un de mes « collègues » - je ne devrais pas utiliser ce mot en fait, car je ne me sens aucune proximité avec l'individu – qui use et abuse d'une situation grâce à laquelle il passe le plus clair de son temps à travailler à titre privé sur ses heures « officielles », au vu et au su de tous. Mon propre chef le sait, mais pour des raisons qui m'échappent totalement, préfère lui donner raison et en même temps donner tort par son silence obstiné à ceux qui – de temps à autre – élèvent un peu la voix. Pire encore, alors que d'interminables conciliabules dans les couloirs dénoncent cet état de fait, c'est le silence complet en réunion dès lors qu'il s'agit de prendre la parole en public !!! J'ai expérimenté cette lâche mécanique vendredi en essayant de crever l'abcès mais rien ni personne n'est venu me soutenir... Et le fautif a fanfaronné, nié, menti, avec l'approbation muette de mon chef, visiblement très contrarié par la naissance d'un conflit.

    A ce moment précis, vous vous sentez bien seul, très peu enclin aux discours généreux et vous êtes pris d'une frénésie de grand nettoyage. J'ai déjà dû l'écrire un jour, mais pour être salarié de l'Etat, je ne m'en sens pas pour autant moins comptable des deniers publics et j'enrage devant de tels gaspillages et devant un fonctionnement aussi erratique des structures telle que celle dans laquelle je travaille. Pourtant, nous avons une noble mission – celle d'informer les jeunes et leurs parents, les enseignants sur les filières de formation – mais il faut être armé d'un moral de béton pour rester debout et continuer à travailler en gardant sa bonne conscience pour soi.

    Et pendant ce temps-là, j'ai d'autres collègues – ceux-là, je veux bien les dénommer ainsi – qui se démènent, apportent des idées nouvelles, font preuve d'initiative, que personne ne remercie jamais pour la qualité de leur travail et qui, pourtant, amènent un sacré sang neuf dans la maison. Ce sont peut-être ces quelques personnes qui m'aident à rester serein et le regard tourné vers demain.

    N'empêche, l'autre connard, si on me donnait les pleins pouvoirs, il serait déjà à la porte avec une bonne série de coups de pied au cul ! Et j'en profiterais pour lui adjoindre du même coup deux ou trois autres compagnons pas vraiment nécessaires au boulot...

  • Questions et réponses

    C'est pas vraiment original en ce moment dans la blogosphère mais je ne prétends pas l'être... Alors je sacrifie à ce rituel du questionnaire dit de Proust.

