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  • Pause pose

    Aujourd'hui est un jour vraiment placé sous le thème de l'électricité. Alors que je m'apprête à quitter le douillet nid familial pour rallier la clinique où m'attend mon nouveau stimulateur cardiaque, deux électriciens sont entrés dans la maison pour quelques travaux essentiels. Amusante, cette coïncidence, non ?

    Je pense être absent pour une durée très courte : si j'en crois les promesses de mon chirurgien, le « timing » sera le suivant : hospitalisation cet après-midi, pose du pace maker demain matin, sortie demain en fin de journée, une fois effectuées les différentes opérations de contrôle et les réglages nécessaires. C'est bien assez pour moi, j'ai passé suffisamment de temps à l'hôpital – il y a fort longtemps maintenant – pour ne pas en souhaiter plus !

    Faire les bagages. Que faut-il emporter ? Pour 24 heures, allons à l'essentiel. Une trousse de toilette, un pyjama et surtout, les compagnons de toujours. Je vais prendre deux livres : « Scènes de la vie d'acteur », de l'excellent Denis Podalydès (il faudra que je vous reparle de ce bouquin, très bien écrit, tout en finesse) et « Lumière froide », de John Harvey. Ce dernier est le sixième volet de cette suite de onze livres qui mettent en scène l'inspecteur Charles Resnick et ses collaborateurs. Je me suis dépêché de finir « Le tueur et son ombre » de Herbert Liebermann, pour faire la place à mon flic préféré. Mon iPod sera du voyage, gonflé à bloc avec près de 300 CD et quelques émissions diffusées ce week-end sur France Culture et France Inter. Je n'oublie pas mon téléphone portable.

    Je vais ajouter mon carnet de notes et un stylo dans mon sac. Je pense prendre quelques notes « en direct », je les comparerai à celles que j'avais écrites en 1991 et que j'avais recopiées ici sous le nom de « Stimulo ».

    Un peu d'argent liquide aussi. Car ma femme a un emploi du temps tellement chargé qu'elle n'est pas certaine de pouvoir venir me chercher quand je quitterai la clinique. Je prendrai le taxi. Comme dans les films, je tendrai mon billet au chauffeur sans lui demander la monnaie. Enfin, on verra...

    Je pars totalement décontracté, car cette mini-opération ne me fait pas peur du tout ! Je redoute plus l'ambiance de la clinique qui fait remonter en moi des souvenirs très désagréables. Malgré tout, je n'ai qu'une seule envie : être rentré ! Même si, dans les jours qui suivront, je ne pourrai échapper à quelques corvées : contrôles sanguins en laboratoire, pansement, infirmière... Ouais... Décontracté... Peut-être pas tant que ça en fait, je dois dire ça pour frimer un peu, je me raconte des histoires !

    Vivement demain...

  • Dimanche à zéro

    Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il m'arrive assez souvent d'être gagné par une sorte d'apathie tristounette quand arrive la fin du week-end. Je rêve qu'un dimanche viendrait succéder à celui en cours, et je m'imagine, le lendemain matin, en train de regarder paresseusement la France laborieuse se mettre au travail du fond d'un lit dont aucun événement, même tragique, ne saurait m'extraire. Je me suis interrogé sur la raison de cette mélancolie et je n'ai pas mis très longtemps à en connaître la cause. Mais surtout, ce questionnement m'a remis en mémoire une espèce de tradition familiale et néanmoins dominicale que nous avions établie, mes soeurs, mon frère et moi, au grand dam de notre père, qui en était la victime un tantinet consentante. Séquence nostalgie ! Vous n'êtes pas obligés de me lire, j'écris ces lignes de peur de tout oublier un jour... Et pardon d'avance pour les inévitables digressions et cette drôle de manie d'ajouter des commentaires entre parenthèses...

    En toute modestie, je crois pouvoir dire que j'appartenais à la catégorie de ceux que l'on appelle les bons élèves. Presque toujours dans les premiers de la classe, plutôt en avance sur les autres (de une à deux années), assez régulier dans mes devoirs même si je mettais un point d'honneur à ne pas y consacrer plus de temps que nécessaire, je n'ennuyais donc personne avec le quotidien de ma scolarité. Mes occupations intellectuelles étaient plutôt solitaires : disques et livres étaient mes principaux compagnons. Le sport et moi entretenions des relations plutôt distantes (j'apprendrai pourquoi bien plus tard) et, à l'exception d'une période vélo durant mes années lycée, ma chambre fut le lieu de beaucoup de mes découvertes. L'une des rares fois où j'ai pu poser un cas de conscience à mes parents fut le jour où mon instituteur leur suggéra qu'il ne serait pas raisonnable de me laisser entrer en classe de sixième à l'âge de neuf ans et qu'il me serait profitable de redoubler. Ils suivirent ses conseils et je considérai mon second CM2 à la manière d'un film moyennement passionnant qu'on m'aurait un peu forcé à visionner à nouveau. Rien de bien méchant, quoiqu'un peu ennuyeux. Heureusement, celui qui avait la charge de cette classe était un ami de la famille, ce qui me valut un traitement de faveur et l'octroi de quelques privilèges, dont le moindre n'était pas la responsabilité d'aller lui acheter régulièrement un paquet de tabac pour sa pipe (du Bergerac, l'emballage était orange). Car à cette époque, mais oui mais oui, même les instituteurs pouvaient fumer durant la classe. Mais je m'égare... Le reste de ma scolarité fut – à l'exception d'une classe de troisième où un petit vent de folie souffla sur l'esprit de chacun d'entre nous, j'y reviendrai peut-être un jour – assez lisse. La plupart du temps, je trouvais les cours soporifiques, les enseignants guères stimulants et je me suis laissé bercer par ce courant un peu plat jusqu'à l'époque de mon baccalauréat, que j'obtins sans trop de difficultés avant de m'engager dans un cursus universitaire dont je continue, aujourd'hui encore, à me demander par quelle étrange mécanique j'ai pu un jour d'égarement prendre la décision de le suivre. Car, oui, je l'ai suivi, d'assez loin j'en conviens, mais j'y suis tout de même resté durant cinq ans avant de le fuir brutalement, pour entrer dans un autre univers, celui de la vie professionnelle. Fort heureusement, c'est par ce grand mystère de mes études en sciences économiques que j'ai pu faire la connaissance de celle qui allait devenir la maman de La Fraise et de Saxoman. Un bien pour un mal donc... Et je continue à m'égarer. Et je ne vous dirai rien de cette rencontre avec la femme de ma vie, c'est privé !

    Ce préambule historique n'a pas d'autre raison que de vous expliquer l'état d'esprit dans lequel j'abordais au fil des jours ma scolarité : la perspective, chaque dimanche soir, de retrouver des salles de classes ennuyeuses n'étant pas particulièrement motivante, j'appréhendais toujours ces heures un peu bleues, celle où l'avenir immédiat se confondait avec la perspective d'un réveil matinal me conduisant à ma purge quotidienne. Fort heureusement, il nous arrivait, avec mes frères et soeurs, de mettre en place une stratégie dont l'objectif était justement celui de retarder l'arrivée de ce moment fatidique. Ce que je vais vous raconter remonte à si longtemps maintenant...

