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CogitoChronique - Page 3

  • Ah Chirac, quel visionnaire !


    Je n'aime pas trop évoquer dans ce blog les questions d'ordre politique, mais la journée d'hier, celle du référendum sur le traité européen (j'en précise le sujet pour le cas où vous feriez partie des 30% d'abstentionnistes) m'intrigue énormément. Voici en vrac quelques questions que m'inspire ce rejet assez massif d'un texte que la quasi-totalité de ceux qui étaient appelés aux urnes n'ont même pas lu...
    - que faire d'un non dont les composantes sont extrêmement hétéroclites dans la mesure où ce dernier rassemble à l'évidence des votes émanant de citoyens ayant utilisé le référendum pour manifester leur hostilité au gouvernement actuel sans nécessairement nourrir un sentiment hostile à l'Europe et des votes en provenance de groupes politiques anti-européens et le plus souvent ultra démagogiques, à gauche comme à droite ?
    - comment va évoluer le Parti Socialiste, seule force politique susceptible d'être une force d'alternance, même si l'on n'est pas obligé d'attendre de gros changements au quotidien s'il revient un jour au gouvernement ?
    - à quoi servira un remaniement ministériel s'il ne s'agit de rien d'autre que d'un jeu de chaises musicales ? sinon à exprimer une fois encore un certain mépris des électeurs...
    - Chirac dispose-t-il dans son camp de forces suffisantes pour provoquer un vrai changement ?
    - Nicolas Sarkosy a-t-il bien compris le message quand on le sent avancer un programme encore plus ultra-libéral que celui de Raffarinland, alors même que les français ont rejeté ce qu'ils croyaient être un traité d'inspiration libérale ?
    - Chirac souhaitait-il vraiment la victoire du oui ? Je répondrai seulement à cette question car je suis totalement persuadé du contraire. Il suffit déjà d'observer hier soir sa mine réjouie lors de sa première intervention après les premiers résultats. Il y avait comme une sorte d'étrange jubilation... Mais surtout... s'il avait vraiment voulu que le oui l'emporte, il lui suffisait de faire ratifier ce traité par le Parlement et le tour était joué. Seulement voilà, le traité en question portait en lui une tare irréversible : celle d'avoir été écrit par un certain Valéry Giscard d'Estaing, l'ennemi juré, celui contre lequel Chirac se bat depuis des décennies, après sa démission de 1976, lorsqu'il était Premier Ministre du même VGE !!! Et puis Chirac est comme un enfant, il lui faut toujours casser son jouet, car il n'aime rien tant que d'être candidat, posture beaucoup plus confortable que celle du responsable en poste aux affaires ! Démission en 1976 alors que peu de temps auparavant, il nous annonçait la sortie du Tunnel, éjection en 1988 après deux années durant lesquelles il aurait pu devenir Président de la République, dissolution de l'Assemblée Nationale ultra majoritaire en 1997 conduisant à une nouvelle phase de cohabitation. Et puis 2002, élection / imposture dont il a refusé de prendre en compte les paramètres pour nous infliger une politique sans la moindre vision. Aujourd'hui, l'homme est dans l'impasse avec un gouvernement médiocre et impopulaire, une bonne raison de provoquer un nouveau séisme et de caresser, à nouveau, l'espoir d'endosser la tunique du candidat flatteur de croupes de vaches au Salon de l'Agriculture...
    Sauf que là, les choses seront certainement beaucoup plus compliquées...
    Et que la France mérite mieux que cet homme politique sans envergure.
    Cela dit, je n'en vois pas beaucoup d'autre se profiler à l'horizon, elle est peut-être là ma vraie source d'inquiétude...

  • Non non, je ne dors pas !


