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DiaChronique - Page 8

  • Retour à la vie normale...

    Toute bonne chose ayant une fin, me voici de retour au travail. Rien n'a changé depuis mon absence, les mêmes personnes au même endroit, la même drôle d'ambiance, il flotte ici comme un air un peu désabusé. Mes collègues se répartissent toujours en deux catégories : les gentils et les pas gentils. Les premiers, tout de même, m'ont demandé si j'allais mieux, si j'avais enfin pu obtenir les bons réglages pour mon pace maker. J'ai eu l'impression d'exister pour eux, c'est agréable. Les seconds (minoritaires, je tiens à le préciser) se sont contentés au mieux de me dire bonjour. Pour eux, c'est exactement comme si j'étais encore là vendredi, comme si je revenais de week-end. Je suis un meuble, probablement. Ceux-là, finalement, je les emmerde, voilà ce que j'appelle une bonne résolution de rentrée. Après tout, c'est un peu comme une rentrée pour moi. C'est vrai qu'il est extrêmement difficile de se remettre au travail, dans le bon rythme, je dois prendre le temps de réfléchir et de faire le point sur mes dossiers en cours. Mais où en étais-je donc ? Tiens, pourquoi avais-je écrit cela sur ce bout de papier ? Ah, et puis quelqu'un est venu fouiner dans les documents rangés sur mon bureau, et ça... j'aime pas du tout. Nom d'un chien... je ne pige plus rien à cette requête sous Access... Il faut que je note noir sur blanc tout ce que j'ai à faire pour les trois prochains mois, que je me fixe des dates et que je commence dans le bon ordre. Bon, ben... je vais commencer par trier mes papiers, enfin, quand je dis trier, je vais en jeter les trois quarts, comme d'habitude... J'ai soif... Hop ! Direction la fontaine à eau, je remplis une petite bouteille que je vais boire en deux ou trois gorgées seulement. Jusqu'à la suivante. J'ai toujours soif ici.
    Et puis j'ai encore un peu la tête à mes trois journées parisiennes, à ce temps un peu trop froid pour déambuler comme je l'aurais souhaité, à observer les façades, à deviner les intérieurs, à inventer des histoires. A cette promenade réfrigérante sur l'allée des Cygnes, au milieu de la Seine, entre le Pont Mirabeau et le Pont Bir-Hakeim.
    Je suis toujours sous le charme de « Mademoiselle Julie », très belle pièce de Strindberg interprété avec un incroyable talent par Emilie Dequenne, Bruno Wolkowitch et Christine Citti. Trois acteurs dont l'engagement physique est absolument étourdissant. Depuis le quatrième rang où nous étions installés, nous avons ressenti la puissance de leur jeu, ce combat qu'ils menaient et qui prenait à la gorge jusqu'au dernier mot. Aujourd'hui encore, j'ai du mal à en parler tellement c'était intense, très pur. Si vous pouvez, allez vite voir cette pièce magnifique.
    Je pense aussi à Alain Souchon, un type que j'aime bien (oui, je sais, ça peut en surprendre certains...) parce qu'il fait partie de cette poignée de chanteurs qui ont réussi à s'inventer un univers qui n'appartient qu'à eux. Souchon, c'est quelqu'un qui possède son langage, et dont la vision du monde est beaucoup moins légère que ne peuvent le laisser supposer ses déhanchements innocents et ses propos badins sur la scène de l'Olympia. Il est aujourd'hui dans la situation de celui qui n'a rien à attendre de personne, qui peut prendre tout le temps qu'il souhaite pour enregistrer un nouveau disque et dont les tournées font toujours salle comble. Ma seule réserve concerne ses musiciens (parmi lesquels, forcément, figure un ancien membre de Magma. C'est incroyable le nombre d'anciens musiciens de Magma qui jouent aux côtés des chanteurs. Cette fois, c'était le bassiste Guy Delacroix) qui sont tous très talentueux, mais qui font leur boulot, sans plus. Ils accompagnent. Peut-être est-ce que l'on leur demande après tout, mais c'est bien dommage. Ah, et puis ce batteur, il faudrait qu'un jazzman lui fasse une bonne formation continue et lui apprenne à oublier de temps en temps la pédale de sa grosse caisse pour se consacrer un peu plus à sa caisse claire qu'il délaisse... c'est bête, on peut dire tellement de belles choses rien qu'avec un petit frisé sur une caisse claire... L'a dû être batteur de rock, lui... Oh, et puis le public de Souchon, il est amusant aussi, très diversifié en réalité, c'est presque comme pour Tintin, de 7 à 77 ans. Il a un point commun avec tous les publics de tous les chanteurs de France cependant : il faut qu'il tape dans ses mains – ce qui en soi n'est pas condamnable – à la première occasion, moi ça m'énerve parce que je n'ai pas payé ma place pour entendre le public et surtout, je me demande pourquoi il faut toujours que ce soit n'importe comment ! Pour finir sur le sujet, je ne peux passer sous silence cette chanteuse dont j'ai oublié le nom et qui nous a infligé quatre ou cinq chansons en première partie : un concentré exact de tout ce que je déteste en matière de chanson. D'abord, je n'aime pas qu'on se décrète drôle, surtout quand on ne l'est pas. Ensuite, moi, les textes plan plan sur deux accords de guitare, ça me crispe énormément, même avec le recours d'un petit séquenceur pour enregistrer « en direct » des boucles et les rediffuser comme son propre accompagnement. Ce genre d'effets, j'aime beaucoup quand c'est un type comme Richard Bona ou comme John McLaughlin qui s'en sert, mais là, ça faisait vraiment gadget, vous savez, le genre je viens de découvrir ce petit appareil magique, c'est géniaaal ! Oui, mais une couche de merde sur une couche de merde... comme dirait l'autre, ça reste de la merde. Déjà, la miss, elle avait commencé en se faisant passer pour une chanteuse canadienne, pour avoir du succès auprès du public. Vous voyez un peu le genre, j'avais l'impression qu'on allait nous obliger à écouter des chansons de Linda Lemay... Heureusement, ça n'a duré que vingt minutes et j'étais effondré de voir qu'en insistant un peu... elle aurait eu droit à un rappel... Non mais ça va pas la tête.
    Ah oui ! La collection Duncan Phillips au Musée du Luxembourg ! Splendide ! Ce collectionneur américain, mort dans les années 60, avait amassé depuis le début du vingtième siècle un nombre de trésors absolument sublime. J'ai vu du Manet, du Cézanne, du Van Gogh, du Hopper, du Braque, du Bacon, du Kandinsky... et plein d'autres chefs d'oeuvre. Un peu plus d'une heure à s'immerger dans le génie pictural, c'est un excellent remontant, le remède est efficace, vous pouvez m'en croire. En revanche, j'ai dû batailler ferme pour contrer les attaques de plein de vieilles filles moches et armées d'un audiophone qui, sous prétexte de visite guidée par leurs écouteurs, vous marchent sur les pieds sans s'excuser. Vieille pomme !
    Je me suis bien amusé aussi à déambuler parmi les pingouins du Bon Marché, tous pareils, avec leur mine blasée, leur regard condescendant et leurs mémés impolies qui vous balancent leur panier à provisions dans les genoux lorsque vous avez le malheur d'empiéter sur leur terrain de chasse, entre le rayons des fromages et celui de la charcuterie. Ils me font bien rigoler les pingouins quand ils vont acheter à prix d'or des babioles en tous genres au magasin d'à côté, le Conran Shop, comme ça, ils ne risquent pas de rencontrer les blaireaux dans mon genre qui préfèrent se les procurer ailleurs pour un prix nettement inférieur... sauf le jour où je vais y flâner pour m'amuser ! Du coup, je me dis qu'ils sont à notre époque ce qu'étaient il y a un siècle les acteurs des années dites « folles », vivant sur leur nuage, inconscients (ou aveugles) de l'état du monde... Une bien triste caste, qui se pense supérieure, probablement.
    Avec madame Maître Chronique, nous nous sommes bien amusés aussi dans un grand magasin parisien dont la directrice arpentait les rayons plutôt déserts du prêt-à-porter masculin de luxe. Elle s'étonnait avec ostentation du fait que les clients étaient rares... Euh, ben moi, si elle m'avait demandé mon avis, je lui aurais volontiers donné. Parce que si elle voulait bien prendre le temps d'observer les vendeurs locaux, elle s'apercevrait vite que ces braves messieurs sont assez doués pour jouer le rôle de repoussoir. Ils arborent tous la même mine hautaine, ricanent dans le dos des clients, voire de leurs chefs, et comme dirait l'autre, ils se croient sortis de la cuisine de Jupiter. Et puis cette zone, franchement, elle est assez glaciale, esthétique austère, faussement branchée et prix façon racket. OK, je ne suis pas la cible mais n'empêche, on doit être assez nombreux dans mon genre à se contenter de passer. M'enfin, si elle veut destiner son magasin aux seuls riches américains et japonais, c'est son problème, je ne sais même pas pourquoi je vous dis tout cela.
    Il y a quelques mois, je vous avais expliqué que je scrutais toujours la foule lors de mes virées parisiennes pour détecter les célébrités croisées. Cette fois, mon tableau de chasse n'est pas à la hauteur de mes espérances, bien que de qualité infiniment supérieure au précédent (Christine Deviers-Joncour pour toute récolte, c'était quand même bien maigre) : Jean-Claude Brialy, Luis Rego et Antoine Wechter. Un butin assez hétérogène, mais décevant.
    J'ai profité de mon aller retour en train pour prendre un bon gros bain de musique sous mon iPod... Au menu principalement, Robert Wyatt, le grand monsieur. En solo ou avec son groupe Matching Mole. Ce musicien de génie qui en 1974 a enregistré ce que je considère comme un disque majeur de la musique du XXe siècle, « Rock Bottom »... et dont je vais vous parler dans un avenir très proche, parce que je trouve inadmissible de n'avoir pas encore consacré un vrai texte à ce monument. Et puis, en écoutant « O Caroline », mes pensées ont dérivé vers le saxophoniste Eric Barret qui en fait une reprise émouvante, l'an passé. Et dont le disque a été méchamment critiqué dans Jazzman... Alors, d'idée en idée, j'ai commencé à réfléchir à un autre texte à vous proposer. Mais j'en dis trop.
    Et puis, pendant que je je m'immergeais dans la musique, j'ai continué l'exploration des aventures de l'Inspecteur Resnick dont j'ai acheté les trois volumes qui me manquaient. Mais c'est bizarre aussi, cette impression mitigée de savoir qu'on va tout connaître de l'histoire du personnage, il y a le plaisir d'arriver au bout de l'aventure et, en même temps, cette petite angoisse qui vous gagne à l'idée que bientôt, cette relation avec lui sera terminée. Après, on se sent comme vide et on a besoin de respirer avant d'attaquer un autre bouquin.
    Voilà, en quelques mots, l'histoire de ma reprise d'une vie normale. Autant vous l'avouer, ma tête est encore dans les nuages.