    Un week-end obéissait chez moi à une mécanique assez exemplaire : jusqu'à l'époque de l'école primaire, j'allais en classe le samedi (y compris l'après-midi) ; à partir de mes années collège, je consacrais mes samedis après-midi aux devoirs et à une petite flânerie en ville (d'où je revenais parfois, voire souvent, avec un disque plus ou moins clandestin en appliquant une tactique que j'ai déjà exposée) ; le dimanche matin était consacré à la messe – jusqu'au jour de notre communion, puisque, une fois nos cadeaux en poche, nous avions appris à nous dispenser de ce moment fastidieux en retardant au maximum l'heure de notre lever – et aux devoirs. Et très souvent, le dimanche après-midi, nous nous rendions chez nos grands-parents maternels qui habitaient à une vingtaine de kilomètres de chez nous. Il faut dire aussi qu'en cette époque lointaine, contrairement à nous, mes grands-parents possédaient la télévision. Principalement une chaîne, si mes souvenirs sont exacts, et en noir et blanc s'il vous plaît, avec une horloge qui s'affichait en attendant que les programmes commencent. Notre activité principale chez eux était donc de dévorer des yeux un écran magique, car nous étions probablement un peu hypnotisés par cette animation absente de notre quotidien. Seul mon père paraissait s'y intéresser moins et l'on devinait poindre chez lui, une fois passé le stade du milieu de l'après-midi, comme un début d'inquiétude. Ne me demandez pas pourquoi, parvenu à une certaine heure, il était gagné par le besoin de rentrer chez lui... je n'en ai pas la moindre idée et j'avoue ne jamais lui avoir jamais posé la question ! Aucune activité particulière ne l'attendait pourtant à la maison (sauf peut-être, à certaines périodes de l'année, alimenter la chaudière en charbon), mais il lui fallait partir, les choses étaient ainsi pour lui. Dans ces conditions, vous imaginez bien qu'il devait faire face à une certaine opposition de notre part (je crois même me souvenir que notre mère, sans le dire vraiment, nous soutenait un peu dans cette stratégie) : à titre personnel et pour les raisons expliquées plus haut, je n'étais guère pressé de retrouver les heures bleues du dimanche soir et je m'accommodais fort bien d'un retour tardif. D'autant qu'il arrivait que le programme télévisé soit aussi notre allié. Car à cette époque, vers 17 heures je crois, l'ORTF pouvait nous gratifier d'un vrai film de cinéma, un autre moment de magie pour nous. C'est là qu'innocemment, nous commencions comme si de rien n'était à regarder le début du film, malgré les premiers signes d'impatience manifestés par notre père. En outre, il nous apparaissait très vite qu'il n'était absolument pas envisageable de ne pas le regarder jusqu'au bout !!! Soit jusqu'à 18h30 environ... En règle générale, après une première phase de négociation, et toujours avec le soutien discret de notre mère, nous parvenions à nos fins, malgré le regard faussement courroucé de notre géniteur qui allait s'employer, durant quatre-vingt-dix minutes, à manifester régulièrement des signes d'impatience que nous mettions un point d'honneur à ignorer. Et nous tenions bon, jusqu'à la fin du générique. Lui aussi d'ailleurs, car son autorité sur nous n'allait pas jusqu'à nous refuser ce plaisir que je le soupçonne malgré tout d'avoir partagé sans l'avouer !

    Autant dire qu'aussitôt après, nous n'avions plus d'autre choix que de nous engouffrer avec zèle et empressement à l'arrière de notre Simca Ariane verte pour rentrer à la maison. Mais pouvions-nous vraiment abdiquer et nous contenter d'une seule victoire face à l'ennemi « dimanche soir » ? Non. Il nous restait encore un petit supplément, une courte torture à infliger à notre chauffeur qui se croyait déjà rentré chez lui...

    Car une fois passé le gros quart d'heure de voyage entre la maison de nos grands-parents et celle que nous habitions, nous étions, nous les passagers de la banquette arrière, pris du besoin irrépressible de retarder une fois encore le moment si redouté, celui du retour. Et alors que parvenus au bas de la grande côte de Belleville qui annonçait l'entrée dans Verdun, notre père, tout à sa conduite, allait clignoter à gauche pour rentrer au plus vite, une insupportable chorale venait lui chanter aux oreilles : « On passe en ville ! On passe en ville ! On paaaassse !!! ».

    L'oeil furibond nous scrutait dans le rétroviseur central, cherchait le secours de son épouse sagement assise à sa droite et ne trouvait pour seul soutien qu'une forte hausse du volume sonore intérieur : « On passe en ville ! On passe en ville ! On paaaassse !!! ». Sa souffrance était maximale, impossible pour notre conducteur de se dérober et de risquer de contrarier l'aréopage taquin... On allait bien passer en ville, arpenter rapidement les rues principales de notre ville natale, demander à chaque fois un crochet supplémentaire, pour différer de quelques précieuses minutes la fin de ce dimanche et, inéluctablement, s'installer dans l'attente d'un lundi matin de grisaille où de drôles de professeurs de sport vous demanderaient de faire plusieurs fois le tour d'un stade glacial quand vous ne rêviez que d'un lit douillet, avant qu'un autre enseignant, mû par je ne sais quelle force mystérieuse, ne tienne absolument à vous initier aux charmes d'un langage binaire dont vous ne saviez même pas qu'il préfigurait l'univers magique de l'informatique.

    Corneille a dit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », mais cet auteur dramatique, s'il avait connu notre père - qui ne savait rien refuser à ses enfants bien que se sentant peut-être obligé parfois d'endosser fugitivement les habits de l'autorité – aurait pu dire : « A vaincre avec certitude, on triomphe avec jubilation ». Et les dimanches soirs, l'espace de quelques instants, en étaient moins gris...

    Epilogue : je m'aperçois que cette note est partie dans une direction différente de celle que j'avais imaginée au départ. Tant pis, je me suis laissé porter par un courant bienfaisant, c'est l'essentiel... J'espère ne pas vous avoir fait perdre trop de temps !

  • L'absent

    Quatre ans aujourd'hui que mon père nous a quittés. Aussi n'étais-je pas étonné le moins du monde de voir que mon frère lui avait rendu un émouvant hommage sur son propre blog.
    Voici longtemps que je voudrais dresser modestement son portrait, mais bizarrement, je pense qu'il est encore trop tôt. L'absence est toujours aussi forte, la douleur ne s'est pas atténuée.
    Alors je pense à lui, tout simplement.
    Et je vais mettre la dernière main à une petite chronique familale qui le mettra en scène, on y devinera un peu qui il était.
    Pour l'heure, c'est tout ce que je suis capable de faire. Mais sa présence, même discrète, me manque énormément.

  • L'arrêt au milieu

    Ça m'ennuie un peu de vous raconter ça, mais je vous fais une promesse : lorsque je serai à nouveau bourré d'énergie tel le lapin Duracell et que plus rien ne pourra plus m'arrêter de courir dans tous les sens, après la pose de mon nouveau pace maker, je ne viendrai plus vous convier à lire l'exposé minutieux et probablement un peu égocentré de mes petits problèmes de santé. En attendant, voici un retour sur une drôle de sensation...

