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  • Inactivité

    Faut que je m'habitue... Vivre au ralenti en attendant le sésame électronique qu'on m'a promis pour la semaine prochaine.
    M'adonner à quelques tâches domestiques, ben oui, quand même, je ne vais pas rester à la maison et attendre, les pieds sous la table, qu'on vienne me servir. Je veux bien calmer le jeu, comme on dit, mais pas devenir un parasite !
    J'en profite aussi pour faire le point. Je me dis que je suis parvenu à un âge où je ne dois pas culpabiliser sous prétexte que je ne vais pas travailler durant quelques jours. Au moins, j'ai une bonne raison que personne ne viendra me contester. N'empêche, brutalement, je me sens inutile et je pense forcément à tous ceux que la société rejette brutalement et qui, eux, ont mille fois plus de raisons que moi de ressentir cela.
    Il faut que je fasse du rangement aussi, dans la bibliothèque musicale qui est stockée sur l'un de mes disques durs. Je classe, j'indexe, j'en profite pour ré-écouter quelques vieilleries qui n'ont pas pris une ride. Tiens, faites-moi penser que je dois vous dire prochainement deux mots du compositeur américain minimaliste Terry Riley. Ecoutez donc son « A rainbow in curved air ».
    Et comme je suis une personne dotée d'un minimum de conscience professionnelle, je vais aussi m'attaquer à la rédaction d'un dossier sur l'entrée des jeunes dans la vie active en Lorraine. J'ai trois semaines pour le boucler. La technologie contemporaine me permet en cas d'urgence de recourir à ce télé-travail.
    Envie d'écouter en rafale la bonne quinzaine de disques du groupe de jazz-rock Weather Report, avec Joe Zawinul et Wayne Shorter. C'est plein d'énergie.
    Je crois que je regarderai un épisode des « Brigades du Tigre », ce sera ma Madeleine de Proust de la journée. Et puis, avec cette série, j'avais l'impression d'apprendre quelque chose, chaque épisode était bien situé dans un contexte et des événements historiques précis. Et j'adore les poursuites de voiture à 25 km/h !
    Demain, c'est promis, je m'attaque à la mise à jour du site Internet de Saxoman, depuis le temps qu'il me fait remarquer que pas mal de pages sont périmées.
    Envie aussi de laisser tomber certaines choses, je me rends compte que quelques activités ont bouffé pas mal de mon temps, je ne sais même pas si elles en valent la peine. Je me demande si je ne vais pas laisser tomber le Press Book de Magma sur Internet. Il faudrait que quelqu'un prenne le relais. Je ne suis plus très motivé. Fatigué surtout de certaines histoires.
    Raah, et puis il y a tous ces bouquins que je voudrais lire, ou relire. Il faut que je termine la série des romans de John Harvey et de son inspecteur Charlie Resnick.
    Il fait un froid de canard dans cette région, heureusement le soleil est de la partie. Mais j'ai des envies de Languedoc-Roussillon, de Bretagne, de Pays Basque...
    Envie de cinéma aussi.
    Finalement, je me demande si tout n'ira pas mieux quand j'aurai repris le boulot. Au moins, le cadre est fixé, les journées passent à vitesse grand V et je ne prends pas le temps de réfléchir.
    Je ne suis pas inquiet le moins du monde, cette opération est on ne peut plus bénigne. C'est juste cette dépendance à un objet qui, au-delà du bien fou qu'il vous procure lorsqu'il fonctionne, m'énerve un peu...

  • Mort d'un compagnon

    « Ça faisait presque 15 ans que nous ne nous étions pas quittés, très attachés l'un à l'autre, lui a l'écoute permanente de mes moindres mouvements, moi le protégeant de toutes les agressions extérieures. Au début de notre histoire pourtant, nos relations furent un peu conflictuelles, sa présence m'était plutôt désagréable, j'avais l'impression qu'il cherchait à s'imposer dans ma vie alors que j'étais certain de pouvoir me débrouiller sans lui. Et puis le temps a fait son oeuvre, j'ai compris qu'il ne me voulait que du bien et qu'en cas de coup dur, il serait là, à veiller sur moi. C'est vrai qu'il ne m'a jamais laissé tomber, qu'il était devenu au fil des mois et des années comme un alter ego, invisible mais terriblement stimulant...
    Il est parti brutalement samedi matin, je le savais condamné mais les médecins m'avaient promis qu'il en avait encore pour quelques mois... Depuis, je vis comme au ralenti, sa présence me manque énormément, je ne suis plus le même. »

    COUPEZ ! STOP ! C'EST NUL ! C'EST QUOI CETTE HISTOIRE ?

    Oh, qu'est-ce qu'il a, lui ? Qu'est-ce qu'il n'aime pas dans mon histoire ? C'est gnan-gnan ? Ça va faire pleurer dans les chaumières ? Faut évacuer les sentiments, peut-être ?

    JE VEUX DES FAITS, RIEN QUE DES FAITS... TES ÉTATS D'ÂME, ON S'EN BAT L'OEIL AVEC UNE QUEUE DE SARDINE, MON GARS !!!

    L'est rigolo, lui... Des faits, des faits... Je suis pas journaliste, moi, déjà que j'arrive même pas à être écrivain... J'essayais juste de dire les choses comme je les ressens de l'intérieur, c'est une façon de ne pas me cacher, de dire tout cela au mieux. Des faits, des faits, il en a de bonnes... Bon, j'essaye...