    Ma vertu préférée : L'innocence.
    Le principal trait de mon caractère : Méditatif.
    La qualité que je préfère chez les hommes : La spontanéité et la sincérité.
    La qualité que je préfère chez les femmes : Leur sixième sens, qui nous échappe tellement.
    Mon principal défaut : Perfectionniste.
    Ma principale qualité : Pas blasé.
    Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : Qu'on puisse avoir avec eux de belles et longues discussions sur la musique.
    Mon occupation préférée : Lire en écoutant de la musique.
    Mon rêve de bonheur : Être détaché des choses matérielles, et pouvoir lire enfin d'une traite « A la recherche du temps perdu », sans me presser, au coin du feu ou dehors, devant un paysage magnifique et silencieux..
    Quel serait mon plus grand malheur ? Mourir après mes enfants
    A part moi-même qui voudrais-je être ? Moi, mais en mieux et, tant qu'à faire, en plus jeune !
    Où aimerais-je vivre ? A Biarritz, dans une maison d'où je verrais l'océan Atlantique et les couchers de soleil.
    La couleur que je préfère : Le noir.
    La fleur que j'aime : L'orchidée.
    L'oiseau que je préfère : « L'Oiseau de Feu », de Stravinsky ! Ou éventuellement « Les Cygnes et les Corbeaux » de Christian Vander.
    Mes auteurs favoris en prose : Emile Zola, Michel Tournier, Marcel Proust, John Harvey, John Irving, Pat Conroy, et plein d'autres encore... J'aimerais avoir tout lu !
    Mes poètes préférés : Ben, je suis pas très poésie en fait...
    Mes héros dans la fiction : L'inspecteur Charlie Resnick, l'Inspecteur Valentin (Brigades du Tigres) ou Corto Maltese.
    Mes héroïnes favorites dans la fiction : Nana (celle d'Emile Zola).
    Mes compositeurs préférés : John Coltrane, Robert Wyatt, Jimi Hendrix, Christian Vander, Jerry Garcia, Steve Reich, Philip Glass, Igor Stravinsky, Jean-Sébastien Bach, et tellement d'autres...
    Mes peintres préférés : un photographe en fait, Robert Doisneau.
    Mes héros dans la vie réelle : Mon fils.
    Mes héroïnes préférées dans la vie réelle : Ma fille.
    Mes héros dans l'histoire : Cet anonyme qui se dressait, seul face à un char d'assaut, sur la Place Tien An Men. Pour le symbole d'une courageuse résistance à l'oppression.
    Ma nourriture et boisson préférée : une vraie bonne choucroute dans une Winstub et un vieux rhum cubain, quelques heures plus tard.
    Ce que je déteste par-dessus tout : Le cynisme et l'hypocrisie.
    Le personnage historique que je n'aime pas : Hitler, Staline,... pour la période récente, et tous leurs homologues des siècles passés.
    Les faits historiques que je méprise le plus : Toutes les croyances (religieuses ou non) au nom desquelles les dictateurs ont tué au cours des siècles.
    Le fait militaire que j'estime le plus : L'Armée de l'Air quand elle crée un Big Band de jazz et recrute sur concours mon fils comme saxophoniste.
    La réforme que j'estime le plus : La création des congés payés et la suppression du travail des enfants (attention : j'en connais qui aimeraient revenir sur ces acquis, même en France).
    Le don de la nature que je voudrais avoir : Être musicien ou écrivain.
    Comment j'aimerais mourir : Vite et sans le savoir.
    L'état présent de mon esprit : Réfléchi.
    La faute qui m'inspire le plus d'indulgence : Le lapsus.
    Ma devise : Je préfère le vin d'ici à l'eau de là (Pierre Dac).

  • Absence

    Ma mère est à la maison (dont elle vient de faire la connaissance d'ailleurs) pour quelques jours. La vie est ainsi faite qu'elle ne nous octroit que bien peu de temps pour rassembler les éléments d'une famille souvent dispersée ici et là, chacun ayant suivi son propre itinéraire. Etrangement, sa présence parmi nous me fait ressentir, comme par différence, l'absence de mon père, qui nous a quittés voici quatre ans bientôt.
    Lorsque nous sommes allés la chercher à Verdun (ma ville natale), je n'ai pu rester qu'un minimum de temps dans son appartement, j'allais dire dans leur appartement : chaque pièce, chaque recoin me rappelle la présence de mon père, je le vois installé dans son fauteuil au salon, je le devine marcher d'un pas mal assuré dans le couloir de l'entrée, j'entends sa voix, l'odeur de ses cigarettes me revient, même le garage aujourd'hui vide semble attendre une voiture pourtant mise à la casse en 1997. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que ma mère a dû organiser sa vie seule, qu'elle a trouvé d'autres repères pour continuer à vivre. IL est là, à côté d'elle, la suivant avec confiance.
    Ici, les choses sont un peu différentes car nous habitons une maison dans laquelle mon père n'aura jamais mis les pieds. Enfin, elles auraient dû être différentes et pourtant, alors que ces lieux ont toute raison de lui être étrangers, je ne peux m'empêcher de trouver ici ou là une place où mon père pourrait s'installer. Je l'imagine volontiers assis dans un des deux fauteuils de cuir rouge (acheté en 2005...), regardant sans la voir la télévision, je lui fais gravir lentement l'escalier qui mène au premier étage, je lui ouvre la porte du jardin pour qu'il puisse y fumer tranquillement une cigarette sans gêner qui que ce soit, je suis certain qu'il nous demanderait sans cesse où est sa chambre.
    Le sentiment d'absence n'a pas faibli depuis ce 11 février 2002 où mon père a quitté notre monde, pire même, il est plus tenace, et si la douleur n'est pas vive comme au premier jour, la cicatrice ne se ferme pas. Se fermera-t-elle un jour d'ailleurs ?
    Mon père est parti rejoindre mon grand-père (mort en octobre 1975) au royaume des absents que l'on continue à faire vivre en les mettant en scène pour nous-mêmes, qui nous arrachent des larmes silencieuses qu'on refoule en soi par pudeur et que l'on verse chaque jour, jusqu'au dernier.