    Mon coeur est mal fagoté, ça je l'ai compris depuis un certain temps. En d'autres termes, il est un peu du genre paresseux en raison d'un défaut de fabrication originel (je suis donc né avec un vice caché...) appelé « bradycardie sinusale ». Pour parler français, le sinus du coeur (grosso modo, c'est l'amorce de la pompe, c'est un peu lui qui fournit l'électricité...) étant défaillant, j'ai un rythme cardiaque trop bas en général, au repos en particulier où il peut descendre jusqu'à 35 pulsations par minute, voire un peu moins s'il le faut. J'ai tout du sportif au long cours, sauf que je ne suis pas du tout sportif... Mon coeur n'est cependant pas un feignant absolu, car il m'autorise les efforts physiques en accélérant normalement son pouls lorsqu'il le faut. C'est gentil de sa part. Seulement, dès lors que j'arrête l'effort en question, ce salopard prend illico ses RTT et s'arrête de bosser, provoquant la chute brutale de mon rythme cardiaque et, du même coup, de sévères chutes de tensions pouvant aller jusqu'aux malaises les plus désagréables... Je t'en foutrai des 35 heures... Tiens, si je pouvais, je le remplacerais par un coeur japonais, au moins, eux, ils ne prennent pas de vacances... OK, leur moteur est bridé, mais on peut toujours bricoler...

    Voilà pour le descriptif rapide. En conséquence et en l'absence temporaire de stimulation, je dois donc, comme on dit, me ménager et ne pas m'adonner à une activité trop intense. Ce à quoi je m'applique méthodiquement, avec, il faut le reconnaître, une réelle aisance. Au point que j'en viendrais à penser que le travail n'est pas mon propre. Mais c'est là une autre histoire.

    Mais le phénomène le plus perturbant se produit en réalité une fois que je suis couché, lorsque je parviens au repos complet. Mon rythme cardiaque atteint son seuil « plancher » et je ressens comme un drôle de flottement, j'ai l'impression que l'environnement autour de moi commence à vaciller et je n'ai pas d'autre solution que d'engager une lutte discrète dans le seul but d'exercer l'activité physique minimale qui fera remonter mon pouls. Et j'ai beau savoir que le phénomène est parfaitement expliqué du point de vue médical, je ne peux m'empêcher d'être gagné par une légère angoisse qui traîne dans un coin bien enfoui de ma tête au moment où je m'endors.

    Raison pour laquelle il m'arrive de me réveiller au beau milieu de la nuit, certainement histoire de vérifier que ce feignant de coeur n'a pas décidé, une bonne fois pour toutes, de s'arrêter. En gros, je me réveille pour vérifier que je dors bien. Mais non, à 3 heures du matin cette nuit, j'étais bel et bien vivant et pour me rendormir, j'ai allumé le poste de radio niché juste au-dessus de ma tête. Deux charmantes dames nous exposaient doctement le problème de la sexualité des enfants. Passionnant. Le retour aux limbes était garanti sous dix minutes, je me suis très vite rendormi, contrairement à cette autre nuit où je dus subir brutalement les assauts vocaux d'une certaine Nolwenn Leroy. Comment peut-on être aussi cruel avec les auditeurs noctambules ? Ça va pas la tête ? Ah ben là, je peux vous assurer que le rythme de mon coeur a connu une accélération brutale et que le pace maker n'état plus utile durant un bout de temps. Sauf que sur ce coup-là, j'étais à la limite de la crise cardiaque... et que ma bradycardie n'aurait pas le moins du monde été en cause !

  • Stimulonimbus

    Je suis vraiment content pour mon chirurgien. Non, sans blague... Quand il m'a téléphoné samedi dernier à son retour de vacances, j'avais bien perçu chez lui une pointe de désappointement lorsqu'il m'était apparu qu'il avait dû se résigner à m'implanter un stimulateur cardiaque dont le modèle ne correspondait pas à celui qu'il souhaitait me proposer. Indisponible jusqu'au début du mois de mars, cette petite merveille de la technologie était, selon ses dires, la plus adaptée à mon problème de bradycardie sinusale et, de surcroît, de toute dernière génération. J'aurais donc pu bénéficier des dernières avancées de la technologie et, lui, expérimenter le fonctionnement d'un nouvel appareil chez un « jeune » patient (j'emploie cet adjectif car mon docteur D. ne manque jamais de me rappeler que par comparaison avec sa clientèle habituelle, je suis vraiment très jeune). Mais il n'était pas raisonnable de me laisser poireauter encore plus de trois semaines et, par conséquent, son choix s'était porté sur un modèle moins récent mais disponible, assurant néanmoins grosso modo les mêmes fonctions.

    C'est dire qu'avant-hier, quand j'ai reçu de lui un e-mail qui non seulement me confirmait la date du 14 février pour la pose du pace maker mais bien plus encore m'annonçait que, finalement, ce modèle chéri serait bien disponible, j'ai poussé un vrai ouf ! de soulagement. Ben oui, parce que c'est bien beau de s'apitoyer toujours et encore sur le sort des malades, mais a-t-on jamais une pensée pour les praticiens ? J'ai l'air de plaisanter ? Pas tant que ça en fait, surtout dans le domaine précis qui me concerne. Je suis en réalité vraiment content de savoir que je pourrai, passivement certes, contribuer à l'évolution de la connaissance et du traitement de ce type de maladies. Il y a pour moi comme une dynamique entre l'activité du médecin et la contribution que je pourrai fournir en faisant part de mes sensations, en observant les améliorations (ou a contrario l'absence d'améliorations). Je me tiens donc à la disposition de mon médecin pour lui fournir toutes les informations que je serai en mesure de percevoir et de lui retransmettre. Je serai volontiers son chroniqueur du stimulateur...

    Et de même qu'il existe une sorte de complicité médecin / patient, j'ai compris aussi que, parfois, il peut se trouver une connivence entre malades. Il y a quelques mois lors d'un contrôle, c'était en juillet 2005 me semble-t-il, j'écoutais distraitement mon voisin de salle d'attente, un vaillant nonagénaire qui ne semblait pas emballé à l'idée de se faire implanter un pace maker. Son fils déployant tous les arguments possibles pour lui expliquer les bienfaits d'une intervention bénigne, on voyait très bien que le papy n'était guère convaincu, surtout quand il lui renvoyait une moue dubitative signifiant grosso modo : « T'as qu'à te le faire poser toi-même, si c'est si bien que ça... ». Et forcément, il quémandait autour de lui, en silence, avec l'oeil malicieux du gamin farceur qu'il semblait n'avoir jamais cessé d'être, le secours des voisins que nous étions. Ayant compris en outre que malgré mon « jeune » âge, je faisais partie de la confrérie des stimulés, il me demanda derechef mon avis d'expert. Et je n'eus pas la moindre difficulté à le persuader qu'une fois électroniquement assisté, il courrait comme un lapin et oublierait très vite la présence de l'intrus subdermique ! C'est donc un vieux jeune homme qui entra dans le cabinet du médecin et en ressortit quelques minutes plus tard, tout pimpant et fermement décidé à passer à l'acte dans les jours suivants. Moi, le « jeune homme », le bébé du pace maker, le stimulonimbus, j'avais de par la seule force de quelques mots bienveillants et optimistes, peut-être modifié le cours des jours d'un vieux monsieur dont j'imaginais désormais la vie prolongée grâce à mes conseils. Rien que pour ça, c'est chouette une bradycardie !

  • J'adore les profs mais...