  • Y a comme un hic

    14 février 2006 : un nouveau Medtronic...
    2 mars 2006 : Exit Scenic, bonjour Honda Civic...
    C'est vrai que tout cela coûte du fric,
    Mais bon, moi je trouve ça assez chic...

  • Escapade

    Demain, samedi et dimanche, allez madame Maître Chronique, on fait les valises, on met le cap sur Paris avec un programme chargé. Théâtre, Olympia, une expo... je vous raconterai tout cela, j'aimerais vous expliquer pourquoi je ne supporterais pas d'habiter la capitale mais que j'adore y flâner, la truffe en l'air, comme aurait dit Gotainer.

  • Circuits parallèles

    Je viens de constater que la maison que j'habite avait subi cette semaine un sort très proche du mien, au moment où les spécialistes de la médecine moderne ont décidé de remplacer mon stimulateur cardiaque, vieux de 15 ans et depuis peu hors d'usage. Analyse comparée.

    Ayant récemment acheté une demeure, j'ai rapidement – comme tout propriétaire raisonnable – fait avec ma femme le tour des nécessaires aménagements à envisager dans un avenir proche. Parmi ceux-ci, citons : la création d'un escalier intérieur pour faciliter l'accès au second étage, la pose de grilles de sécurité devant les fenêtres du rez-de-chaussée et la rénovation progressive du circuit électrique dont l'état nous laissait deviner qu'un investissement assez important allait s'imposer d'emblée. Avec ses fils de coton tressé certifiés 50 ans d'âge, nous pensions sans trop nous tromper que l'état de l'installation de la demeure justifiait une vraie rénovation. Ce que nous décidâmes sans trop réfléchir... Devis en poche, planification des travaux, priorités à établir entre le travail des menuisiers, du peintre et des électriciens... ou comment assembler les pièces d'un petit puzzle dont on a hâte qu'il soit un jour terminé... avant d'attaquer la phase suivante ! Qu'elle est difficile la vie des possédants...

    Alors que lundi, j'étais en train de mollement remplir mon sac avant de me rendre en clinique, mes deux électriciens firent leur apparition chez moi. Au menu : mise aux normes de l'installation de la vaste pièce qui sera notre salon – séjour – bureau ! Autant dire qu'après une demi-journée de réflexion et d'analyse du système existant, preuve que les compères ne sont tout de même pas les brutes qu'ils souhaitent paraître, le chantier était lancé... En quelques minutes, des lés complets du vieux papier peint orné d'oiseaux (en ces temps de grippe aviaire, je n'y vais pas par quatre chemins, je ne confine pas, j'éradique) étaient sacrifiés, pendouillant tristement en attendant leur arrachage complet, de nombreuses saignées avaient fait leur apparition sur la plupart des murs, une bonne dizaine d'orifices étaient créés en vue de l'installation de nouvelles prises. On entendait d'étranges dialogues entre les deux professionnels : « Tu l'as ? », « Tu m'entends ? », « C'est bon, là ? »... Je comprenais que ma maison avait un peu mal, mais qu'elle souffrait en silence, elle savait qu'on la violentait pour son bien, sa sécurité. Quatre ou cinq jours plus tard, abandonnée à son triste sort, je la retrouvai là, un peu fatiguée par tant de coups assénés sans ménagement, mais avec un professionnalisme de bon aloi, comme l'aurait dit Maître Capello. Nous lui prodiguâmes les premiers soins dès que possible : dépoussiérage, lavage, bref, ce  que l'on appelle l'entretien courant. Elle ne dit rien, mais retrouva très vite l'esquisse d'un sourire. Elle savait qu'elle allait retrouver une bonne forme, bien qu'il lui faille subir prochainement de nouveaux assauts, ceux de notre peintre... Nous, en bons parents, lui promîmes une récompense et lui achetèrent de jolis rideaux blancs qui seront un peu à ses fenêtres ce qu'une injection de botox est au visage d'un(e) sexagénaire fripé(e). Les boiseries n'en seront pas rajeunies, mais elles seront masquées, l'illusion sera créée pour quelque temps.