    « Samedi 28 janvier, 11h30, Polyclinique de G. à N.
    Nous sommes arrivés à l'heure prévue, et dès notre entrée dans le hall, le docteur D. est venu à notre rencontre. A peine sommes-nous installés sur la table d'examen que celui-ci laisse échapper un juron après le lancement de son premier diagnostic :
    Merde, je l'ai perdu, je n'ai plus de réponse !
    Je le vois qui commence à s'agiter, il interroge son écran, cherche une solution pour le ramener à nous mais on dirait que la cause est entendue, il ne pourra rien faire. Ayant pour habitude de ne jamais renoncer, il tente une ultime manoeuvre et arrête toute l'alimentation électrique de son appareil de contrôle. Il voit bien que je suffoque, que je me sens comme pris à la gorge, j'ai l'impression d'avoir perdu le contrôle de moi-même. C'est une sensation extrêmement désagréable, non pas douloureuse, mais très proche d'un étouffement qu'on ne parvient pas à juguler. Je commence à avoir un peu peur... »

    OH ! TU VAS PAS EN PLUS T'APITOYER SUR TON SORT, ON T'A DIT QU'ON S'EN FOUTAIT DE CE QUE TU RESSENS ! UN PEU DE RECUL, DE DERISION... MERDE, C'EST PAS COMPLIQUÉ !

    Ok, je raconte avec distance et dérision alors : comme j'ai pu l'écrire voici plusieurs mois (cf. la note appelée Stimulo), je suis porteur d'un stimulateur cardiaque depuis bientôt 15 ans. Samedi, je me rendais à un contrôle bisannuel en sachant parfaitement que je devrais bientôt m'habituer à l'idée de remplacer prochainement le bestiau, au mois d'avril probablement, car cet appareil un peu magique avait fait son temps. Et comme à chaque fois, une fois bien enduit aux endroits stratégiques d'un gel absolument insupportable (ben oui, vous savez bien, quand c'est fini, on vous file deux pauvres morceaux d'essuie-tout pour enlever ce qui reste mais y en a jamais assez, parce que les médecins, ils vous en badigeonnent dix fois trop, vous vous en foutez plein les doigts sans parvenir à en mettre sur le papier, il en reste toujours et ça colle aux vêtements... c'est aussi pénible que de pisser dans le train... enfin, pour les mecs, hein ?), mon chirurgien commence a scruter les résultats qui tombent de son ordinateur, un peu comme les résultats des courses au PMU. Il analyse les graphiques, empoigne son stylet, me colle un capteur sur la poitrine et commence à vérifier le niveau de charge de la pile. Et là... PAF ! Ecrasé comme une vieille bouse le pace maker !!! Aux abonnés absents et surtout, le voilà qui s'auto-commute en « mode secours », ce qui signifie en langage moins obscur qu'il se met à me stimuler oreillette et ventricules... à l'envers ! Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre après avoir demandé deux ou trois explications techniques que je ne suis pas certain d'avoir bien comprises... Vous imaginez le truc ? Je suis allongé, et mon coeur commence à vivre sa vie tout seul, môssieu fait sa petite crise d'indépendance, il se la joue autonomiste corse (ou basque, ou breton, choisissez, je veux vexer personne), j'ai le rythme qui s'emballe alors que je suis immobile... bref, je suffoque un tantinet, d'autant que je ne suis guère rassuré par les mimiques de mon ange gardien qui cherche une solution, qui cherche, farfouille, commence à perdre doucement son calme légendaire. Aux grands maux les grands remèdes, il arrête tout (une sorte de 'reset' si l'on veut causer façon informatique) pendant que moi, je commence à me demander comment je vais me tirer de cette affaire. Parce que je suis venu en voiture et même si Saxoman a gentiment proposé d'accompagner son père en ces moments particuliers, ben le problème, c'est que le fiston, il a pas le permis de conduire. Alors je vais redescendre comment, moi ? Et j'ai le souffle toujours aussi court, ça devient un peu inquiétant cette histoire... Surtout, je devine qu'il va falloir que je passe sur le billard plus tôt que prévu, c'est pas que ça me fasse peur, m'enfin, c'est pas non plus mon sport préféré...
    Ouf ! Après un redémarrage anxiogène, mon docteur chevronné a pu procéder à la mesure d'urgence : l'arrêt complet du pace maker. Me voici désormais sans filet et condamné à une certaine inactivité physique en attendant l'implantation de son successeur, qu'on me promet de dernière génération, le nec plus ultra dans sa catégorie.
    Une question me taraude néanmoins et je ne manque pas d'interpeller mon spécialiste :
    - Et si mon pace maker s'était commuté en mode secours un dimanche au lieu de tomber en panne ici, en votre présence ?
    - Ben mon vieux, là, vous étiez baisé !
    Et surtout vachement rassuré... Le truc qui est bien dans cette histoire, c'est que je dois rester au maximum chez moi avant l'opération, soit pendant une dizaine de jours. Et que je pourrai, toutes les heures, toutes les minutes même si j'en ai envie, aller bavarder avec ma chaudière qui fonctionne maintenant à merveille, depuis que je l'ai affranchie de son esclavagiste portugais. Et si elle m'écrit : DEFAUT PACE MAKER, je lui en colle une !

  • Rendez-nous Max et Yvette !!!