    Nan, c'est vrai, en règle générale, j'aime bien les enseignants. En plus, j'ai intérêt à être dans cette disposition d'esprit puisque j'en ai deux à la maison. Néanmoins, en fouillant dans les recoins de ma mémoire, je me rappelle deux ou trois trucs qui m'ont tout de même laissé penser que bien souvent, je me trouvais face à une corporation en bien des points différente des autres.

    Dans le désordre...

    - Mon professeur de français en classe de troisième, qui arrivait régulièrement en classe complètement bourré. Son élocution ne s'en trouvait pas forcément perturbée, mais sa méthode de décompte des points aux interrogations écrites, si. Un jour, il changea brusquement le barême d'une interro surprise (vingt questions, un point par question) et ôta trois points par mauvaise réponse. Inutile de vous dire que les notes négatives ont provoqué quelques remous.

    - Ma prof. d'italien, toujours en troisième : débutante et complètement dépassée malgré un effectif loin d'être pléthorique (je crois que nous étions neuf au total). Son absence d'autorité était telle qu'un beau jour, alors qu'elle était sortie chercher deux ou trois craies dans le couloir, elle ne trouva plus personne à son retour, alors qu'aucun d'entre nous n'était sorti. Forcément, nous avions quitté la salle en nous échappant par la fenêtre qui donnait sur les toits du collège. Elle était quand même un peu en colère. Quelques jours plus tard, un de mes camarades de classe à qui elle avait demandé d'essuyer le tableau n'eut pas de meilleure idée que de poser assez brutalement le chiffon sur son bureau. Malgré le changement de couleur de sa coiffure, elle continua comme si de rien n'était.

    - Il y avait aussi ce professeur d'histoire-géographie, dont la vue était si basse qu'il était incapable de s'apercevoir que ce qui lui grattait la jambe était une longue suite de pailles emboîtées les unes aux autres et que nous glissions sous son pantalon depuis le fond de la classe. Ce que nous aimions également, c'était déposer dans les allées des voitures miniatures pour voir jusqu'où il pouvait les faire rouler en shootant. En plus, c'était un type d'une gentillesse hors du commun : non seulement il nous prévenait avant les contrôles, mais il poussait l'amabilité jusqu'à nous dicter à l'avance les questions et les réponses. 20 sur 20 assuré à chaque fois.

    - Malgré quelques regards assez intrigués, notre prof. d'histoire-géographie en classe de sixième ne s'est jamais rendu compte que durant une heure entière, le bas de sa jupe s'était accroché à sa ceinture, découvrant intégralement un panty à carreaux roses et blancs, très à la mode en cette année 1968.

    - Oh la la ! Mon prof. d'E.M.T. (on dit techno aujourd'hui ?) en classe de quatrième. Lui, non seulement il fumait en classe, mais il ne trouvait pas mieux que de vous faire profiter de son haleine fétide en vous imposant un douloureux face à face quand il voulait vous expliquer ce que vous n'aviez pas compris. Cerise sur le gâteau, il nous laissait contempler les deux filets de bave qui unissaient ses lèvres de part et d'autre, à notre grande inquiétude. Car plus que tout, nous craignions la rupture postillonnante de ces deux filaments.

    - Durant mes deux premières années de collège, j'ai bénéficié du vrai talent d'une prof. d'anglais pas comme les autres. Avec elle, on n'écrivait presque jamais, elle avait confectionné elle-même une impressionnante collection de dessins sur des feuilles de papier Canson, sur lesquels elle inscrivait en phonétique la prononciation de la chose représentée. Ne rigolez pas, c'était nous les meilleurs en anglais, et de très loin !

    - Il y avait aussi ma prof. de maths en troisième (c'est vrai que cette année-là, j'avais atteint une sorte de sommet), toute nouvelle et visiblement pas très à l'aise. Heureusement que mon meilleur copain, redoublant, venait souvent à son secours pour l'aider à terminer quelques démonstrations.

    - Pendant mes trois années de lycée, j'ai eu la même prof. d'italien. Une personne adorable, qui nous considérait un peu comme ses enfants, elle nous gavait de bonbons. Mais elle avait une caractéristique sur laquelle nous n'avons jamais osé la questionner : nous ne lui avons connu qu'une seule tenue, un ensemble tailleur jupe de couleur vert bouteille. De deux choses l'une : ou elle en possédait toute une collection, ou elle ne le lavait pas souvent. Ou peut-être que le tissu séchait très vite...

    - Ah, mon prof. d'E.P.S. en classe de seconde (OK, je le reconnais, je n'ai pas eu tellement affaire à lui, ayant la chance d'avoir suffisamment de problèmes de santé pour échapper à cette discipline exotique), tellement bedonnant qu'il préférait, et de très loin, s'asseoir au bord du terrain de foot pendant que nous disputions un drôle de match où les 3/4 de mes camarades voulaient être avant-centre. Je préférais être arrière et avoir tout le temps de discuter avec le gardien de but, pendant que le reste de la troupe s'étripait dans le rond central. Lui, fumait tranquillement sa clope en bavardant avec le gardien du stade.

    - Et ma prof. de français en classe de seconde : celle-là, c'était une vraie teigne qui, un beau jour, nous soutint que l'adjectif pentu n'existait pas. Elle n'a pas apprécié, mais alors pas du tout, qu'au cours suivant, je lui apporte une photocopie de la page d'un dictionnaire où l'adjectif était bel et bien présent.

    - L'année suivante, dans cette même discipline, j'ai reçu l'enseignement d'une autre grande personnalité de l'époque. Connue pour son attitude étrange en classe (elle marmonnait ses cours en ne regardant jamais devant elle), pour ses deux lourds cabas qu'elle diposait sous le bureau, donnant l'impression de se libérer d'un insoutenable fardeau, je fus pour elle l'occasion d'une sorte de miracle. Alors qu'elle répugnait à noter au-dessus de 7 ou 8, je lui extirpai un royal 15 sur 20 à l'occasion d'un devoir sur le thème : « Le bonheur selon Voltaire, Diderot et Rousseau ». Je n'en suis toujours pas revenu. Elle non plus probablement.

    - Cette même année, mon professeur d'histoire-géographie était lui aussi une célébrité. Ses deux plus beaux faits d'armes avec notre classe furent les suivants : alors que, durant une interrogation écrite, il avait deviné que l'un d'entre nous trichait et recopiait son cours directement, il s'installa dans l'allée, à côté de lui, s'allongea au sol et se mit à faire une série de pompes. Quelque temps plus tard, toujours pendant un devoir en classe, il nous montra que, bien que lisant Le Monde, il nous surveillait, en relevant son journal dans lequel il avait percé deux grands trous pour guetter les petits malins.

    En fouillant encore un peu, je suis certain que je pourrais trouver d'autres exemples cocasses. A l'occasion, je compléterai mon bestiaire... Vous êtes également les bienvenus, cela va de soi !