    La maison... Un peu comme moi en fait ? Jusqu'à lundi, je vivais normalement, bien qu'un peu au ralenti. Et puis on est venu me chercher, le docteur D. a pris lui aussi le temps de réfléchir à la bonne décision à prendre, il a envisagé différentes hypothèses avant de trancher, puis il a commencé son boulot. Il n'a pas arraché le papier peint, mais a demandé qu'on me rase. Il n'a pas fait de saignée, mais une belle incision tout de même. Et pendant que les électriciens installaient des boîtiers de dérivation et faisaient glisser des gaines et des câbles multicolores d'une pièce à l'autre, lui, raccordait un boîtier électronique à une sonde elle-même identifiée par différents fils. Et si personne n'est venu me dépoussiérer ni même me laver, il a tout de même bien fallu qu'on nettoie ma blessure et qu'on la protège d'un gros pansement.

    Aujourd'hui, ma maison et moi sommes tous les deux convalescents. Pour elle comme pour moi, ce n'est plus qu'une question de temps. Quelque chose nous dit que le printemps arrive !

  • Mets le son moins fort !

    La convalescence a ceci de bon qu'elle vous plonge très vite dans un état mental propice aux aventures humaines les plus inattendues. Votre esprit s'étant libéré des attaques quotidiennes que vous fait subir un environnement professionnel pas toujours réjouissant, vous l'avez aussitôt badigeonné de quelques onguents bénéfiques comme la musique ou la lecture. Au besoin, vous lui avez imposé un repos intégral en vous consacrant à de menues tâches domestiques mineures comme la vaisselle ou le torchon à poussière. Constatant que votre cerveau est encore soumis à quelques soubresauts intempestifs, vous devinez qu'il n'existe plus qu'un seul moyen pour l'affranchir durablement d'une activité incontrôlée : la télévision ! Et par chance, vous, petit verni, avez eu la bonne idée d'être confiné en vos murs au moment même ou quelques centaines de sportifs venus du monde entier gambader comme de jeunes fous sur les cimes neigeuse de la région de Turin vous offrent un spectacle à nul autre pareil : les Jeux Olympiques d'hiver.

    Oh, je vous vois venir ! Vous m'imaginez en train de m'agiter tel le supporter de je ne sais quel club de football : bière et chips à la main, les pieds sur la table du salon ? Que nenni, ici, on a de la tenue et le sport altier. On fait face à l'écran, correctement assis, dans l'élégance discrète d'un canapé de cuir rouge. Je passerai volontiers sur tous ces skieurs qui prennent des risques inconsidérés à dévaler des pentes à une vitesse qui démontre leur irresponsabilité alors qu'en modérant leur allure, ils pourraient envisager de rallier la ligne d'arrivée sans dommage. J'ai déjà oublié tous ces sports exotiques dont on ne parle qu'une fois tous les quatre ans avant de les replonger dans le formol de l'indifférence médiatique (y a ce truc avec plein de gens qui passent le balai comme des malades, feraient mieux de venir me donner un coup de main, parce que deux électriciens sadiques viennent de dévaster ma salle de séjour et mon salon après leur avoir fait subir des outrages dont je ne veux même pas parler ici...), le seul spectacle qui me réjouisse porte un nom : le patinage artistique (à ne pas confondre avec le tapinage arthritique, cette discipline antique étant réservée aux seuls vétérans) !
    Attention toutefois ! N'essayez pas de me prendre en défaut de raillerie de ces sportifs accomplis que sont les patineurs (ou patineuses, cela va de soi). J'ai pour eux le plus profond respect, rien qu'à imaginer le nombre d'heures qu'ils ont dû passer à tenter d'impossibles figures dont les noms m'échappent souvent : triple Lutz, double boucle piquée, tourniquet... j'en passe et des meilleurs. Une torture qui leur est infligée depuis leur plus tendre enfance, et pour certains sous les ordres de je ne sais quelle entraîneuse bulgare moustachue et ventripotente leur vociférant une bordée d'injures lorsque, par malheur, leur patin gauche n'a pas eu la présence d'esprit de se poser délicatement au sol, sans trembler, après une quadruple vrille exécutée pour la dix-huitième fois en vingt minutes. J'éprouve pour eux un respect total et je suis à leurs côtés, je les soutiens de toutes les forces que mon statut officiel de malade peut mobiliser quand, affûtés comme le coupe-chou du coiffeur de mon enfance, ils se présentent sur la glace dans un déguisement qu'on n'oserait même pas imposer à ses propres enfants un soir de Mardi Gras. Une tenue vestimentaire qui allierait la discrétion des habits de lumière du toréador au bon goût parisien des transformistes de chez Michou. Et pour couronner le tout, une ambiance musicale qu'on dirait la plupart du temps imposée par la direction artistique d'André Rieu. Non, vous perdez votre temps, ma passion pour le patinage artistique est guidée par le bonheur de retrouver celui qui, en 2006, est probablement au journalisme sportif ce que Léon Zitrone fut à Intervilles : un must. J'ai nommé, mesdames et messieurs, le sémillant, le réjouissant, l'imprévisible Nelson Monfort.

    Ah, l'admirable Nelson ! Il est probablement, au-delà de ses indéniables talents de journaliste multi-langues, l'unique exemplaire d'un interviewer qu'il me soit arrivé de retrouver seul face à son micro alors qu'un sprinter noir américain à peine remis d'un violent effort venait de prendre la poudre d'escampette et ainsi l'abandonner, n'en pouvant plus d'attendre la fin d'une question qui ne venait jamais ! Avec Nelson, on entre en quelques fractions de seconde dans un monde où tout est merveilleux, il est un peu notre rêve éveillé, le baume humain qui vous indique d'un doigt émerveillé le paradis si accessible que votre oeil méfiant n'entrevoit même pas.

    C'est dire si hier soir, j'étais au comble de la joie lorsque, prenant en main mon magazine de télévision favori (vous savez, celui qui n'aime pas trop rire... oui, vous savez, nous en avons déjà parlé), je me rendis compte qu'une soirée patinage s'offrait à moi ! J'allais pouvoir me régaler, savourer l'emphase et les propos toujours débordants d'enthousiasme de mon Nelson. Un Nelson qui, cerise sur le gâteau, nous fit comprendre qu'il avait à son arc une corde encore jamais révélée : la divination ! Oui, du balai Elisabeth Tessier, laisse la place à Monsieur Nelson ! Notre Nelson nous confia en effet d'emblée qu'il « sentait que quelque chose allait se passer ce soir », au grand étonnement de son complice d'un soir, l'ex-patineur Philippe Candeloro, promu au rang de consultant et dont la prestation fut, reconnaissons-le, de bonne tenue : technicité et concision. A ceci près qu'à chaque fois qu'il prenait la parole, il nous privait des commentaires extatiques de notre frisé et sémillant linguiste. Mais qu'allait-il donc se passer ? Rien de bien important en fait à l'échelle cosmique : un patineur français, arrivé quatrième au terme des épreuves imposées, allait tout balayer sur son passage et gravir la plus haute marche du podium. Nelson l'avait lu dans sa boule de cristal et en était tout tremblant d'une incroyable fièvre supportrice. Il nous annonçait crânement que notre petit gaulois allait nous réserver une belle surprise. Sa joie, son impatience étaient telles qu'en attendant la venue du messie tricolore, il nous gratifia, pour notre plus grand bonheur, d'un continuum sonore de belle facture et de superlatifs à la pelle. Nelson était heureux, il nous avait fait ce cadeau de nous offrir par avance la joie qui allait nous transpercer, aux alentours de 23 heures.