    Ça faisait au moins dix ans, que dis-je ? vingt peut-être que je n'avais pas regardé l'émission de télévision "Des chiffres et des lettres" ! Les circonstances s'y sont prêtées récemment, puisque ma mère (80 ans) passait quelques jours à la maison et que ce noble programme marque pour elle le début d'un long marathon quotidien qui la conduiront jusqu'au journal de 20 heures, non sans avoir reçu sa dose de "Questions pour un champion" et de "On a tout essayé" (vous savez, cette tablée où des gens pas tous drôles, voire pas drôles du tout, se forcent pour rire aux calembours forcenés d'un l'animateur dont le rire évoque à s'y méprendre le gloussement d'un dindon qu'on aurait violemment électrocuté. Hé ! Ho ! Me prenez pas pour une andouille, je sais très bien comment il s'appelle mais je n'ai pas envie de citer son nom, et toc !).
    Nom d'un chien, quel choc pour moi !
    Tout d'abord, il faut m'excuser, mais je n'y comprends plus rien du tout : dans le bon vieux temps, la règle du jeu était simple... Deux fois les lettres, une fois les chiffres, etc etc... et celui qui avait le meilleur résultat marquait les points. Basta, le match se jouait en deux parties et les vainqueurs suprêmes étaient ceux qui parvenaient à aligner 12 victoires consécutives. Des pros, hein ? Ils avaient un calculateur intégré, deux ou trois dictionnaires en 10 volumes en mémoire et ils vous balançaient un résultat nickel avant même que vous ayez eu le temps de vous rendre compte qu'il fallait commencer à chercher. Aujourd'hui, le principe général est presque le même : deux candidats s'affrontent, y a un gagnant, y a un perdant, les mimiques sont toujours identiques : ah, cette manière ostentatoire de montrer à l'autre qu'on a trouvé le résultat ou le mot le plus long ! Les candidats semblent décalqués sur un modèle éternel (vous savez, le genre pas vraiment épanoui, un tantinet torturé de l'intérieur, une manière de répondre aux questions qui confine à l'autisme... on voit bien qu'ils ne sont pas sur la même planète. Tiens, l'autre jour, y en avait un, complètement débile, il ne demandait que des consonnes... c'est sûr que tu vas en trouver des mots avec une telle méthode, mon kiki... quoique, c'était peut-être notre fameux plombier polonais). Mais le comptage des points, lui, n'a plus rien à voir avec  l'original, qui était une mécanique infernale ! Je me suis aperçu en effet que les deux candidats pouvaient simultanément marquer au score ! Sacrilège ! L'intérêt de l'émission, c'était tout de même qu'un candidat flanque une bonne peignée à l'autre, le prive de ses points quand c'était à son tour de jouer... Grrr, c'est ennuyeux maintenant ! Sans parler de nouvelles phases de jeu totalement inutiles et qui sont de véritables sacrilèges (me demandez pas, j'ai déjà oublié en quoi elles consistent). Et puis, y a même plus la fille qui était payée rien que pour faire tourner les trois molettes de la machine à chiffres. Vous savez, un peu comme dans un casino avec les bandits manchots. Hé, vous vous rendez compte ? Quand on lui demandait ce qu'elle faisait dans la vie, la pauvre, elle devait répondre un truc du genre : "je tourne les molettes pour "Le compte est bon" dans l'émission "Des chiffres et des lettres". C'est vachement dur, faut être tout le temps concentrée surtout qu'après, je dois lire le nombre à trouver". Je me demande ce qu'elle peut bien faire maintenant, peut-être qu'elle a eu de la promotion... par exemple, voix off pour le Kéno, j'en suis presque sûr. Et puis là, y a un sacré boulot... pas sûr qu'elle soit au niveau. Et si ça se passe bien, on lui confiera peut-être le Point Route le vendredi et le dimanche soir, juste pour annoncer que ça coince pour les parisiens du côté de Marne-la-Vallée et du Triangle de Rocquencourt. 
    Mais s'il n'y avait pour m'énerver que ce lifting sans intérêt de mon émission préférée, je passerais volontiers l'éponge... Car le plus grave est ailleurs.
    Où est Patrice Laffont ? Où est passé Patrice Laffont ? Quelqu'un peut-il me répondre ? Comment peut-on imaginer cette émission animée par un autre que lui ? Qui a cru, un jour, pouvoir le surpasser ? Ah moi, je l'aimais bien Patrice Laffont... Avec lui, on sentait que la préparation de l'émission avait dû l'occuper au moins 1 minute 30, c'était un type incroyable, quasiment incapable de terminer la phrase la plus élémentaire sans trébucher sur un voire plusieurs mots (surtout qu'aux Chiffres et aux Lettres, la conversation est tout de même assez limitée). On sentait qu'il s'amusait à s'ennuyer dans cette émission aux rites immuables, la surprise n'existait pas, c'était comme une bulle protégée de toutes les agressions extérieures. Il traînait une sorte de flegme désabusé qui convenait parfaitement au cadre de l'émission : doucement, tout doucement, c'est les candidats qui bossent, pas nous ! Et là, on nous propose un jeune homme avec des lunettes pour faire sérieux, qui a même l'air de croire à ce qu'il fait, genre bon chic bon genre, le petit-fils idéal quoi... Mais ça va pas la tête ? Avec une tête pareille, il est tout juste bon pour présenter la météo ! (Hein ? Qu'est-ce que vous dites ? Ah... il présente effectivement la météo le matin... S'cusez, je savais pas...). Ouste, du balai, on veut pas d'un remplaçant ! Rendez nous notre Patrice !!!
    Par ailleurs, y en a deux autres qui, s'ils sont toujours là (encore que... un beau jour, ces sbires avaient piqué la place de la délicieuse Yvette Plailly et du malicieux Max Favalelli, semble-t-il autorisés à faire valoir leurs droits à la retraite) ne perdent rien pour attendre : Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard (hé, lui, c'est un ancien super-héros, l'avait gagné 12 matches de suite, il trouvait tout, tout, tout... impossible de le coincer). Moi, je les ai connus jeunes et moins replets (je sais, c'est bas comme attaque, mais n'empêche, c'est vrai ce que je dis) et complètement impliqués dans leur truc. Arielle tournait frénétiquement les pages des piles de dictionnaires qu'elle avaient installés sur sa table dès qu'il fallait trouver le mot le plus long. Le fin Renard, lui, en compulsait d'autres et tout l'intérêt de cette épreuve n'était pas le résultat annoncé par l'un ou l'autre des deux candidats boutonneux, mais la compétititon que se livraient nos deux experts. C'était à celui qui aurait trouvé le mot le plus exotique, la définition la plus poétique, voire paillarde si l'ambiance torride du studio le permettait. Rooh, c'était bien. Quant au compte est bon, c'était tout de même incroyable : pendant que les deux agités du bocal entourant Patrice Laffont se torturaient les méninges pour écrabouiller leur adversaire avec fierté, notre Bertrand, mollement avachi dans son fauteuil, l'oeil gauche à demi-ouvert, semblait s'assoupir mais en réalité, avait déclenché les forces incommensurables de sa machine infernale et ridiculisait tout le monde en énonçant tranquillement une miraculeuse solution ayant échappé aux plus névrotiques de la calculette mentale. Tandis qu'aujourd'hui... je n'ose même pas en parler ! Pas étonnant qu'ils se soient empâtés les deux-là ! Font plus rien, ils attendent... Tu parles, ils ont sous les yeux tous les résultats qui leur arrivent, froidement crachés par un ordinateur sournois. Cherchent même plus... Ils se contentent de lire le mot qui s'affichent sur leur écran ou d'énoncer laconiquement la solution aux calculs... C'est un scandale ! Coupez-moi tous ces fils et rapportez les dicos !
    Heureusement, il reste le public : lui n'a pas changé ! Un calme troupeau de personnes âgées, respectueux de la concentration des candidats, claquant délicatement du dentier, et dont l'immobilité finit par être inquiétante. Est-ce que, finalement, ces gens ne seraient pas exactement les mêmes que ceux qui se trouvaient là 30 ans plus tôt ? Comme s'ils faisaient partie du décor, ils auraient été plantés là et, régulièrement, on les arroserait pour qu'ils conservent leur apparence humaine. Et encore, au vu de quelques uns, je me demande si certains d'entre eux n'en sont pas parvenus à un stade où ils s'arrosent tout seuls... (Hé du calme ! C'est une blague, prenez pas ça au premier degré ! Vous savez bien qu'on peut rire de tout... mais pas avec n'importe qui, je vous l'accorde). Grâce à eux, le temps s'est arrêté et j'ai pu m'imaginer, durant une vingtaine de minutes, que j'avais encore 15 ans, que le monde m'appartenait... Et puis non, même en faisant le tour de mon poste de télévision, en regardant derrière (quand j'étais petit, je faisais partie de ceux qui pensaient que les gens qu'on voyait sur l'écran étaient dans le poste... meuh non, c'est pas vrai, je dis ça juste forcer le trait nostalgique), je n'ai rien trouvé pour me rassurer, je me disais que mes vieilles idoles - Patrice, Yvette et Max - attendaient que je les trouve là, bien cachées, pour me faire une petite farce avec leurs mines complices. Personne. Juste des câbles entremêlés, une odeur de plastique chaud...
    Et puis, en entendant le générique de fin (qui, lui, soit dit en passant, est toujours le même), j'ai zappé un peu au hasard et patatras ! La tête de Sarkosy face à moi sur iTélévision... Zut de zut, on était vraiment en 2006... et je ne suis pas pressé d'arriver à 2007 ! Ce monde est trop injuste...
    PS : les puristes me rétorqueront qu'en 1965, au tout début de l'émission, c'éatit Christine Fabréga qui présentait Des Chiffres et des Lettres et que Patrice Laffont n'a débarqué qu'en 1972. Moi, en 1965, je n'avais pas la télévision, je pouvais pas savoir. A cette époque, j'écoutais Coltrane... On peut pas tout faire !