  • Fortunate John

    Voici maintenant pas loin de 40 ans (37 pour être précis), ma « truffe auditive » commença à flairer dans les ondes ambiantes que le monde de la musique n'était pas seulement celui que me donnait à entendre une diffusion radiophonique plutôt pépère et conformiste (ce qui, entre nous, n'a guère changé depuis malgré l'apparition des radios prétendûment libres qui, aujourd'hui sous la tutelle de deux ou trois grands groupes financiers, ne sont pour la plupart de que de simples robinets d'où coule à flots ininterrompus une dégoulinante mélasse sonore). Il existait donc autre chose que Claude François, Johnny Halliday, Hervé Vilard ou bien encore Alain Barrière ? Je reviendrai un jour en détail sur le parcours que j'ai effectué depuis, de découverte en découverte, chacune englobant la précédente sans l'exclure, un cheminement sans fin dont je ne peux que souhaiter la poursuite jour après jour, mais en attendant, j'aimerais raconter (brièvement, le plus brièvement possible, sinon on va encore me taxer de parenthèses et de prolixité) une première rencontre musicale qui, aujourd'hui encore, m'enchante toujours par sa démarche sincère et bourrée d'energie. Celle d'un groupe américain appelé Creedence Clearwater Revival. Ce quatuor devenu trio sur la fin est très probablement pour moi l'une de mes premières « madeleines de Proust » et il est resté sans le moindre doute un véritable « compagnon d'une vie ». Ecouter un disque de Creedence, c'est pour moi – automatiquement – replonger dans cette période étrange qui me faisait passer de l'enfance à l'adolescence. C'est aussi, d'une certaine façon, me tourner vers mes racines.

    A la fin des années 60, j'étais comme on dit sous la tutelle bienveillante de mon frère aîné, qui acceptait ma présence dans sa chambre dès lors qu'il mettait en route son électrophone (oui oui, les p'tits jeunes, c'est avec ce genre d'appareil qu'on s'en mettait plein les oreilles) pour écouter les Beatles, les Rolling Stones, les Moody Blues ou encore les Kinks. Il y avait pour moi comme de la magie par ces intrusions dans un univers que je découvrais intuitivement et qui, insensiblement, provoquait chez moi une sorte d'éveil à une connaissance que je ne soupçonnais même pas. Je commençais à parcourir ce chemin qui allait me mener, petit à petit, vers quelques grands noms du rock américain, puis me faire aborder les rives de ce que l'on appelait le « rock progressif », avant que je ne me lance dans le monde plus complexe encore du jazz-rock, juste avant mon atterrissage assez brutal sur la planète Kobaïa... précédant lui-même mon entrée dans l'encyclopédie vivante et changeante et infinie du jazz, de la musique classique et contemporaine. Ces innombrables couleurs musicales sont pour moi les teintes d'une seule et unique palette, tous les mélanges étant autorisés, chaque nuance enrichissant l'ensemble.

    Un beau matin donc, à la fin de l'année 1970, mon frère me fit écouter « Cosmo's factory », qui était le cinquième 33 tours (oui, les petits, un 33 tours, pas un CD) d'un groupe américain appelé Creedence Clearwater Revival. Ne me demandez pas l'origine du nom de ce quatuor, je ne la connais pas, la seule chose qui m'apparaissait dès lors évidente était que je m'étais pris d'une véritable passion pour cette musique et que John Fogerty était le leader incontesté du groupe. Il était Creedence à lui tout seul, et ses acolytes (Tom Fogerty, le frère guitariste ; Stu Cook le bassiste ; Doug Clifford le batteur) étaient en réalité plutôt ses accompagnateurs. Fidèles certes, mais accompagnateurs. Une présence dans l'ombre qu'ils finirent d'ailleurs par ne plus supporter... Mais quel choc pour moi ! Pourtant, cette musique – née de l'influence évidente de Little Richard, Wilson Pickett ou même ici ou là Elvis Presley – était sans fioritures, les musiciens n'étaient certainement pas des virtuoses mais il se dégageait de leur musique une vraie et belle énergie qui me semble aujourd'hui préservée lorsqu'il m'arrive d'écouter leurs disques. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'entre 1968 et 1972 (soit la très brève durée de vie du groupe), John Fogerty se transforma en véritable « machine à tubes », alignant et scandant de sa voix rocailleuse, avec une métronomique régularité, des succès plutôt phénoménaux pour l'époque. Je ne peux pas les citer tous, mais spontanément, je pense à : « Born on the Bayou », « Proud Mary », « Green River », « Bad Moon Rising », « Down on the Corner », « Fortunate Son », « Run Through the Jungle », « Up around the Bend », « Travelin' Band », « Who'll Stop the Rain »... Des compositions simples, presque évidentes (vous savez, celles dont on se dit : « mais comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? ») dont certaines furent l'objet de reprises plus ou moins heureuses : si le « Proud Mary » d'Ike et Tina Turner est resté en nos mémoires, je n'en dirai pas autant des massacres commis en notre bel hexagone par Sylvie Vartan (reprise de « Bad Moon Rising ») ou de notre Johnny national (« Fortunate Son » devenu « Fils de Personne »).

    Au cours de l'année 1971, tel un chien de Pavlov mu par je ne sais quel besoin impérieux, je fis par conséquent l'acquisition de toute la discographie du groupe (recourant parfois par nécessité à une stratégie que j'avais décrite voici quelques mois – pour en savoir plus, cliquez ICI), suppliant mon frère de me revendre son exemplaire de « Cosmo's Factory », un privilège qu'il finit par m'octroyer, pensant peut-être qu'ainsi, je lui ficherais un peu la paix. Creedence venait en outre de sortir son sixième opus, « Pendulum », un disque assez étrange par instants, en particulier du fait de la présence d'une sorte d'ovni musical appelé « Rude Awakening ». Un long instrumental commençant comme une ballade et se terminant par un patchwork électro-acoustique assez étrange, seule incursion dans toute l'histoire du groupe vers une ambiance musicale non influencée par le rock. Intuitivement, je devinais que Creedence évoluait, mais je n'avais par encore perçu qu'après le sommet que constituait « Cosmo's Factory », le groupe allait tout doucement resdescendre la pente pour finalement s'arrêter au bord du chemin. Pourtant, il y avait dans ce disque de nouvelles perles, telles que « Pagan Baby » ou bien encore « Hideaway », où la voix de Fogerty était, plus que jamais, rageuse et suggestive. Mais quelque chose s'était brisé dans le groupe, semble-t-il. Au cours de cette même année 1971, j'appris d'ailleurs que Creedence était réduit à l'état de trio après le départ de Tom Fogerty, lassé selon lui de ne pouvoir s'exprimer autrement qu'à l'ombre de son frère, et c'est avec une fièvre éprouvante que je me ruai un beau jour de l'été pour faire l'acquisition d'un nouveau 45 tours dont le titre principal, « Sweet Hitch Hiker », était plein de promesses. Encore un rock ravageur signé John Fogerty, et pour la première fois, en face B, une composition assez anodine signée par Stu Cook et intitulée « Door to Door ».