    Les candidats au titre défilèrent les uns après les autres, les membres du jury firent leur boulot de notation (j'entends par là que je ne comprends toujours rien à la notation), les chutes, les glissades se succédèrent ainsi que de splendides figures, reconnaissons-le tout de même. A ce niveau d'ailleurs, ne pas prendre de risque équivaut à une quasi-élimination d'office. Philippe Candeloro eut beau, subrepticement, glisser une remarque pertinente sur la tension qui montait et sur un début d'inquiétude qui germait en lui, rien n'y fit, notre chroniqueur enchanté ne voulut rien entendre et ne tenait plus en place, persuadé plus que jamais que son favori allait s'imposer.

    Oui mais voilà... entre rêve et réalité existe parfois une petite marge douloureuse sur allait immanquablement se fracasser les illusions monfortiennes. Ce qui devait arriver arriva : notre compatriote fut, comme bien d'autres, obligé de repousser certaines limites et, sans trop attendre, s'écrasa au sol, manqua deux autres figures à l'issue desquelles il ne dut son équilibre qu'à un rattrapage de la main. Toute sa prestation fut visiblement contrariée par ces ratés et l'on put voir très vite à sa mine déconfite qu'il ne ne faisait plus la moindre illusion. Mais Nelson continuait d'y croire, lui ! L'attente des notes fut un  long supplice durant lequel on le devinait, sortant sa calculette – je pose mon neuf et je retiens 2 – envisageant une victoire à laquelle il se raccrochait encore. Mais l'impitoybable verdict tomba et là, comme on dit dans les productions Tony Comiti sur M6 : c'est le drame ! Les notes étaient catastrophiques, le poulain hexagonal était repoussé à la sixième place. Subitement, on n'entendit plus rien. Nelson était sans voix, on craignit le pire pour lui, un évanouissement au minimum, plus grave peut-être. De mon côté, j'imaginai volontiers à ses côtés une baronne vieillissante et mamelue lui prodiguer les premiers soins en le ventilant de son éventail et en demandant haut et fort (ben oui, c'est mon sponsor) qu'on lui apporte des sels. L'angoisse était à son comble... Rendez-nous vite notre Nelson, par pitié, ranimez-le, comment va-t-il ? Au bout d'une attente interminable, ouf, merci, notre si cher ami était revenu parmi nous, pas tout à fait remis de ses émotions cependant. Le coeur n'y était plus...

    Autant vous dire que le plaisir de la fête fut très contrarié par ce fâcheux incident... ah oui, j'y pense, je crois que c'est un russe qui a gagné, il était déjà largement en tête au début de l'épreuve et considéré comme le favori imbattable.

    Seul notre Nelson croyait à l'impossible, comme si personne n'avait osé lui suggérer qu'il rêvait. Ah, je l'aime bien, mon Nelson. Allez mon gars, reprends des forces, je suis sûr qu'un jour, tes prédictions finiront par se réaliser !

  • "Benêt-volat"

    Y a des jours, comme ça, où je me dis que je suis tout de même un peu con ! Je m'en suis aperçu hier lors de ma visite chez le cardiologue.

    Pour que vous compreniez bien, je dois néanmoins vous apporter quelques précisions sur le contexte : je ne vais pas voir n'importe quel cardiologue. Celui-là fut autrefois le propriétaire de la maison que j'ai louée durant 12 ans (le lieu enchanteur où la Fraise et Saxoman ont vu le jour, fait leurs premiers pas, grandi...), c'est lui qui a veillé sur moi il a 15 ans lorsque j'ai dû me faire implanter ce stimulateur cardiaque en instance de remplacement et nous avons, petit à petit, fait en quelque sorte partie de son cercle familial. Nous étions voisins, nos maisons n'étant distantes que de quelques mètres et nichées dans un magnifique coin de verdure quelque part à Nancy. Mais je suis aussi devenu pour lui une sorte de "conseiller informatique", lorsqu'il a commencé à s'équiper en Macintosh et en PC, j'ai formé sa secrétaire, j'ai toujours veillé par ailleurs à ce qu'il bénéficie des services des prestataires les plus compétents. Et je suis resté pour mon cardiologue une sorte de "hot line" bienveillante.

    Hier donc, j'ai dû me rendre à son cabinet pour un petit check-up : je vois d'ici que tous, vous frémissez d'inquiétude ! Non, pas de panique, mon coeur tient le coup, sa forme est plutôt bonne, même si son défaut de fabrication est, lui, bien là : un sinus cardiaque très très paresseux, une pulsation à 50 alors que je ne suis pas au repos et que je ne suis pas spécialement sportif non plus... et qui descend à 35 au plus noir de la nuit. On appelle ça une bradycardie (du grec bradus qui signifie lent... c'est le Littré qui dit ça, donc ça doit être vrai). Une fois débarrassé des mètres cubes de gel qu'il me fallait ôter avec un essuie-tout qui vous gratte les dessous de bras, une fois rhabillé (à ce moment-là, vous vous apercevez que vous avez oublié un bon gros paquet de gel, là, juste au niveau des côtes, qui vient coller à la chemise toute propre que vous aviez préparée pour l'occasion...), me voilà en train de signer un chèque d'un montant fort sympatique ma foi, 101,70€, pour une prestation somme toute assez courte, entre un quart d'heure et vingt minutes. Mais bon... je ne dis rien, c'est un métier, cardiologue...

    A peine rechaussé, voilà t-y pas que mon spécialiste m'appelle du fond de son local d'examen (hum hum, j'ai l'impression que le coup était prémédité parce qu'il n'y avait pas de client après moi...) avec un air un peu ennuyé pour m'expliquer qu'il avait un gros souci : pas moyen d'enregistrer avec le graveur de DVD connecté à son échographe. "Ca ne marche pas, j'obtiens juste une image complètement pixellisée, je ne vois rien"... Un problème ennuyeux pour lui, parce qu'il semble maintenant obligatoire pour ces professions médicales de garder une trace informatisée de leurs examens. Il fulmine contre le mode d'emploi qui lui présente une télécommande avec des touches que lui, ne voit pas sur la sienne. "C'est quand même incroyable, je n'ai pas la même télécommande que sur le mode d'emploi...". OK, chef, on va voir ce qu'on peut faire... Je vérifie les branchements, c'est bon de ce côté là ; je regarde les principales commandes du graveur de DVD et commence à me pencher sur le cas de cette drôle de télécommande. Je compare scrupuleusement avec le dessin du mode d'emploi et, hop là ! Je fais coulisser vers le bas la partie inférieure de la zappette et que vois-je ? Les touches mystérieuses ! Ô miracle ! Quel talent ! Du coup, l'utilisation du graveur de DVD s'en trouva fort simplifiée et après deux ou trois essais et exercices pratiques concluants, je n'eus aucune difficulté à convaincre mon cardiologue qu'il allait maintenant devenir un expert en maniement des images archivées.

    La seule différence, c'est que ma prestation fut on ne peut plus bénévole... Vous imaginez l'intervention d'un spécialiste, le déplacement... J'ai fait un rapide calcul et je me suis rendu compte que même en divisant par deux mon tarif par rapport au sien, il me suffirait de travailler moins de 20 heures par mois pour toucher le même salaire brut que celui que l'Education Nationale me verse généreusement.