  • Ad Vitam

    Y a des jours, comme ça, où l'on se dit qu'on est un peu privilégié... Exemple, samedi dernier : j'étais à Metz au studio d'enregistrement de mon ami Michel pour rencontrer les trois musiciens d'Ad Vitam (Jad Ayache, Isabelle Feuillebois et Claude Lamamy) venus passer tout le week-end pour mettre en boîte leur contribution au projet "Hamtaï" que nous élaborons dans le cadre du label Welcome Records (pour faire simple, "Hamtaï" est un hommage à la musique de Christian Vander, sous la forme de deux CD et environ 25 artistes ou groupes, dont certains anciens musiciens de Magma et non des moindres : Didier Lockwood, Jannick Top, Klaus Blasquiz, etc). Leur choix s'est porté sur une composition jamais gravée, un très bel hommage à Jim Morrison appelé "Morrison in the storm".

    Au moment où je suis entré dans le studio, Jad commençait l'enregistrement du piano, sur une trame d'environ 6'30 qu'il a fini par enregistrer "one shot" après plusieurs tentatives plus ou moins satisfaisantes. Puis ce fut le tour des voix, avant que je ne sois obligé de m'en aller. Mais au cours des deux heures durant lesquelles j'ai pu m'immiscer dans cette atmosphère un peu magique, je n'ai pas boudé mon plaisir. Tout était en place pour que le travail se fasse dans les meilleures conditions (et même s'il doute beaucoup de lui, Michel est un extraordinaire professionnel, pédagogue, attentionné, toujours de bon conseil et sans cesse enthousiaste), le studio offrant par ailleurs une configuration excellente (présence de bois, de salles indépendantes). A en juger par les commentaires que Jad a pu écrire dès son retour à Paris sur un forum, il semble bien que cette "magie" ait fonctionné chez chaque personne présente. A la minute présente, j'écoute cet enregistrement et je sens qu'il restitue parfaitement le climat qui a régné durant deux jours entre tous : une vrai harmonie, du recueillement, du travail bien sûr et beaucoup d'élégance.

    Je suis certain, dès à présent, et quel que soit le niveau des autres enregistrements pour "Hamtaï", que "Morrison in the storm" brillera comme une étoile mystérieuse dans le ciel de cet hommage. Ad Vitam ne s'est pas contenté de "saluer" Christian Vander mais a su, en plus, imprimer la couleur de sa musique avec beaucoup de grâce.

    Dans cette histoire, je n'ai apporté qu'une modeste pierre - en prenant les premiers contacts avec Jad pour que le trio participe au projet et en venant encourager les musiciens - mais j'ai surtout été subjugué par la magie du moment. On part de rien ou presque et puis tout s'additionne, s'imbrique, prend forme et devient musique. J'ai à nouveau perçu à quel point il existe une différence fondamentale entre un instrumentiste et un musicien. Le musicien ne se contente pas "jouer" de son instrument (la voix étant pour moi l'un d'entre eux), il fait corps avec lui, il l'épouse et le sublime, il EST musique et plus rien n'existe par ailleurs. Je me vois encore très bien, calé dans un coin du studio, n'osant bouger de peur de rompre ce fil très tendu et très fragile qui m'unissait à la vibration qui se dégageait.

    Merci donc Jad, Isabelle et Claude pour votre  talent et merci à toi Michel d'avoir si bien participé à l'épanouissement de cette musique.

  • Oh la la la la la la...