    Il me fallut attendre le mois d'avril 1972 pour découvrir « Mardi Gras », le nouveau disque de Creedence. Et là, patatras, je compris instantanément que c'était la fin. Car Stu Cook et Doug Clifford, ayant souhaité partager les responsabilités de la direction musicale du groupe avec John Fogerty, avaient commis l'erreur de nous soumettre leurs propres compositions. Une catastrophe ! Qu'il s'agisse de « Tearin' up the Country » ou de « Sail Away », nous étions là bel et bien en présence de ce que l'on appelle trivialement des « saucissons », compositions simplistes et sans génie à peine dignes d'un apprenti musicien pré-pubère. Dans ce naufrage, John Fogerty surnageait tout de même, avec « Sweet Hitch Hiker » (placé en dernier titre du disque et véritable chant du cygne) et « Someday Never Comes » ; il entamait par ailleurs discrètement un virage vers une musique dont il développera le langage un peu plus tard en solo (« Hello Mary Lou », « Lookin' for a Reason »). Mais pour le reste, quelle purge ! Néanmoins, je fis face à ma déception (et aussi à ma tristesse d'apprendre que le groupe s'était séparé) et m'en retournai écouter sans fin les six prédécesseurs de ce disque raté.

    Depuis cette époque lointaine, John Fogerty est resté pour moi une incomparable source de vitalité et j'en recommande les bienfaits à tous ceux qui, de temps à autre, sont gagnés par un petit coup de blues. L'effet est garanti et, ce qui ne gâte rien, sa musique a très bien traversé les décennies. N'ayant jamais cédé aux sirènes de la mode, les disques de Creedence Clearwater Revival sont restés très actuels et ont toutes chances de rester bien présents dans la mémoire du rock américain.

    Un coffret regroupant l'intégrale de la discographie du groupe est aujourd'hui disponible à la vente. Néanmoins, sa réalisation a été pilotée par le label Fantasy... sans John Fogerty, mais avec Stu Cook et Doug Clifford, qui président aujourd'hui aux destinées d'un énigmatique « Creedence Clearwater Revisited »... Un comble tout de même ! Comment avoir osé utiliser le nom du groupe sans le consentement de celui sans lequel ces deux musiciens seraient restés dans l'anonymat le plus complet ? On préférera sans nul doute se pencher sur la production post-Creedence de John Fogerty, car même si son orientation musicale l'a fait évoluer vers ce que l'on appelle le « swamp rock » – une musique aux colorations plus traditionnellement country ou bayou – la patte du chef est toujours là. Et après la longue période de brouille avec Fantasy (sur lequel est disponible toute la discographie de Creedence Clearwater), il semble bien que John Fogerty ait décidé de rentrer au bercail ! Il nous annonce même un nouveau disque sur ce label pour 2006 !!!

    Alors à bientôt et merci Mister John.


    Discographie Creedence Clearwater Revival :

    • Creedence Clearwater Revival (Juillet 1968)

    • Bayou Country (Février 1969)

    • Green River (Septembre 1969)

    • Willy & the Poorboys (Décembre 1969)

    • Cosmo's Factory (Juillet 1970)

    • Pendulum (Décembre 1970)

    • Mardi Gras (Avril 1972)

    • Live in Europe (Décembre 1973, enregistrement de 1972)

    • The Concert (Octobre 1980, enregistrement de 1970)

    http://www.creedence-online.net/


    Discographie John Fogerty

    • The Blue Ridge Rangers (1973)

    • Rockin' all over the World (1975)

    • Centerfield (1985)

    • Eye of the Zombie (1986)

    • Blue Moon Swamp (1997)

    • Premonition (1998)

    • Deja Vu All Over Again (2004)

    http://www.johnfogerty.com

  • Mon chirurgien est en pleine forme !

    J'ai reçu hier soir un coup de téléphone du Docteur D., celui qui va bientôt m'implanter mon nouveau pace maker. De retour d'une semaine de vacances, il s'est bien entendu enquis de mon état a-stimulé et m'a longuement parlé de son séjour du côté de Méribel, l'une des stations de cette belle région qu'on appelle « Les Trois Vallées ». Il est de retour et il va très bien, merci pour lui.

    Tiens, le plus amusant, ce serait d'essayer de vous reconstituer au mieux notre savoureux dialogue. Il flottait dans notre conversation un petit je-ne-sais-quoi de surréaliste qui m'a littéralement enchanté. Et puis, et puis... cette sensation diffuse d'être perçu par le corps médical comme une sorte de petit rat de laboratoire, ... Je ne garantis par l'exactitude de chaque mot prononcé, mais ce dont je suis certain, c'est que ma retranscription en traduit assez fidèlement l'esprit.

    « - Allo ! C'est le docteur D., comment allez-vous sans votre pace maker ?
    - Beuh... pas trop mal, faut dire aussi que je n'ai pas abusé des efforts inutiles...
    - Mais vous avez senti une différence depuis une semaine ?
    - Beuh... ben... je suis resté au calme, j'ai pas fourni d'efforts inutiles...
    - Oh, je reviens de vacances. On a super bien skié, il faisait un temps magnifique. On était à Méribel.
    - Ah oui, je connais bien les Trois Vallées, mais l'été, hein, parce que moi, le ski...
    - Et puis on avait un hôtel à Brides-lès-Bains.
    - Je connais Brides-lès-Bains, c'est là que j'allais faire mes courses au supermarché, au Super U.
    - Une demi-heure en oeuf et hop, on était sur les pistes, c'est pratique. Vous devriez essayer de faire un effort violent, pour voir ce que ça donne.
    - Beuh... je sais comment ça fait, hein ? J'ai déjà pas mal donné... Et puis, je suis allé chez le cardiologue, il a bien vu que ma bradycardie était toujours aussi nette !
    - Ouais, ouais, mais vous savez, je suis certain qu'aujourd'hui, j'arriverais à le remettre en route, votre pace maker...
    - Hmmmouais, vous pensez que vos vacances lui ont fait du bien ? Pas sûr hein, et puis, il a quand même quinze ans.
    - Ah, ben oui, c'est vrai, il a fait son temps et on l'avait donc pas posé pour rien notre pace maker ! Le seul problème, c'est qu'il n'y avait pas énormément de neige. Trop de soleil.
    - Ah bon ? Z'avez eu du beau temps ?
    - Magnifique, mais ça fait fondre la neige.
    - Oui, parce qu'ici, du côté des Vosges, on dirait qu'il y en a assez de la neige et puis, c'était bien, il ne faisait pas trop beau.
    - J'aurai pas le pace maker avant le 1er mars, enfin, le modèle dont je vous ai parlé.
    - Euh... ça fait peut-être un peu long, non ? Parce que j'ai déjà commencé la diminution de mon traitement anti-coagulant, en prévision. On avait dit que mon INR devait passer au-dessous de 2, non ?
    - Oui, c'est bien ce que je me dis. Mais bon, moi, l'INR, je m'en moque un peu, j'ai déjà opéré avec un taux supérieur, ça c'est bien passé. Bon, oui, ça fait long quand même. Oh, Mais y a un autre modèle, équivalent, hein ?
    - Ah ? Et çui là, on peut le poser rapidement ?
    - Oui, début de semaine prochaine ? Oh, on était bien dans notre hôtel, c'était vraiment pratique, on prenait les oeufs et on était tout de suite sur les pistes. C'était une belle semaine de vacances.
    - Euh... ben, ch'sais pas moi, le lundi 13 ?
    - Alors... oui, vous rentrez en clinique le 13 après-midi, on pose le pace maker le 14 et vous sortez le soir ?
    - Oui, c'est bien ça.
    - Non, franchement, le ski juste avant l'arrivée des parisiens, c'était un régal, un temps magnifique, et puis notre hôtel, vraiment très bien. Chambre seul ou à deux ?
    - Euh, ben, euh... plutôt seul si c'est possible, plutôt seul.
    - Bon, ben on se tient au courant, je vous rappelle un peu avant. A bientôt ! »

    C'est tout de même rassurant, vous ne trouvez pas, de savoir que celui qui va pratiquer sur vous une opération – même si pour ce qui me concerne, celle-ci est on ne peut plus bénigne – est au mieux de sa forme ! Et puis, comme dirait ma chère et tendre épouse, quoi de mieux que la perspective d'avoir « un nouveau coeur » le 14 février, soit le jour de la Saint-Valentin !!!