    C'est là que je me suis trouvé un peu nigaud tout de même. Ah, le bénévolat, c'est bon pour les consciences mais alors, pour le porte-monnaie, c'est pas le pied !

  • Pour nos châteaux, chinons...

    Maintenant que je suis propriétaire d'une maison, il est un rendez-vous télévisuel que je me dois de ne manquer sous aucun prétexte, l'émission « Question maison », diffusée sur France 5, la chaîne des profs (euh, notez bien, je ne suis pas prof, mais par ici, il y en a une forte concentration, alors ça crée quelques obligations professionnelles...), le dimanche à 20 heures. Avant, je n'en avais pas le droit puisque ne possédant qu'un appartement, j'aurais eu l'impression de resquiller, de m'immiscer dans un univers dont je ne faisais pas partie. Et puis, j'avais beau chercher dans les programmes de mon magazine de télé favori (enfin... il m'énerve quand même un peu celui-là, je l'achète parce que justement on n'y parle pas que de télé, mais des fois, ce serait bien si les journalistes voulaient bien se décoincer une fois de temps à autre... vous voyez duquel je veux parler ? Eh les copains, vous avez le droit de rigoler de temps en temps, c'est pas une maladie honteuse le rire...), nulle trace de « Réponse appartement » ou quelque chose dans ce genre-là. Donc, dès mon titre de propriété en poche, je me suis vautré dans mon canapé et là, j'ai savouré le bonheur d'être un possédant, j'ai pris mon calepin et mon stylo et n'ai pas perdu une miette d'une heure hebdomadaire qui est un bonheur sans égal !

    Le seul truc qui me gêne, c'est que juste avant, y a un programme de jardinage avec un présentateur auquel j'ai envie de filer une paire de baffes tellement il est insupportable et une co-animatrice qui se croit obligée d'arborer des tenues adaptées à la situation, bref habillée comme un sac de compost. Et entre les deux, une séquence musicale et des chanteurs avec des guitares et des textes qui ont tendance à se la péter un peu, comme on dit de nos jours...
    Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre maison...

    Il y a d'abord le présentateur, Stéphane je ne sais plus comment, qui nous dit avec conviction le sommaire tout en arpentant énergiquement les abords de la maison qu'il va nous proposer de découvrir. Lui, c'est un type simple, il prépare ses émissions à fond, ça ne fait aucun doute, mais il le fait tellement bien qu'il répond à ses propres questions à la place de ses interlocuteurs quand il les interroge. On voit qu'il a longuement discuté, qu'il s'intéresse vachement, il est bien documenté... sauf que ça nous donne un dialogue assez étrange, où le questionné n'a d'autre solution que de répéter platement dans le mode affirmatif ce qu'il vient d'entendre en mode interrogatif :

    - Alors là, vous avez choisi une peinture bleu canard pour tous les murs du rez-de-chaussée ?
    - Oui, j'ai choisi une peinture bleu canard pour tous les murs du rez-de-chaussée.
    - C'est formidable, le revêtement de votre cuisine, on dirait du métal, mais en fait, c'est une imitation en plastique.
    - Oui, c'est une imitation en plastique.
    - C'est beaucoup plus facile à entretenir ?
    - Oui, c'est beaucoup plus facile !

    Et comme ça, pendant toute la visite des lieux... Car le fil rouge de l'émission, c'est la découverte d'une maison (en général de la taille d'un château, ou, plus modestement, un petit 250m2 en plein coeur de Paris avec jardin bien sûr), dont le prix de revient final n'est jamais évoqué. C'est la maîtresse de maison qui nous accueille (oui, pourquoi c'est toujours une madame ?), elle a la petite quarantaine, elle est toujours décoratrice d'intérieur ou exerce un métier prétendu artistique, elle a de jeunes enfants a qui elle a aménagé des chambres beaucoup plus exiguës que son dressing, et pour tout dire, elle est la plupart du temps fort antipathique, voire un tantinet condescendante. On la devine mariée, on subodore que l'époux n'est pas sans revenus, loin s'en faut, mais le conjoint est systématiquement invisible. Interdit de séjour et je soupçonne notre Stéphane d'entretenir avec ses hôtes de coupables relations aldutérines ! Le mari, il ramène les brouzoufs à la maison pendant que madame décore, ponce, repeint et... chine !

    Attention, mesdames et messieurs, vous êtes là au coeur de l'émission !!! Oui, car ces dames de « Question Maison » ont toutes une passion dévorante : elles ne vont jamais taquiner le brocanteur pour marchander, elles n'usent pas leurs semelles aux puces, non non non ! Elles CHINENT ! C'est incroyable ce qu'elles peuvent chiner nos copines de Stéphane, y a pas un objet dans une pièce qui n'ai été chiné (sauf s'il est le résultat d'un de leurs spendides travaux personnels, il faut bien l'avouer ou, comme l'autre jour, le fruit d'une découverte via Internet. Notre hôte d'un soir s'était prise de folie pour des têtes d'animaux illuminées qu'elle avait installées en appliques et achetées à un créateur en Afrique du Sud. Faut aimer quand même...). D'ailleurs, si vous regardez un jour l'émission et que votre intérêt retombe petit à petit au fil des minutes, ce qui n'est pas impossible, vous pourrez toujours vous amuser à compter le nombre de fois où le verbe chiner (sous toutes ses déclinaisons) aura été prononcé (surtout que, comme je vous l'ai déjà expliqué, l'animateur aime énormément inclure les réponses dans ses questions... donc, faites gaffe parce que des fois, ça sort en rafales), vous verrez, ça occupe bien. Celui qui gagne a le droit de réciter le verbe chiner à l'imparfait du subjonctif !

    Et puis, et puis... la séquence culte de l'émission, la rubrique que vous connaissez tous... mesdames et messieurs, j'ai nommé « Le SOS maison » ! Alors là, silence dans les rangs, c'est un must. Le principe est simple : vous, modeste propriétaire d'un appartement de 13m2 dans lequels vous circulez difficilement, vous, votre mari et vos enfants, vous souhaitez qu'un magicien de l'aménagement intérieur, trouve LA solution à tous vos problèmes de rangement. C'est très simple, vous écrivez aux responsables de l'émission et, moyennant une chance sur 2500 que votre dossier soit retenu, vous avez le plaisir d'entendre votre carillon sonner : « Bonjour, Philippe Demougeot, SOS Maison » et tatata, c'est parti ! Le monsieur, comme ça, en deux secondes, vous fait un sublime croquis de votre intérieur (il m'énerve celui-là, à dessiner aussi bien, j'ai même remarqué un truc, il arrive toujours à bien gommer, jamais le papier ne se froisse...), avant et après les transformations (bon, faut être honnête, on voit bien que le type est déjà venu faire un sérieux repérage et que son entrée est un peu bidon, mais le moyen de faire autrement ? L'émission, elle peut pas durer trois semaines, hein ?) et vous demande ce que vous en pensez. Là, c'est l'unanimité : « Roooh ! C'est fantastique ! ». Moi, j'attends toujours la réaction de celui ou celle qui va dire : « Beuh non, c'est nul ton truc ! J'veux pas de mini-bar derrière le frigo et pis, les murs en placo peints en violet avec les spots qui nous brûlent les cheveux, ben j'aime pas trop. Et t'as vu où tu me fais dormir les mômes ? Dans notre chambre (hé, ducon, y a qu'une chambre... tu veux qu'on les mette où, tes mômes ?), même pas caché derrière un voile mauve, on voit tout à travers. Tu parles, dans un an, il va nous mater, on fera quoi à ce moment-là ? ». Faut dire que c'est l'émission qui paie, ou plutôt c'est le sponsor, une grande chaîne de bricolage dont le nom évoque un enchanteur, alors ça limite quand même les critiques ! « Ah bon, ça vous plaît pas, mon rangement coulissant sous la table du salon qui sert de bureau pour votre ordinateur ? Ben t'as qu'a te payer les travaux toi-même, banane ! ». Nous, on a bien essayé de proposer des travaux pour notre nouvelle maison, mais on attend toujours la réponse et puis, je crois bien qu'il est trop tard. Peut-être aussi qu'on était un peu gourmands, z'ont sûrement pas voulu financer 15.000 € de travaux... Faut dire que comme c'était gratuit, on avait mis le paquet : escalier intérieur, rénovation de l'électricité, papiers peints, portes de placards et tout le toutim... J'espère qu'ilsvont pas se réveiller maintenant, parce que c'est trop tard, on a commencé le chantier...