  • Plumeau cru, plumeau cuit !

    Après ma tirade consacrée aux méfaits de certains chauffagistes, laissez-moi temporairement épuiser le sujet de mes relations avec le monde du travail (le vrai, celui avec les mains, pas la clique de ces feignants de travailleurs du cerveau dont je fais partie) en évoquant l'histoire éloquente de notre dernière tentative de recrutement, qui se solda - finalement, ça devient une habitude - par un retentissant échec !

    Le contexte : ayant acheté une maison, le précédent propriétaire, dans sa grande mansuétude, crut bon de nous proposer les services d'une personne chargée chez lui du ménage depuis plus de 20 ans, nous louant la qualité de son travail et son attachement à des murs qui étaient sur le point de changer d'occupants... Il nous proposait en quelque sorte de nous léguer comme par héritage naturel une perle rarissime ! Il aurait même été coupable, selon lui, de se priver de ses inestimables services...

    Halte-là ! Je vous arrête ! Vous imaginez certainement que je vais railler la triste condition des employées de maison, que sournoisement je pourfendrai les travers d'une corporation à bas revenus, qui ne peut pas se défendre face à de si basses attaques ! Point du tout, bien au contraire. Sachez que si les moyens m'en étaient donnés, j'aurais à mes côtés une bonne douzaine d'employé(e)s, totalement dévoué(e)s à ma cause, m'obéissant au doigt et à l'oeil, j'aurais enfin à la maison une dictature personnelle, j'agirais sans le moindre remords dans le simple but de satisfaire une autorité totalement défaillante par ailleurs, dans le cadre professionnel notamment, au détriment d'une équipe qui, bien sûr, n'aurait jamais son mot à dire. L'un(e) nettoierait les sols, l'autre dépoussiérerait, un(e) autre encore lessiverait, repasserait, j'aurais également une manucure personnelle, une cuisinière, je crois même que j'embaucherais quelqu'un(e) uniquement pour faire la vaisselle et nous préparer, après le repas de midi, un ou deux expresso. Sans oublier un jardinier, sensé entretenir à l'année les quelque 100m2 de nos privilèges extérieurs. Cerise sur le gâteau, j'embaucherais une employée de maison dont l'unique tâche serait d'épousseter chaque jour et un à un tous mes disques, sans oublier ces bon vieux vyniles qui nécessitent une attention particulière. Non non non, vous ne m'aurez pas, je ne dirai aucun mal de qui que ce soit, je vous raconte simplement une histoire vraie !