    Contrairement aux apparences, je n'ai pas laissé mon blog en jachère ! Je vous accorderai volontiers que mon assiduité initiale en a pris, comme on dit, un petit coup, mais le coeur y est toujours !
    C'est que... pour écrire, même quelques lignes, il est nécessaire selon moi de disposer du minimum de temps vous laissant :
    - divaguer mentalement et imaginer le sujet de votre prochaine note ;
    - gribouiller (avec ou sans traitement de texte, le stylo fait très bien l'affaire) un vague plan ;
    Il faut en outre :
    - chasser brutalement ses enfants qui squattent l'ordinateur, certain(e)s d'entre eux s'acharnant eux-mêmes sur leur propre blog ;
    - si la susdite chasse est restée sans effet, parvenir à écrire sur son lieu de travail, ce qui, on en conviendra, n'est pas bien du tout.
    Enfin, il faut tout bêtement être gagné par une idée dont on pense qu'elle peut faire l'objet d'un texte qui, éventuellement, pourra lui-même susciter l'intérêt de deux ou trois lecteurs (je ne m'appelle pas Tagada, je ne suis pas le Prix Goncourt du Blog !).
    Ces bornes posées, je dois vous expliquer que j'ai entrepris la rédaction d'un texte qu'il ne m'est pas possible de vous présenter avant de l'avoir terminé. Gros problème : le chantier est bien plus vaste que je ne l'imaginais au départ et l'évocation de vieux souvenirs dans laquelle je me suis lancée n'en est qu'à son début...
    Alors je vous demande de faire preuve d'un peu de patience, je sens bien que tout le monde piaffe, gratte à la porte... raah, vous me mettez la pression et ça m'empêche d'écrire.
    Pfff ! Promis, bientôt une livraison dont je vous laisse deviner le contenu à l'aide de trois indices :
    1°) Tour de France ;
    2°) Genoux écorchés ;
    3°) Calcul mental !

  • Préparation mentale


    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
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    Han ! Hii !
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    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Han ! Hii !
    Quinze Zéro !
    Euh, z'inquiétez pas... Je me prépare à Roland Garros sur France Télévisions ! J'ai intérêt à être en forme, parce que juste après, fin juin, j'ai le Tour de France. Mais c'est cool quand même car cette année, j'ai pas les jeux Olympiques au mois d'août, je pourrai partir me reposer en vacances.

  • Images


    En regardant les 425 photos prises durant notre semaine Toscane, je me suis dit qu'il serait sans intérêt de vous proposer de contempler paysages ensoleillés et enchanteurs, ou bien encore monuments somptueux et chargés d'histoire. Tout ça, vous pouvez le voir sur la première carte postale venue.
    Alors j'ai cherché, j'ai cherché... et puis j'ai fini par trouver 20 clichés qui ont pour moi une histoire bien précise et qui, mieux que tout autre, traduiront l'état d'esprit avec lequel j'ai tenté d'approcher nos voisins italiens.
    Rendez-vous donc sur l'album photo appelé : "Toscane 2005, images parallèles".
    Une précision : ces photos vous sont livrées sans retouche.

  • Solidarités


    La semaine dernière, je m'acharnais depuis mon lieu de villégiature, juste à côté de Florence, sur mon vieux poste de radio pour lui extirper en grandes ondes quelques informations dans la langue de Molière. Une épreuve bien difficile dont je ne suis sorti qu'à moitié gagnant : après plusieurs minutes d'une lutte méthodique, le tournage de molette micron par micron, Ô joie ! Ô bonheur ! Voici que j'entendis la voix mâle d'un ancien journaliste de RTL aujourd'hui en pré-retraite sur RMC. Très loin, derrière un épais brouillard sonore à intensité variable, masqué par quelques claquements étranges dont je m'aperçus très vite qu'ils n'étaient que les échos sonores de mon pacemaker. Je dus donc chercher le bon équilibre, la distance adéquate, celle qui limitait les tic-tic tout en me laissant entendre vaguement ce qui se disait.
    Météo, foot, auditeurs qui grognent... et bulletin d'informations ! J'y étais enfin, j'allais pouvoir regagner la terre ferme de la communication, celle qui vous laisse la certitude que vous êtes au courant du moindre événement sur notre pauvre vieille Terre, avant même parfois qu'il ne se soit produit.
    Oui parce que... pour ne rien vous cacher, en arrivant en Italie, j'ai zappé rapidement sur les chaînes de télévision et là, j'ai compris le désastre... Même TF1 ou M6, par comparaison avec ce que j'ai entrevu, ressemblent à s'y méprendre à de belles vitrines de l'Académie des Sciences... Donc, pfuit, exit télévision, plus jamais ça.
    Je m'égare...
    En réalité, ce rapide bulletin m'a laissé, comme on dit, sur le cul ! Il y était question d'une entreprise alsacienne dont le PDG, constatant les difficultés du moment, avait brutalement licencié neuf personnes, des femmes en l'occurrence, et qui dans son immense générosité, leur proposait un reclassement pour la somme astronomique de 110 € par mois... en Roumanie !
    Qu'on ne se méprenne pas : je n'ai rien contre les Roumains, la Roumanie est peut-être par ailleurs un beau pays, je n'en sais rien, je n'y ai jamais mis les pieds.
    Mais qu'un type français vivant en France ose en 2005 se foutre ainsi de la gueule de ses propres employés en leur proposant un sinistre exil, alors ça...
    Je finis par me dire que le régime "libéral" dans lequel nous vivons est en train d'atteindre, petit à petit, inexorablement, une sorte de sommet où cynisme et mépris des êtres humains sont les valeurs les plus sûres.
    Et pendant ce temps-là, les plus riches familles françaises du nord de la France vont se domiciler en Belgique pour ne pas être soumises à l'impôt sur la fortune !
    Rappelez-moi comment s'appelle le bossu qui nous bassine tous les jours avec sa prétendue solidarité ? L'aurait pas envie de leur demander d'être un peu plus solidaires, à tous ces braves gens bien pensants ?