    Voilà, vous savez l'essentiel de « Question maison ». A la fin de l'émission, assis à côté de son hôte qui a du mal à réprimer un baillement, notre Stéphane  nous fait un peu de publicité pour quelques gros livres, très chers et avec beaucoup d'images, vous savez, ceux qu'on feuillette une fois et qu'on n'ouvre plus jamais et puis... raah, c'est fini ! Il faut attendre la semaine suivante.

    Vous ne me croyez pas ? Rendez-vous ICI, on peut même regarder l'émission sur Internet !

    PS : comme en écho à cette note que j'avais écrite depuis quelque temps déjà, France 2 nous proposait hier soir dans son journal de 20h un reportage consacré à quatre jeunes salariés en CDD qui ne parviennent pas à se loger. Trop cher, les bailleurs veulent du CDI, bref la galère. La seule solution qu'ils aient trouvé pour l'instant consiste à louer une caravane qu'ils ont aménagée avec les moyens du bord. Pas de chauffage, pas d'eau courante, tout cela dans un hangar sinistre. Ce serait bien si madame Chineuse et monsieur SOS maison venaient leur donner un petit coup de main, non ?

  • Rendez-nous Max et Yvette !!!

    Ça faisait au moins dix ans, que dis-je ? vingt peut-être que je n'avais pas regardé l'émission de télévision "Des chiffres et des lettres" ! Les circonstances s'y sont prêtées récemment, puisque ma mère (80 ans) passait quelques jours à la maison et que ce noble programme marque pour elle le début d'un long marathon quotidien qui la conduiront jusqu'au journal de 20 heures, non sans avoir reçu sa dose de "Questions pour un champion" et de "On a tout essayé" (vous savez, cette tablée où des gens pas tous drôles, voire pas drôles du tout, se forcent pour rire aux calembours forcenés d'un l'animateur dont le rire évoque à s'y méprendre le gloussement d'un dindon qu'on aurait violemment électrocuté. Hé ! Ho ! Me prenez pas pour une andouille, je sais très bien comment il s'appelle mais je n'ai pas envie de citer son nom, et toc !).
    Nom d'un chien, quel choc pour moi !
    Tout d'abord, il faut m'excuser, mais je n'y comprends plus rien du tout : dans le bon vieux temps, la règle du jeu était simple... Deux fois les lettres, une fois les chiffres, etc etc... et celui qui avait le meilleur résultat marquait les points. Basta, le match se jouait en deux parties et les vainqueurs suprêmes étaient ceux qui parvenaient à aligner 12 victoires consécutives. Des pros, hein ? Ils avaient un calculateur intégré, deux ou trois dictionnaires en 10 volumes en mémoire et ils vous balançaient un résultat nickel avant même que vous ayez eu le temps de vous rendre compte qu'il fallait commencer à chercher. Aujourd'hui, le principe général est presque le même : deux candidats s'affrontent, y a un gagnant, y a un perdant, les mimiques sont toujours identiques : ah, cette manière ostentatoire de montrer à l'autre qu'on a trouvé le résultat ou le mot le plus long ! Les candidats semblent décalqués sur un modèle éternel (vous savez, le genre pas vraiment épanoui, un tantinet torturé de l'intérieur, une manière de répondre aux questions qui confine à l'autisme... on voit bien qu'ils ne sont pas sur la même planète. Tiens, l'autre jour, y en avait un, complètement débile, il ne demandait que des consonnes... c'est sûr que tu vas en trouver des mots avec une telle méthode, mon kiki... quoique, c'était peut-être notre fameux plombier polonais). Mais le comptage des points, lui, n'a plus rien à voir avec  l'original, qui était une mécanique infernale ! Je me suis aperçu en effet que les deux candidats pouvaient simultanément marquer au score ! Sacrilège ! L'intérêt de l'émission, c'était tout de même qu'un candidat flanque une bonne peignée à l'autre, le prive de ses points quand c'était à son tour de jouer... Grrr, c'est ennuyeux maintenant ! Sans parler de nouvelles phases de jeu totalement inutiles et qui sont de véritables sacrilèges (me demandez pas, j'ai déjà oublié en quoi elles consistent). Et puis, y a même plus la fille qui était payée rien que pour faire tourner les trois molettes de la machine à chiffres. Vous savez, un peu comme dans un casino avec les bandits manchots. Hé, vous vous rendez compte ? Quand on lui demandait ce qu'elle faisait dans la vie, la pauvre, elle devait répondre un truc du genre : "je tourne les molettes pour "Le compte est bon" dans l'émission "Des chiffres et des lettres". C'est vachement dur, faut être tout le temps concentrée surtout qu'après, je dois lire le nombre à trouver". Je me demande ce qu'elle peut bien faire maintenant, peut-être qu'elle a eu de la promotion... par exemple, voix off pour le Kéno, j'en suis presque sûr. Et puis là, y a un sacré boulot... pas sûr qu'elle soit au niveau. Et si ça se passe bien, on lui confiera peut-être le Point Route le vendredi et le dimanche soir, juste pour annoncer que ça coince pour les parisiens du côté de Marne-la-Vallée et du Triangle de Rocquencourt. 
    Mais s'il n'y avait pour m'énerver que ce lifting sans intérêt de mon émission préférée, je passerais volontiers l'éponge... Car le plus grave est ailleurs.
    Où est Patrice Laffont ? Où est passé Patrice Laffont ? Quelqu'un peut-il me répondre ? Comment peut-on imaginer cette émission animée par un autre que lui ? Qui a cru, un jour, pouvoir le surpasser ? Ah moi, je l'aimais bien Patrice Laffont... Avec lui, on sentait que la préparation de l'émission avait dû l'occuper au moins 1 minute 30, c'était un type incroyable, quasiment incapable de terminer la phrase la plus élémentaire sans trébucher sur un voire plusieurs mots (surtout qu'aux Chiffres et aux Lettres, la conversation est tout de même assez limitée). On sentait qu'il s'amusait à s'ennuyer dans cette émission aux rites immuables, la surprise n'existait pas, c'était comme une bulle protégée de toutes les agressions extérieures. Il traînait une sorte de flegme désabusé qui convenait parfaitement au cadre de l'émission : doucement, tout doucement, c'est les candidats qui bossent, pas nous ! Et là, on nous propose un jeune homme avec des lunettes pour faire sérieux, qui a même l'air de croire à ce qu'il fait, genre bon chic bon genre, le petit-fils idéal quoi... Mais ça va pas la tête ? Avec une tête pareille, il est tout juste bon pour présenter la météo ! (Hein ? Qu'est-ce que vous dites ? Ah... il présente effectivement la météo le matin... S'cusez, je savais pas...). Ouste, du balai, on veut pas d'un remplaçant ! Rendez nous notre Patrice !!!
    Par ailleurs, y en a deux autres qui, s'ils sont toujours là (encore que... un beau jour, ces sbires avaient piqué la place de la délicieuse Yvette Plailly et du malicieux Max Favalelli, semble-t-il autorisés à faire valoir leurs droits à la retraite) ne perdent rien pour attendre : Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard (hé, lui, c'est un ancien super-héros, l'avait gagné 12 matches de suite, il trouvait tout, tout, tout... impossible de le coincer). Moi, je les ai connus jeunes et moins replets (je sais, c'est bas comme attaque, mais n'empêche, c'est vrai ce que je dis) et complètement impliqués dans leur truc. Arielle tournait frénétiquement les pages des piles de dictionnaires qu'elle avaient installés sur sa table dès qu'il fallait trouver le mot le plus long. Le fin Renard, lui, en compulsait d'autres et tout l'intérêt de cette épreuve n'était pas le résultat annoncé par l'un ou l'autre des deux candidats boutonneux, mais la compétititon que se livraient nos deux experts. C'était à celui qui aurait trouvé le mot le plus exotique, la définition la plus poétique, voire paillarde si l'ambiance torride du studio le permettait. Rooh, c'était bien. Quant au compte est bon, c'était tout de même incroyable : pendant que les deux agités du bocal entourant Patrice Laffont se torturaient les méninges pour écrabouiller leur adversaire avec fierté, notre Bertrand, mollement avachi dans son fauteuil, l'oeil gauche à demi-ouvert, semblait s'assoupir mais en réalité, avait déclenché les forces incommensurables de sa machine infernale et ridiculisait tout le monde en énonçant tranquillement une miraculeuse solution ayant échappé aux plus névrotiques de la calculette mentale. Tandis qu'aujourd'hui... je n'ose même pas en parler ! Pas étonnant qu'ils se soient empâtés les deux-là ! Font plus rien, ils attendent... Tu parles, ils ont sous les yeux tous les résultats qui leur arrivent, froidement crachés par un ordinateur sournois. Cherchent même plus... Ils se contentent de lire le mot qui s'affichent sur leur écran ou d'énoncer laconiquement la solution aux calculs... C'est un scandale ! Coupez-moi tous ces fils et rapportez les dicos !
    Heureusement, il reste le public : lui n'a pas changé ! Un calme troupeau de personnes âgées, respectueux de la concentration des candidats, claquant délicatement du dentier, et dont l'immobilité finit par être inquiétante. Est-ce que, finalement, ces gens ne seraient pas exactement les mêmes que ceux qui se trouvaient là 30 ans plus tôt ? Comme s'ils faisaient partie du décor, ils auraient été plantés là et, régulièrement, on les arroserait pour qu'ils conservent leur apparence humaine. Et encore, au vu de quelques uns, je me demande si certains d'entre eux n'en sont pas parvenus à un stade où ils s'arrosent tout seuls... (Hé du calme ! C'est une blague, prenez pas ça au premier degré ! Vous savez bien qu'on peut rire de tout... mais pas avec n'importe qui, je vous l'accorde). Grâce à eux, le temps s'est arrêté et j'ai pu m'imaginer, durant une vingtaine de minutes, que j'avais encore 15 ans, que le monde m'appartenait... Et puis non, même en faisant le tour de mon poste de télévision, en regardant derrière (quand j'étais petit, je faisais partie de ceux qui pensaient que les gens qu'on voyait sur l'écran étaient dans le poste... meuh non, c'est pas vrai, je dis ça juste forcer le trait nostalgique), je n'ai rien trouvé pour me rassurer, je me disais que mes vieilles idoles - Patrice, Yvette et Max - attendaient que je les trouve là, bien cachées, pour me faire une petite farce avec leurs mines complices. Personne. Juste des câbles entremêlés, une odeur de plastique chaud...
    Et puis, en entendant le générique de fin (qui, lui, soit dit en passant, est toujours le même), j'ai zappé un peu au hasard et patatras ! La tête de Sarkosy face à moi sur iTélévision... Zut de zut, on était vraiment en 2006... et je ne suis pas pressé d'arriver à 2007 ! Ce monde est trop injuste...
    PS : les puristes me rétorqueront qu'en 1965, au tout début de l'émission, c'éatit Christine Fabréga qui présentait Des Chiffres et des Lettres et que Patrice Laffont n'a débarqué qu'en 1972. Moi, en 1965, je n'avais pas la télévision, je pouvais pas savoir. A cette époque, j'écoutais Coltrane... On peut pas tout faire !