    Ainsi donc nous eûmes, ma femme et moi, l'insigne honneur de rencontrer cette perle rare, au domicile de celui qui allait être notre vendeur (vous m'avez compris, c'était donc là où habitons maintenant) et aussitôt, une première chose nous mit particulièrement mal à l'aise : alors que nous procédions à une sorte d'entretien d'embauche, nous eûmes très vite la sensation que c'est nous qui étions mis sur le grill ! Et puis la chère (on verra plus loin à quel point cet épithète était adapté) dame ne nous regardait pas lorsqu'elle répondait à nos questions bébêtes (vous voyez le genre : ce qu'il faudrait entretenir, à quel rythme hebdomadaire, à quel tarif, bref, du basique). Son regard semblait chercher un ailleurs invisible, mais en général dans une direction très opposée à la nôtre. Bizarre quand même... Puis les choses se compliquèrent : elle exigeait d'être totalement seule dans la maison si elle travaillait pour nous ! Ah bon ? Vous avez quelque chose à cacher ? On n'est donc plus libres d'aller et venir comme bon nous semble dans notre propre maison ? Une exigence d'autant plus compliquée qu'elle nous expliqua très rapidement que quatre heures, au minimum, seraient nécessaires pour laver les sols du premier étage (environ 90 m2) et dépoussiérer les meubles. Une tâche dont nous nous acquittons, nous modestes dilettantes du plumeau, en moins de deux lorsque nous prenons notre temps. Et puis, attention : "Pour laver les sols, je ne prends pas n'importe quel produit, il me faut ceci cela..." Oh ! Oh ! Oh ! Ce sera tout pour votre service, chère madame ? Non, car il y avait encore plus fort !!! Le tarif ! Lorsqu'elle nous eut fait part de ses exigences financières (incluant un nombre assez impressionnant de jours de congés) qui me firent penser qu'elle devait confondre sa situation avec celle d'un footballeur à l'époque du mercato, ma Fraise de fille sortit sa calculette mentale et s'aperçut qu'au rythme de 35 heures hebdomadaires, notre Cendrillon nettoyeuse percevait chaque mois un salaire supérieur à celui d'une jeune agrégée d'anglais. Je veux bien moi, mais faut quand même pas pousser mémère dans les orties, hein ? OK pour défendre la cause de l'artisanat et des tâches manuelles, mais de là à s'endetter à ce point pour un p'tit coup d'aspirateur distrait, pas question.

    Dès le lendemain, j'envoyai à la perle rare un courrier très poli dans lequel je la remerciais de sa proposition mais que, bla bla bla, nous ne pourrions faire appel à ses services. Grand bien nous en prit car les premières semaines consécutives à notre emménagement nous permirent de découvrir que cette passionaria du plumeau entretenait finalement des relations très distantes avec la poussière et la saleté en général. La maison que nous avions achetée, pour charmeuse qu'elle soit, était tout de même à cet égard dans un état de saleté assez déplorable. En 20 ans, il semble bien que de très nombreux recoins et fonds de placards n'avaient jamais eu l'honneur d'une visite, même rapide, de celle qui avait pour mission de les maintenir dans un état de propreté honorable. Je n'évoque même pas les vitres, dont nous crûmes au premier abord qu'elles étaient toutes de "verre cathédrale", probablement pour masquer l'intérieur des lieux aux yeux de voisins trop curieux. Même pas, un premier nettoyage nous démontra qu'il n'en était rien et que, Ô joie, on voyait même la rue et le jardin à travers !!!

    Mais vous savez ce qui est le plus rigolo dans cette histoire ? La dame, oui cette pierre précieuse du lavage multi-fonctions, avait un cousin... chauffagiste, grand spécialiste des chaudières "DEFAUT BRULEUR" ! J'appris très vite qu'il avait un air de famille avec elle, en particulier dans le sérieux de son travail !!! Et l'un comme l'autre sont désormais hors de portée de notre maison...

  • L'OVNI Steve Reich

    Publié à la fin de l'année 2005 et enregistré entre septembre 2003 et mars 2005, "You are (Variations)" est le nouvel opus de ce grand compositeur américain qu'est Steve Reich. Quasiment inclassable, même si certains le rangent assez sommairement au rayon des tenants de la "musique sérielle", notre homme est loin d'être un débutant. On s'en convaincra à l'écoute d'un somptueux coffret appelé "Works 1965-1995" (présenté dans ma petite sélection ci-contre) où toutes les facettes de ce musicien hors normes sont exposées, nous invitant à plonger dans un univers mystérieux et habité par la grâce. Avec un travail sur les rythmes absolument prodigieux - il a en particulier beaucoup étudié les musiques balinaises - Steve Reich sait nous envoûter grâce à un sens inégalé des enchevêtrements et des décalages sonores où piano, choeurs et marimbas occupent une place de choix. Ce disque est composé en fait de deux parties principales : la première en quatre mouvements, intitulée "You are (Variations)" est interprétée par le Los Angeles Master Chorale, sous la direction de Grant Gershon. La seconde, "Cello Counterpoint", est une pièce en trois mouvements pour huit violoncelles, interprétée par Maya Beiser, qui a fait appel pour l'occasion à la technique de re-recording.
    Sans vouloir paraître grandiloquent, je tiens Steve Reich pour un des compositeurs majeurs qu'aura produits le XXe siècle, et il nous prouve avec ce disque que son entrée dans le XXIème se fait sous les meilleures auspices.
    Je me doute bien que cette modeste chronique suscitera moins de commentaires que mes récentes aventures avec une chaudière récalcitrante, mais si je pouvais ne serait-ce que vous inciter à prêter une ou deux oreilles attentives à ces sublimes 40 minutes (oui, je sais c'est court, mais elles sont tellement denses qu'on en ressort aussi ragaillardi qu'après une longue cure énergétique), alors j'aurais gagné un pari : celui de vous embarquer pour un voyage exigeant certes, vous conduisant parfois sur des sentiers escarpés, mais aux rivages enchanteurs et souvent inexplorés.
    Steve Reich ? Un magicien, tout simplement !