  • Où es-tu Florence ?


    On me pardonnera ce titre qui pourrait laisser penser que je vais évoquer le triste sort des otages en Irak mais... non ! Il ne traduit rien d'autre que la mélancolie qui m'a gagné samedi en quittant la ville de Florence où je viens de passer une semaine. J'aurai très probablement l'occasion d'écrire à nouveau sur la Toscane, la région du Chianti, Pisa, Siena, Sam Gimignano, de parler aussi de la chaleur qui vous gagne dès que vous parlez - ce que ne font pas forcément les touristes - à nos voisins transalpins, de cette autre chaleur qui, elle, vous fait transpirer quand vous devez affronter les automobilistes locaux, de la honte aussi que vous éprouvez parfois en constatant à quel point nous sommes perçus, nous français, comme d'incorrigibles râleurs de mauvaise humeur...
    Je vous proposerai aussi quelques photos... pas trop, soyez rassurés, juste quelques unes, essentielles à mes yeux.
    Pour l'instant, je savoure, je repense à toutes ces couleurs, ces chefs d'oeuvre qui vous sautent à la figure à chaque coin de rue, au détour d'une façade, je me revois attablé, tout près du centre historique de Firenze, mais suffisamment à l'écart pour que plus un seul touriste ne pointe le bout de son nez, dans une osteria pleine de charme où l'on vous propose un buffet et du chianti al pranzo pour une somme plus que raisonnable, je m'imagine au comptoir d'une gelateria en train de déguster un délicieux capuccino pour le prix d'1€ (merci à nos amis cafetiers français qui font une bien belle culbute en notre chère France avec leurs consommations hors de prix), je repense à ce couple d'italiens avec lequel nous avons engagé une conversation chaleureuse dans une pizzeria de Bagno a Ripoli, le temps passait trop vite, le temps passe toujours trop vite.
    Samedi, en faisant un petit crochet par Nice, j'étais un peu déboussolé d'entendre tous ces gens parler français, ils étaient drôlement habillés avec leurs casquettes Lacoste et leurs joggings sans forme. Ils leur manquaient à tous un petit quelque chose, une petite lumière que j'avais perçue sans interruption depuis une semaine.
    C'est sûr, ce n'est qu'un au revoir, je retournerai là-bas, c'est un peu chez moi.

  • Un peu de silence


    Promis, juré, je vous rapporterai quelques photographies lorsque je serai revenu de mes vacances en Toscane. Je resterai très classique, j'imagine déjà un beau paysage de campagne, des collines et des champs d'olivier. Désolé, il n'y a là rien de bien original, mais je ne me sens pas l'âme d'un touriste reporter d'images... juste un peu vacancier, pendant une semaine. Alors rendez-vous au début du mois de mai. Mais je tiens à vous préciser que la porte de ce blog est ouverte et que rien ne vous interdit d'y déposer quelques commentaires bien sentis ! Et pas de bêtises en mon absence, hein ?

  • Histoires de racines...


    Je m'aperçois avec horreur qu'aujourd'hui, j'ai vécu depuis ma naissance un nombre de jours égal à la racine carrée de 297804049. Sachant que je compte bien rester sur cette Terre encore quelque temps (j'ai encore pas mal de choses à faire ici-bas et ça fait une éternité que je n'ai pas nettoyé ma voiture, alors, désolé, vraiment désolé, je ne peux pas m'en aller comme ça, ce serait un peu cavalier...), il me reste à espérer que lorsque la Grande Faucheuse m'appellera, les racines des pissenlits que j'aurai alors à manger seront un peu plus digestes... A ce propos, à quelle heure on mange ?

  • Dekismokton ?