    Quoi, nous serions le 10 janvier 2006 ? Est-ce à dire que ce blog est en déshérence depuis 6 mois environ ? Je suis rouge, cramoisi, noir de honte... Heureusement que ma Fraise de fille semble à nouveau décidée à réactiver ses propres pages... Ce qui n'est pas sans rapport avec mon propre désir de revenir faire un petit tour par ici.

    Pourtant, il s'en est passé des choses... sur lesquelles, c'est promis, je reviendrai si possible :
    - un déménagement ! Tout de même, c'est important dans une vie ! Nous habitons désormais une maison rose !!!


    - les inévitables travaux dans une maison... nom d'un chien, on se sent vite pauvre quand on reçoit les devis...
    - une nouvelle voiture... enfin, bientôt ! C'est juste pour frimer, hein ? Parce que tout le monde autour de moi ne semblait pas très enchanté à l'idée de renouveler l'expérience monospace... donc, voilà, elle sera noire, ultra-branchée et un tantinet japonaise. Hé, je vous arrête... "Et l'emploi des français ? Et nos usines ?" Tsss tsss tsss, d'abord j'aimerais être certain que la vente d'une voiture française fait travailler plus de nos concitoyens que celle d'une embarcation nippone. D'autre part, si notre commercial bleu-blanc-rouge n'avait pas essayé de nous refiler son crédit pourri ultra-cher en nous expliquant qu'il était le remède à tous nos soucis matériels, peut-être aurait-il réussi à nous convaincre. Et en plus, je fais ce que je veux. Et toc !
    - au-delà de toutes ces choses très bassement matérielles, bien des moments très riches ont fait surface dans ma vie de travailleur obscur et sans grade : le plus important remontant à dimanche soir avec le grandiose spectacle offert à la télévision par l'ambassadeur de France au Vanuatu... Ou comment être parfaitement ridicule à son insu, décortiqué, passé à la loupe d'un reportage pour une fois vraiment caustique. Non, je plaisante bien sûr, néanmoins, je dois avouer que durant une demi-heure, j'étais totalement éberlué par ce qui m'était donné à voir.
    - ah ce jour de juillet, le 18, où nous apprîmes que notre fille était admise (et brillamment ma foi) à l'agrégation d'anglais, l'était pas beau ce jour-là ? Faut imaginer la scène : nous quatre en voiture, de retour de Paris et la Fraise, apprenant le résultat, en train de se liquéfier (ça donne quoi ça : de la marmelade ? du jus ?) et de trembler comme une feuille.
    - ah oui ! le cérémonial quotidien du téléphone de notre fils, soumis durant 7 semaines aux contraintes militaires du côté de Saintes : juste quelques minutes pour appeler, pendant que ses condisciples étaient autorisés à fumer ! Et le même fils, tout juste de retour et déjà sur la scène du Nancy Jazz Pulsations, parce qu'invité par le batteur Franck Agulhon à venir le rejoindre le temps d'un morceau...
    - tiens, y a aussi ces deux semaines passées à Biarritz, un peu comme dans un rêve : paysages magnifiques, instants charmeurs (oh oh ! le chocolat Cazenave à Bayonne...), la tête qui se vide... mais le corps qui compense et affole la balance au retour. Fort heureusement, tout cela est bel et bien corrigé depuis ce 21 août 2005 où je pris la décision, ferme et défintive, de perdre 10 kilos. Maintenant, c'est fait, je suis aussi léger qu'au jour de mes 18 ans et je ne suis plus obligé de jeter un coup d'oeil désespéré à mes épaisseurs latérales et abdominales.

    Mais en réalité, l'un des plus beaux moments de ces derniers jours fut celui où j'ai pu assister à l'enregistrement, dans le studio de mon ami Michel, du Trio Ad Vitam (Jad Ayache, Isabelle Feuillebois, Claude Lamamy) venu nous rejoindre pour participer au projet de CD que nous allons prochainement réaliser sur notre label Welcome Records.

    Promis, promis, je vais m'astreindre à une assiduité minimale. Et bonne année ! Hop, c'est fait, paraît que c'est bien vu.