    http://www.stevereich.com
      Un concert pour les parisiens : Tehillim (Steve Reich)
    Ictus Ensemble & Synergy Vocals
    Cité de la Musique, Paris - 8 février 2006

  • Chaude hier, froide demain

    A l'heure où une sévère vague de froid en provenance des pays de l'Est commence à déferler sur la France (et en Lorraine tout particulièrement...), au moment où les médias, non sans une certaine gourmandise audimateuse plutôt écoeurante, délivrent tranquillement le palmarès des pays ayant fait le plus grand nombre de victimes ("Eh oui, Paaatrick, la Pologne, après un début de rencontre plutôt terne, est maintenant largement en tête !"), ma chaudière a décrété hier soir sans préavis un nouvel arrêt de travail en m'affichant son désormais célèbre message : DEFAUT BRULEUR ! Oh, c'est quoi ce bazar ? C'est un modèle qui fonctionne très bien en été uniquement ? Le froid ne convient pas à ma madame ? Sa Majesté préfère travailler quand personne n'a besoin d'elle ? (NDLR : j'ai connu jusqu'à une époque très récente des collègues systématiquement présents au travail durant tout le mois d'août, alors qu'il n'y avait rien à faire, et dont le zèle était beaucoup moins perceptible durant le reste de l'année... C'est la preuve que cette maladie est aussi transmissible à l'homme, alors couvrez-vous bien si vous ne souhaitez pas contracter ce drôle de virus...). Nom d'un chien, ça ne va pas se passer comme ça !!!
    Et mon gaz man qui reste silencieux après le lapin posé samedi matin... Bon, je fais quoi maintenant ? D'abord, rester lucide : on éteint la chaudière, on la rallume et normalement, c'est reparti mon kiki ! Et puis, ni une ni deux, on prend son téléphone portable et on appelle SOS brûleur en espérant que le silence des jours derniers ne s'écrasera pas sur une insupportable messagerie vocale. Meuh non ! Monsieur le Docteur ès-gazinières me répond illico, visiblement (enfin, au téléphone, visiblement, c'est une façon de parler, hein, j'aurais pu dire : auditivement) contrarié de sa récente défection. Il me promet, juré craché, si je mens je m'asphyxie au monoxyde de carbone, qu'il sera là demain (donc aujourd'hui, jespère que vous suivez, je ne répéterai pas) en début d'après-midi : 13h30 - 14h, je serai là pour une opération d'entretien !!! Après lui avoir fait promettre trois fois qu'il ne me ferait pas faux bond, je raccroche, non sans avoir cru entendre que mon sauveur ne pourrait venir ce matin parce qu'il devait se faire plâtrer. Et moi, pris dans ma tourmente chauffagique, je n'ai même pas eu la présence d'esprit de lui demander ce qui lui était arrivé. Et ce qu'on devait lui plâtrer. Oui, parce que si ce sont les deux bras, mon gars, c'est pas la peine de venir, je te vois mal assez mal réviser ma nouvelle compagne d'infortune uniquement avec les genoux... Quoique... Etait-ce bien nécessaire de lui poser la question puisque je sais, comme j'ai pu l'écrire récemment, qu'un cumulus vengeur s'était probablement acharné sur lui. Peut-être était-il même préférable de ne pas remuer le couteau dans la plaie, on ne sait jamais, le pauvre est peut-être victime d'un serial ballon d'eau chaude ou un truc dans ce genre.
    En attendant, et tout le monde semble s'en foutre ici, j'ai encore passé une nuit mouvementée, me relevant toutes les deux heures pour vérifier le bon fonctionnement de ma satanée chaudière. N'empêche, à 0h44, alors que la température extérieure était de -3,6°, elle avait encore débrayé, la sournoise, pensant que je ne m'apercevrais de rien ! DEFAUT BRULEUR ! Tu vas voir ma vieille, si ti continues comme ça, tu n'auras pas le moindre jour de congés de tout l'été, tu vas chauffer 365 jours par an et tu me supplieras d'arrêter. Non mais !
    PS : 7h59, mardi 24 janvier 2006. Ma chaudière fonctionne depuis plus de 7 heures consécutives sans renâcler. Le combat continue, l'ennemi est sournois mais je veille !