  • "Benêt-volat"

    Y a des jours, comme ça, où je me dis que je suis tout de même un peu con ! Je m'en suis aperçu hier lors de ma visite chez le cardiologue.

    Pour que vous compreniez bien, je dois néanmoins vous apporter quelques précisions sur le contexte : je ne vais pas voir n'importe quel cardiologue. Celui-là fut autrefois le propriétaire de la maison que j'ai louée durant 12 ans (le lieu enchanteur où la Fraise et Saxoman ont vu le jour, fait leurs premiers pas, grandi...), c'est lui qui a veillé sur moi il a 15 ans lorsque j'ai dû me faire implanter ce stimulateur cardiaque en instance de remplacement et nous avons, petit à petit, fait en quelque sorte partie de son cercle familial. Nous étions voisins, nos maisons n'étant distantes que de quelques mètres et nichées dans un magnifique coin de verdure quelque part à Nancy. Mais je suis aussi devenu pour lui une sorte de "conseiller informatique", lorsqu'il a commencé à s'équiper en Macintosh et en PC, j'ai formé sa secrétaire, j'ai toujours veillé par ailleurs à ce qu'il bénéficie des services des prestataires les plus compétents. Et je suis resté pour mon cardiologue une sorte de "hot line" bienveillante.

    Hier donc, j'ai dû me rendre à son cabinet pour un petit check-up : je vois d'ici que tous, vous frémissez d'inquiétude ! Non, pas de panique, mon coeur tient le coup, sa forme est plutôt bonne, même si son défaut de fabrication est, lui, bien là : un sinus cardiaque très très paresseux, une pulsation à 50 alors que je ne suis pas au repos et que je ne suis pas spécialement sportif non plus... et qui descend à 35 au plus noir de la nuit. On appelle ça une bradycardie (du grec bradus qui signifie lent... c'est le Littré qui dit ça, donc ça doit être vrai). Une fois débarrassé des mètres cubes de gel qu'il me fallait ôter avec un essuie-tout qui vous gratte les dessous de bras, une fois rhabillé (à ce moment-là, vous vous apercevez que vous avez oublié un bon gros paquet de gel, là, juste au niveau des côtes, qui vient coller à la chemise toute propre que vous aviez préparée pour l'occasion...), me voilà en train de signer un chèque d'un montant fort sympatique ma foi, 101,70€, pour une prestation somme toute assez courte, entre un quart d'heure et vingt minutes. Mais bon... je ne dis rien, c'est un métier, cardiologue...

    A peine rechaussé, voilà t-y pas que mon spécialiste m'appelle du fond de son local d'examen (hum hum, j'ai l'impression que le coup était prémédité parce qu'il n'y avait pas de client après moi...) avec un air un peu ennuyé pour m'expliquer qu'il avait un gros souci : pas moyen d'enregistrer avec le graveur de DVD connecté à son échographe. "Ca ne marche pas, j'obtiens juste une image complètement pixellisée, je ne vois rien"... Un problème ennuyeux pour lui, parce qu'il semble maintenant obligatoire pour ces professions médicales de garder une trace informatisée de leurs examens. Il fulmine contre le mode d'emploi qui lui présente une télécommande avec des touches que lui, ne voit pas sur la sienne. "C'est quand même incroyable, je n'ai pas la même télécommande que sur le mode d'emploi...". OK, chef, on va voir ce qu'on peut faire... Je vérifie les branchements, c'est bon de ce côté là ; je regarde les principales commandes du graveur de DVD et commence à me pencher sur le cas de cette drôle de télécommande. Je compare scrupuleusement avec le dessin du mode d'emploi et, hop là ! Je fais coulisser vers le bas la partie inférieure de la zappette et que vois-je ? Les touches mystérieuses ! Ô miracle ! Quel talent ! Du coup, l'utilisation du graveur de DVD s'en trouva fort simplifiée et après deux ou trois essais et exercices pratiques concluants, je n'eus aucune difficulté à convaincre mon cardiologue qu'il allait maintenant devenir un expert en maniement des images archivées.

    La seule différence, c'est que ma prestation fut on ne peut plus bénévole... Vous imaginez l'intervention d'un spécialiste, le déplacement... J'ai fait un rapide calcul et je me suis rendu compte que même en divisant par deux mon tarif par rapport au sien, il me suffirait de travailler moins de 20 heures par mois pour toucher le même salaire brut que celui que l'Education Nationale me verse généreusement.

    C'est là que je me suis trouvé un peu nigaud tout de même. Ah, le bénévolat, c'est bon pour les consciences mais alors, pour le porte-monnaie, c'est pas le pied !

  • Pour nos châteaux, chinons...

    Maintenant que je suis propriétaire d'une maison, il est un rendez-vous télévisuel que je me dois de ne manquer sous aucun prétexte, l'émission « Question maison », diffusée sur France 5, la chaîne des profs (euh, notez bien, je ne suis pas prof, mais par ici, il y en a une forte concentration, alors ça crée quelques obligations professionnelles...), le dimanche à 20 heures. Avant, je n'en avais pas le droit puisque ne possédant qu'un appartement, j'aurais eu l'impression de resquiller, de m'immiscer dans un univers dont je ne faisais pas partie. Et puis, j'avais beau chercher dans les programmes de mon magazine de télé favori (enfin... il m'énerve quand même un peu celui-là, je l'achète parce que justement on n'y parle pas que de télé, mais des fois, ce serait bien si les journalistes voulaient bien se décoincer une fois de temps à autre... vous voyez duquel je veux parler ? Eh les copains, vous avez le droit de rigoler de temps en temps, c'est pas une maladie honteuse le rire...), nulle trace de « Réponse appartement » ou quelque chose dans ce genre-là. Donc, dès mon titre de propriété en poche, je me suis vautré dans mon canapé et là, j'ai savouré le bonheur d'être un possédant, j'ai pris mon calepin et mon stylo et n'ai pas perdu une miette d'une heure hebdomadaire qui est un bonheur sans égal !

    Le seul truc qui me gêne, c'est que juste avant, y a un programme de jardinage avec un présentateur auquel j'ai envie de filer une paire de baffes tellement il est insupportable et une co-animatrice qui se croit obligée d'arborer des tenues adaptées à la situation, bref habillée comme un sac de compost. Et entre les deux, une séquence musicale et des chanteurs avec des guitares et des textes qui ont tendance à se la péter un peu, comme on dit de nos jours...
    Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre maison...