  • Plumeau cru, plumeau cuit !

    Après ma tirade consacrée aux méfaits de certains chauffagistes, laissez-moi temporairement épuiser le sujet de mes relations avec le monde du travail (le vrai, celui avec les mains, pas la clique de ces feignants de travailleurs du cerveau dont je fais partie) en évoquant l'histoire éloquente de notre dernière tentative de recrutement, qui se solda - finalement, ça devient une habitude - par un retentissant échec !

    Le contexte : ayant acheté une maison, le précédent propriétaire, dans sa grande mansuétude, crut bon de nous proposer les services d'une personne chargée chez lui du ménage depuis plus de 20 ans, nous louant la qualité de son travail et son attachement à des murs qui étaient sur le point de changer d'occupants... Il nous proposait en quelque sorte de nous léguer comme par héritage naturel une perle rarissime ! Il aurait même été coupable, selon lui, de se priver de ses inestimables services...

    Halte-là ! Je vous arrête ! Vous imaginez certainement que je vais railler la triste condition des employées de maison, que sournoisement je pourfendrai les travers d'une corporation à bas revenus, qui ne peut pas se défendre face à de si basses attaques ! Point du tout, bien au contraire. Sachez que si les moyens m'en étaient donnés, j'aurais à mes côtés une bonne douzaine d'employé(e)s, totalement dévoué(e)s à ma cause, m'obéissant au doigt et à l'oeil, j'aurais enfin à la maison une dictature personnelle, j'agirais sans le moindre remords dans le simple but de satisfaire une autorité totalement défaillante par ailleurs, dans le cadre professionnel notamment, au détriment d'une équipe qui, bien sûr, n'aurait jamais son mot à dire. L'un(e) nettoierait les sols, l'autre dépoussiérerait, un(e) autre encore lessiverait, repasserait, j'aurais également une manucure personnelle, une cuisinière, je crois même que j'embaucherais quelqu'un(e) uniquement pour faire la vaisselle et nous préparer, après le repas de midi, un ou deux expresso. Sans oublier un jardinier, sensé entretenir à l'année les quelque 100m2 de nos privilèges extérieurs. Cerise sur le gâteau, j'embaucherais une employée de maison dont l'unique tâche serait d'épousseter chaque jour et un à un tous mes disques, sans oublier ces bon vieux vyniles qui nécessitent une attention particulière. Non non non, vous ne m'aurez pas, je ne dirai aucun mal de qui que ce soit, je vous raconte simplement une histoire vraie !