  • Tête de l'artisan

    J'ignore si vous avez lu "Vous plaisantez monsieur Tanner", le dernier livre de Jean-Paul Dubois, qui nous raconte les mésaventures d'un narrateur aux prises avec différents artisans chargés de rénover la maison qu'il vient d'acheter. Peut-être seriez-vous bien inspirés d'y jeter un petit coup d'oeil si vous décidiez un jour de confier l'avenir de votre habitation à différents corps de métiers, chauffagistes, menuisiers, électriciens et autres spécialistes de la rénovation immobilière. Il y a quelques années déjà, Peter Mayle, l'écrivain anglais, nous avait mis en garde dans son bouquin "Le bonheur en Provence". Alors méfiance !
    Je viens moi-même de me confronter à la vie complexe de l'heureux propriétaire tellement malhabile qu'il lui faut impérativement se mettre sous la tutelle de ces mystérieux professionnels :
    - c'est l'histoire de la recherche d'un ramoneur qui, pour de mystérieuses raisons, avait oublié de noter notre rendez-vous dans son agenda et que nous n'avons jamais revu, car nous avons préféré faire appel à l'un de ses collègues, qui travaille pourtant à 30 kilomètres de chez moi et que nous pûmes mobiliser en quarante-huit heures ;
    - voulant aménager un escalier intérieur pour faciliter l'accès à un second étage refuge sous les toits de ma maison, j'ai découvert que la menuiserie était une science finalement aléatoire. Une première visite d'un professionnel se solda par un projet fantaisiste, consistant à ouvrir mon salon pour faire arriver l'escalier face à la cheminée, rendant par là-même l'usage de cette dernière tout à fait impossible. Ayant refusé cette malhonnête proposition, on me suggéra de creuser le plafond de ma salle à manger et de détruire en grande partie la cloison principale de la vaste pièce où j'envisage pourtant d'installer une bibliothèque, discothèque ou vidéothèque. Non non, cher ami, votre idée n'est pas fameuse ! Enfin, alors que je commençais à être gagné par le doute, un cinquième menuisier (oui, parce qu'entre temps, d'autres avaient été contactés, mais n'ont jamais donné signe de vie, pas besoin de travailler semble-t-il...) accéda en tous points à ma demande, dessinant illico un projet intelligent, qui voyait notre escalier prendre place dans une petite pièce bureau et grimper avec naturel dans un espace qui, depuis le début, nous paraissait être le seul plausible. Notre choix était fait, mais que de points d'interrogation cependant !
    - je ne peux passer sous silence les relations très téléphoniques que j'entretiens avec  mon chauffagiste. J'ai la chance d'habiter une maison équipée d'une chaudière récente, dotée de perfectionnements électroniques et programmables mais qui, un beau matin, afficha le message suivant : "Défaut brûleur". La coquine s'étant arrêté de fonctionner, je téléphonai sans attendre à celui qui l'avait installé et qui, Ô bonheur, déboula chez moi une heure après pour se répandre en explications confuses sur les aléas de la météo, de la pression atmosphérique et des conséquences que ceux-ci avaient inéluctablement sur la bonne santé de mon appareil dernier cri. Il quitta les lieux rapidement, satisfait de sa prestation, non sans me propoer un rendez-vous pour un nécessaire entretien annuel, ce que j'acceptai volontiers. Et pan, le lendemain : "Défaut brûleur" !!! Coup de téléphone au grand manitou de la chaudière : "C'est pas grave, vous éteignez la chaudière, vous la rallumez et ça va repartir". J'appliquai méticuleusement la méthode et, en effet, l'usine à gaz prodigua à nouveau ses douces chaleurs mais rien n'y fit, j'étais habité par l'angoisse. Tous les quarts d'heure, j'éprouvais le besoin de descendre à la buanderie et d'engager une conversation silencieuse avec ma chaudière qui restait cette fois muette et ne se vantait plus de mettre mon brûleur en défaut. Il ne me restait plus qu'à attendre le rendez-vous pris quelque temps plus tôt pour me rasséréner enfin. Par sécurité, je téléphonai à mon chirurgien des tuyaux à gaz la veille au soir afin de m'assurer de sa présence le lendemain. "Oui oui, c'est noté, je serai là vers 10 heures !". Aaaah, ouf, je respirai un grand coup, j'allais enfin pouvoir me chauffer les pieds sans la moindre inquiétude. Sauf que... j'attends toujours ce monsieur qui n'est jamais venu, ne s'est même pas décommandé. J'en viens à me demander s'il ne redoute pas lui-même la confrontation avec une chaudière un tantinet farceuse. Pendant quelques fugaces instants, j'ai même craint pour sa vie, redoutant qu'il ait perdu un combat dans une autre buanderie face à un cumulus meurtrier. J'attends qu'il me rappelle pour être définitivement certain qu'il est toujours des nôtres.
    Et j'y regarderai à deux fois avant de choisir un artisan pour effectuer des travaux... Ce qui me fait penser que je n'ai pas encore pris le temps de téléphoner à mon peintre et à mon électricien. Mais qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir trouver pour être dignes de leurs confrères ? J'en tremble d'avance.
    Un jour, il faudra aussi que je vous raconte comment je n'ai pas recruté une "employée de maison" (j'emploie cette expression à dessein parce que les chiennes de garde risqueraient de me tomber sur le poil si j'avais écrit "femme de ménage")... car cette corporation réserve aussi d'incroyables surprises !

  • Encore plus fortius !!!

    Allez, hop, je ne résiste pas... au plaisir de partager avec vous la fulgurance de la pensée d'un philosophe contemporain trop méconnu.