    Il y a d'abord le présentateur, Stéphane je ne sais plus comment, qui nous dit avec conviction le sommaire tout en arpentant énergiquement les abords de la maison qu'il va nous proposer de découvrir. Lui, c'est un type simple, il prépare ses émissions à fond, ça ne fait aucun doute, mais il le fait tellement bien qu'il répond à ses propres questions à la place de ses interlocuteurs quand il les interroge. On voit qu'il a longuement discuté, qu'il s'intéresse vachement, il est bien documenté... sauf que ça nous donne un dialogue assez étrange, où le questionné n'a d'autre solution que de répéter platement dans le mode affirmatif ce qu'il vient d'entendre en mode interrogatif :

    - Alors là, vous avez choisi une peinture bleu canard pour tous les murs du rez-de-chaussée ?
    - Oui, j'ai choisi une peinture bleu canard pour tous les murs du rez-de-chaussée.
    - C'est formidable, le revêtement de votre cuisine, on dirait du métal, mais en fait, c'est une imitation en plastique.
    - Oui, c'est une imitation en plastique.
    - C'est beaucoup plus facile à entretenir ?
    - Oui, c'est beaucoup plus facile !

    Et comme ça, pendant toute la visite des lieux... Car le fil rouge de l'émission, c'est la découverte d'une maison (en général de la taille d'un château, ou, plus modestement, un petit 250m2 en plein coeur de Paris avec jardin bien sûr), dont le prix de revient final n'est jamais évoqué. C'est la maîtresse de maison qui nous accueille (oui, pourquoi c'est toujours une madame ?), elle a la petite quarantaine, elle est toujours décoratrice d'intérieur ou exerce un métier prétendu artistique, elle a de jeunes enfants a qui elle a aménagé des chambres beaucoup plus exiguës que son dressing, et pour tout dire, elle est la plupart du temps fort antipathique, voire un tantinet condescendante. On la devine mariée, on subodore que l'époux n'est pas sans revenus, loin s'en faut, mais le conjoint est systématiquement invisible. Interdit de séjour et je soupçonne notre Stéphane d'entretenir avec ses hôtes de coupables relations aldutérines ! Le mari, il ramène les brouzoufs à la maison pendant que madame décore, ponce, repeint et... chine !

    Attention, mesdames et messieurs, vous êtes là au coeur de l'émission !!! Oui, car ces dames de « Question Maison » ont toutes une passion dévorante : elles ne vont jamais taquiner le brocanteur pour marchander, elles n'usent pas leurs semelles aux puces, non non non ! Elles CHINENT ! C'est incroyable ce qu'elles peuvent chiner nos copines de Stéphane, y a pas un objet dans une pièce qui n'ai été chiné (sauf s'il est le résultat d'un de leurs spendides travaux personnels, il faut bien l'avouer ou, comme l'autre jour, le fruit d'une découverte via Internet. Notre hôte d'un soir s'était prise de folie pour des têtes d'animaux illuminées qu'elle avait installées en appliques et achetées à un créateur en Afrique du Sud. Faut aimer quand même...). D'ailleurs, si vous regardez un jour l'émission et que votre intérêt retombe petit à petit au fil des minutes, ce qui n'est pas impossible, vous pourrez toujours vous amuser à compter le nombre de fois où le verbe chiner (sous toutes ses déclinaisons) aura été prononcé (surtout que, comme je vous l'ai déjà expliqué, l'animateur aime énormément inclure les réponses dans ses questions... donc, faites gaffe parce que des fois, ça sort en rafales), vous verrez, ça occupe bien. Celui qui gagne a le droit de réciter le verbe chiner à l'imparfait du subjonctif !

    Et puis, et puis... la séquence culte de l'émission, la rubrique que vous connaissez tous... mesdames et messieurs, j'ai nommé « Le SOS maison » ! Alors là, silence dans les rangs, c'est un must. Le principe est simple : vous, modeste propriétaire d'un appartement de 13m2 dans lequels vous circulez difficilement, vous, votre mari et vos enfants, vous souhaitez qu'un magicien de l'aménagement intérieur, trouve LA solution à tous vos problèmes de rangement. C'est très simple, vous écrivez aux responsables de l'émission et, moyennant une chance sur 2500 que votre dossier soit retenu, vous avez le plaisir d'entendre votre carillon sonner : « Bonjour, Philippe Demougeot, SOS Maison » et tatata, c'est parti ! Le monsieur, comme ça, en deux secondes, vous fait un sublime croquis de votre intérieur (il m'énerve celui-là, à dessiner aussi bien, j'ai même remarqué un truc, il arrive toujours à bien gommer, jamais le papier ne se froisse...), avant et après les transformations (bon, faut être honnête, on voit bien que le type est déjà venu faire un sérieux repérage et que son entrée est un peu bidon, mais le moyen de faire autrement ? L'émission, elle peut pas durer trois semaines, hein ?) et vous demande ce que vous en pensez. Là, c'est l'unanimité : « Roooh ! C'est fantastique ! ». Moi, j'attends toujours la réaction de celui ou celle qui va dire : « Beuh non, c'est nul ton truc ! J'veux pas de mini-bar derrière le frigo et pis, les murs en placo peints en violet avec les spots qui nous brûlent les cheveux, ben j'aime pas trop. Et t'as vu où tu me fais dormir les mômes ? Dans notre chambre (hé, ducon, y a qu'une chambre... tu veux qu'on les mette où, tes mômes ?), même pas caché derrière un voile mauve, on voit tout à travers. Tu parles, dans un an, il va nous mater, on fera quoi à ce moment-là ? ». Faut dire que c'est l'émission qui paie, ou plutôt c'est le sponsor, une grande chaîne de bricolage dont le nom évoque un enchanteur, alors ça limite quand même les critiques ! « Ah bon, ça vous plaît pas, mon rangement coulissant sous la table du salon qui sert de bureau pour votre ordinateur ? Ben t'as qu'a te payer les travaux toi-même, banane ! ». Nous, on a bien essayé de proposer des travaux pour notre nouvelle maison, mais on attend toujours la réponse et puis, je crois bien qu'il est trop tard. Peut-être aussi qu'on était un peu gourmands, z'ont sûrement pas voulu financer 15.000 € de travaux... Faut dire que comme c'était gratuit, on avait mis le paquet : escalier intérieur, rénovation de l'électricité, papiers peints, portes de placards et tout le toutim... J'espère qu'ilsvont pas se réveiller maintenant, parce que c'est trop tard, on a commencé le chantier...

    Voilà, vous savez l'essentiel de « Question maison ». A la fin de l'émission, assis à côté de son hôte qui a du mal à réprimer un baillement, notre Stéphane  nous fait un peu de publicité pour quelques gros livres, très chers et avec beaucoup d'images, vous savez, ceux qu'on feuillette une fois et qu'on n'ouvre plus jamais et puis... raah, c'est fini ! Il faut attendre la semaine suivante.

    Vous ne me croyez pas ? Rendez-vous ICI, on peut même regarder l'émission sur Internet !

    PS : comme en écho à cette note que j'avais écrite depuis quelque temps déjà, France 2 nous proposait hier soir dans son journal de 20h un reportage consacré à quatre jeunes salariés en CDD qui ne parviennent pas à se loger. Trop cher, les bailleurs veulent du CDI, bref la galère. La seule solution qu'ils aient trouvé pour l'instant consiste à louer une caravane qu'ils ont aménagée avec les moyens du bord. Pas de chauffage, pas d'eau courante, tout cela dans un hangar sinistre. Ce serait bien si madame Chineuse et monsieur SOS maison venaient leur donner un petit coup de main, non ?