    Ainsi donc nous eûmes, ma femme et moi, l'insigne honneur de rencontrer cette perle rare, au domicile de celui qui allait être notre vendeur (vous m'avez compris, c'était donc là où habitons maintenant) et aussitôt, une première chose nous mit particulièrement mal à l'aise : alors que nous procédions à une sorte d'entretien d'embauche, nous eûmes très vite la sensation que c'est nous qui étions mis sur le grill ! Et puis la chère (on verra plus loin à quel point cet épithète était adapté) dame ne nous regardait pas lorsqu'elle répondait à nos questions bébêtes (vous voyez le genre : ce qu'il faudrait entretenir, à quel rythme hebdomadaire, à quel tarif, bref, du basique). Son regard semblait chercher un ailleurs invisible, mais en général dans une direction très opposée à la nôtre. Bizarre quand même... Puis les choses se compliquèrent : elle exigeait d'être totalement seule dans la maison si elle travaillait pour nous ! Ah bon ? Vous avez quelque chose à cacher ? On n'est donc plus libres d'aller et venir comme bon nous semble dans notre propre maison ? Une exigence d'autant plus compliquée qu'elle nous expliqua très rapidement que quatre heures, au minimum, seraient nécessaires pour laver les sols du premier étage (environ 90 m2) et dépoussiérer les meubles. Une tâche dont nous nous acquittons, nous modestes dilettantes du plumeau, en moins de deux lorsque nous prenons notre temps. Et puis, attention : "Pour laver les sols, je ne prends pas n'importe quel produit, il me faut ceci cela..." Oh ! Oh ! Oh ! Ce sera tout pour votre service, chère madame ? Non, car il y avait encore plus fort !!! Le tarif ! Lorsqu'elle nous eut fait part de ses exigences financières (incluant un nombre assez impressionnant de jours de congés) qui me firent penser qu'elle devait confondre sa situation avec celle d'un footballeur à l'époque du mercato, ma Fraise de fille sortit sa calculette mentale et s'aperçut qu'au rythme de 35 heures hebdomadaires, notre Cendrillon nettoyeuse percevait chaque mois un salaire supérieur à celui d'une jeune agrégée d'anglais. Je veux bien moi, mais faut quand même pas pousser mémère dans les orties, hein ? OK pour défendre la cause de l'artisanat et des tâches manuelles, mais de là à s'endetter à ce point pour un p'tit coup d'aspirateur distrait, pas question.

    Dès le lendemain, j'envoyai à la perle rare un courrier très poli dans lequel je la remerciais de sa proposition mais que, bla bla bla, nous ne pourrions faire appel à ses services. Grand bien nous en prit car les premières semaines consécutives à notre emménagement nous permirent de découvrir que cette passionaria du plumeau entretenait finalement des relations très distantes avec la poussière et la saleté en général. La maison que nous avions achetée, pour charmeuse qu'elle soit, était tout de même à cet égard dans un état de saleté assez déplorable. En 20 ans, il semble bien que de très nombreux recoins et fonds de placards n'avaient jamais eu l'honneur d'une visite, même rapide, de celle qui avait pour mission de les maintenir dans un état de propreté honorable. Je n'évoque même pas les vitres, dont nous crûmes au premier abord qu'elles étaient toutes de "verre cathédrale", probablement pour masquer l'intérieur des lieux aux yeux de voisins trop curieux. Même pas, un premier nettoyage nous démontra qu'il n'en était rien et que, Ô joie, on voyait même la rue et le jardin à travers !!!

    Mais vous savez ce qui est le plus rigolo dans cette histoire ? La dame, oui cette pierre précieuse du lavage multi-fonctions, avait un cousin... chauffagiste, grand spécialiste des chaudières "DEFAUT BRULEUR" ! J'appris très vite qu'il avait un air de famille avec elle, en particulier dans le sérieux de son travail !!! Et l'un comme l'autre sont désormais hors de portée de notre maison...

  • Chaude hier, froide demain

    A l'heure où une sévère vague de froid en provenance des pays de l'Est commence à déferler sur la France (et en Lorraine tout particulièrement...), au moment où les médias, non sans une certaine gourmandise audimateuse plutôt écoeurante, délivrent tranquillement le palmarès des pays ayant fait le plus grand nombre de victimes ("Eh oui, Paaatrick, la Pologne, après un début de rencontre plutôt terne, est maintenant largement en tête !"), ma chaudière a décrété hier soir sans préavis un nouvel arrêt de travail en m'affichant son désormais célèbre message : DEFAUT BRULEUR ! Oh, c'est quoi ce bazar ? C'est un modèle qui fonctionne très bien en été uniquement ? Le froid ne convient pas à ma madame ? Sa Majesté préfère travailler quand personne n'a besoin d'elle ? (NDLR : j'ai connu jusqu'à une époque très récente des collègues systématiquement présents au travail durant tout le mois d'août, alors qu'il n'y avait rien à faire, et dont le zèle était beaucoup moins perceptible durant le reste de l'année... C'est la preuve que cette maladie est aussi transmissible à l'homme, alors couvrez-vous bien si vous ne souhaitez pas contracter ce drôle de virus...). Nom d'un chien, ça ne va pas se passer comme ça !!!
    Et mon gaz man qui reste silencieux après le lapin posé samedi matin... Bon, je fais quoi maintenant ? D'abord, rester lucide : on éteint la chaudière, on la rallume et normalement, c'est reparti mon kiki ! Et puis, ni une ni deux, on prend son téléphone portable et on appelle SOS brûleur en espérant que le silence des jours derniers ne s'écrasera pas sur une insupportable messagerie vocale. Meuh non ! Monsieur le Docteur ès-gazinières me répond illico, visiblement (enfin, au téléphone, visiblement, c'est une façon de parler, hein, j'aurais pu dire : auditivement) contrarié de sa récente défection. Il me promet, juré craché, si je mens je m'asphyxie au monoxyde de carbone, qu'il sera là demain (donc aujourd'hui, jespère que vous suivez, je ne répéterai pas) en début d'après-midi : 13h30 - 14h, je serai là pour une opération d'entretien !!! Après lui avoir fait promettre trois fois qu'il ne me ferait pas faux bond, je raccroche, non sans avoir cru entendre que mon sauveur ne pourrait venir ce matin parce qu'il devait se faire plâtrer. Et moi, pris dans ma tourmente chauffagique, je n'ai même pas eu la présence d'esprit de lui demander ce qui lui était arrivé. Et ce qu'on devait lui plâtrer. Oui, parce que si ce sont les deux bras, mon gars, c'est pas la peine de venir, je te vois mal assez mal réviser ma nouvelle compagne d'infortune uniquement avec les genoux... Quoique... Etait-ce bien nécessaire de lui poser la question puisque je sais, comme j'ai pu l'écrire récemment, qu'un cumulus vengeur s'était probablement acharné sur lui. Peut-être était-il même préférable de ne pas remuer le couteau dans la plaie, on ne sait jamais, le pauvre est peut-être victime d'un serial ballon d'eau chaude ou un truc dans ce genre.
    En attendant, et tout le monde semble s'en foutre ici, j'ai encore passé une nuit mouvementée, me relevant toutes les deux heures pour vérifier le bon fonctionnement de ma satanée chaudière. N'empêche, à 0h44, alors que la température extérieure était de -3,6°, elle avait encore débrayé, la sournoise, pensant que je ne m'apercevrais de rien ! DEFAUT BRULEUR ! Tu vas voir ma vieille, si ti continues comme ça, tu n'auras pas le moindre jour de congés de tout l'été, tu vas chauffer 365 jours par an et tu me supplieras d'arrêter. Non mais !
    PS : 7h59, mardi 24 janvier 2006. Ma chaudière fonctionne depuis plus de 7 heures consécutives sans renâcler. Le combat continue, l'ennemi est sournois mais je veille !