    philo_dakar.mpeg

  • Citius, altius, fortius

    On aura compris, à la lecture de ces modestes notes, que l'observation de mon entourage professionnel conduit, inexorablement, à l'émerveillement le plus absolu : bien souvent, la nature humaine s'y révèle pleinement, dans toute sa splendeur, nécessitant chez la vigie impitoyable que je suis une bonne dose d'humour pour l'endurer jour après jour (ces trois derniers mots étant un message d'encouragement subliminal destiné à mon cher ami Trollertanzer).
    Ce 20 janvier 2006 est à marquer d'une pierre dont vous choisirez vous-même la couleur. Après tout, un blog, c'est aussi un espace de liberté et je peux vous accorder cette fantaisie. Soyons magnanimes...
    Je vous situe le contexte : étant une personnage dont l'éducation n'est pas loin d'être achevée, j'ai l'habitude, au jour de mon anniversaire (ou le lendemain) d'offrir quelques viennoiseries à la vingtaine de personnes qui constituent notre équipe de travail (enfin, quand je dis travail, je me comprends, j'entends par là les 20 bipèdes qui fréquentent usuellement les locaux généreusement mis à notre disposition par notre employeur). Jusque-là, rien que de l'ordinaire, du banal même ! Au point qu'au moment où j'ai voulu payer la quarantaine de mini-croissants aux chocolat et aux amandes à mon pâtissier, celui-ci m'a demandé, à mon grand étonnement, si je désirais une facture. Face au soulèvement périscopique de mon sourcil gauche et à la vacuité de mon regard interrogateur, la vendeuse se répandit en généreuses explications pour me faire comprendre que ces petits délices étaient souvent achetés par ses clients pour des raisons professionnelles et que, à de nombreuses occasions, on lui demandait une facture. "Ben non, m'dame, c'est moi qui achète avec mes petits sous, c'est juste pour faire plaisir à mes collègues".
    Bon, là je m'égare, tel n'est pas mon propos du jour, revenons à nos croissants... Encore que... l'on verra plus loin que j'aurais peut-être mieux fait de quitter les lieux avec cette précieuse facture !
    Je passerai par charité sous silence l'attitude de certains qui, voyant le plateau copieusement garni s'offrir à leurs yeux, y puisent généreusement d'une main à la popreté aléatoire et s'en retournent dormir un étage plus haut, sans chercher à connaître la raison exacte de ce petit supplément à leur café du matin et, bien évidemment, sans dire merci non plus ! "J'ai pas le temps, trop de boulot !".
    Non, non, non... l'extraordinaire est ailleurs, dans une pièce voisine où se tient je ne sais quelle réunion, certainement de la plus haute importance et, comme toujours, des plus passionnantes. Or, voici qu'un de mes collègues temporaires, s'en extrayant pour quelques secondes et probablement alléché par l'aspect appétissant de mon cadeau du jour, s'empare d'un plateau sur lequel il dépose, sans la moindre hésitation, quelques croissants, à destination de ses interlocutrices du jour, que je n'ai pas l'honneur de connaître d'ailleurs.
    Je vous arrête illico : je suis tout sauf un radin et c'est avec le plus grand plaisir que j'aurais tendu moi-même le plateau sus-cité pour offrir ma pitance à ces mystérieux estomacs en jachère, s'ils avaient daigné nous honorer de leur indispensable féminine présence... et éventuellement me souhaiter un bon anniversaire, rien ne les y obligeant néanmoins. Non non non, c'est plutôt l'attitude cavalière de mon collègue porte-croissants qui m'a mis mal à l'aise !
    Hé, franchement ! Vous vous imaginez, vous, invités à manger par des amis et au moment de passer à table, vous précipitant pour garnir copieusement quelques assiettes et vous éclipser les bras chargés en expliquant que, juste à côté, il y a une petite fête et que, zut, là-bas, y a rien à becqueter ?
    Moi pas en tous cas... Je fais donc part à mon collègue ravitailleur que le procédé est un tantinet cavalier et je lui rappelle les raisons de la présence de ces croissants en ce noble lieu qu'on appelle cafétéria, imaginant qu'il comprendrait le sens de mon interpellation et repartirait bredouille. Et d'après vous, qu'a-t-il fait, le bougre ? Ben, en toute simplicité, il a filé à l'anglaise, sans piper mot ni lâcher son précieux butin.
    En réalité, je ne lui en veux même pas, à mon petit messager viennois, ayant appris par la suite que le fautif dans cette histoire était une fois encore notre célèbre menteur chronique (cf. ma note "Coups de pied au cul qui se perdent") : tel le paon voulant parader, tel le pitoyable matou devant de potentielles conquêtes, tel le post-adolescent roulant ses bedonnantes mécaniques devant un public pré-pubère, notre anti-héros avait fait le généreux, régalant ces dames sur mon compte, en mandatant un petit commissionnaire obéissant : "On va vous offrir des croissants, mesdames".
    Oh nom d'un chien, je dois vieillir, je m'apparente de plus en plus à un vieux con, non ? N'empêche, la prochaine fois, j'embarque la facture et je la présente à mon chef qui pourra ainsi la passer au compte "Frais de réception". Ou mieux, en 2007, pas de croissants, de toutes façons, ce sera mieux pour votre ligne mesdames et messieurs - car j'ai noté un sérieux relâchement dans vos silhouettes - et je paierai un coup à boire aux personnes de mon choix, en un lieu de mon choix.
    Et toc !

  • Déprime statistique...

    > 48 ans ;
    > 17.532 jours ;
    > 420.768 heures ;
    > 25.246.080 minutes ;
    > 1.514.764.800 secondes.

    Vu sous cet angle brutalement quantitatif, le bilan d'une vie est une aridité telle qu'on préfère s'adonner à cette drôle de comptabilité dans le sens des aiguilles d'une montre, si j'ose dire. J'aurais pu proposer un décompte des mêmes chronomètres en calculant le temps qui me reste à vivre, sur la base de mon espérance de vie.
    Vous me pardonnerez, je l'espère, d'avoir choisi un tel mode de calcul et vous serez les bienvenus si, par mégarde, vous comprenez qu'aujourd'hui est le jour de mon anniversaire et que, ce faisant, vous vous empressez de me souhaiter plein de bonnes choses pour l'avenir.
    Voilà qui est dit...

    PS : j'ai programmé la publication de cette note au jour et à l'heure exacte de ma naissance, un peu de rigueur ne nuisant pas !