    Je reviens aux propos que tenait dimanche soir sur Europe 1 notre cher ministre de l’Intérieur, Dominique De Villepin. Etant au volant de ma voiture, quelque part entre Meuse et Meurthe-et-Moselle, par un temps gris et tristounet, j’ai donc eu tout le loisir d’essayer de comprendre ce qui se tramait sous ses petites phrases, en particulier lorsqu’il a évoqué un changement de politique après le référendum du 29 mai.
    Je note cependant que depuis hier soir, on glose beaucoup sur «l’altercation» entre De Villepin et un Raffarin vert de rage de se sentir brutalement mis en cause, mais qu’avant ce non événement, aucun journaliste n’a eu à ma connaissance la lucidité de décoder le message que certains de nos gouvernants essaient de nous envoyer.
    Certains de nos gouvernants… c’est idiot ce que j’écris car c’est Chirac qui bataille tout seul et, lorsque l’on connaît ses talents de visionnaire, son ambition pour la France, je me permets d’esquisser un tout petit rictus car je vois bien qu’il nous prend tous pour des billes !
    Car quel est son problème majeur ? Sa situation personnelle après son mandat présidentiel, c’est évident ! Il lui est nécessaire d’être réélu en 2007 s’il veut continuer à jouir de tous ses droits et ne pas prendre le risque de faire l’objet de poursuites judiciaires.
    Il lui faut donc garder le maximum de bonnes cartes dans son jeu et, en tout premier lieu, concentrer ses efforts pour repousser l’ennemi juré, le petit Nicolas qui devrait en toute logique le laminer au premier tour de l’élection présidentielle et l’exposer à un avenir qu’il redoute probablement. Après avoir usé autant que faire se peut le fusible Raffarin, notre Chi imagine (lui ou ses conseillers en communication) que l’atout De Villepin pourrait lui être utile dans les prochains mois, afin de redorer son blason et de le placer dans les meilleures conditions pour la grande campagne présidentielle. Car Chirac vient aussi de comprendre comment le piège du référendum sur la constitution européenne était en train de se refermer sur lui : impossible de tirer profit d’un éventuel oui puisqu’en ce cas les français n’auraient pas confondu projet européen et politique intérieure ; à l’inverse, le non des français serait d’abord un non à Chirac et à son gouvernement, bien plus qu’un non à l’Europe (car même si ce non existe, il reste minoritaire). Après s’être lamentablement écrasé sur les plateaux de TF1 jeudi dernier, notre grandissime Président cherche LA solution qui pourrait lui laisser caresser l’espoir qu’il restera aux commandes de la France jusqu’en 2012 (Non mais ça va pas ? Vous imaginez, vous, 17 ans cumulés de Chirac président ? Moi pas !!!). Et sa grande idée, c’est de nous dire (je traduis, hein ?) : « Si vous êtes bien sages – en d’autres termes si vous votez oui au référendum – vous serez récompensés, nous allons gouverner autrement ! Nous allons vous écouter ! » Mais tu nous prends pour qui, Chichi ? Te rappelles-tu ce soir de mai 2002 où les français ont repoussé Le Pen plus qu’ils n’ont voté pour toi ? Te souviens-tu leur avoir promis que tu saurais te souvenir de cette situation particulière ? Ici, beaucoup de gens ont gardé tes propos en mémoire ! Au lieu de quoi tu nous a vendu du baron Sellières, massacré une décentralisation par trop de précipitation, entamé la longue destruction des services publics, saupoudré ici et là, sans projet. Et je ne parle même pas des artistes que tu as soulevés contre toi en leur imposant un régime draconien alors que les coupables étaient ailleurs…
    Alors tes promesses… pour ce qui me concerne, je voterai oui le 29 mai car je n’aime pas le mélange des genres, mais ne viens pas t’étonner si le non l’emporte car tu sais très bien que ta promesse est contradictoire : car si je me mets dans la peau du citoyen lambda et que, par mon vote, je souhaite te sanctionner, la promesse de changement (même si je n’y crois guère) risque fort de m’inciter à voter encore plus fort pour le non, car tu m'avoues ainsi que tu es aux abois !!!
    Et pendant ce temps-là, en face, c’est aussi le règne de la médiocrité… Du côté du PS, on nous annonce des remises en ordre, certains vont même fricoter avec je ne sais quels obscurs lambertistes (oui, oui, ça existe encore ces choses-là), les démagogues de tout poil jouent les ramasse-miettes et fédèrent leur non dans une logique qui m’échappe totalement !
    Et ça m’énerve vraiment que tous ces braves professionnels de la politique continuent à vivre leur petite vie dans leur bulle, ayant perdu tout contact avec la réalité.
    Pas terrible ce que je viens d’écrire aujourd’hui… faut pas m’en vouloir, j’ai du mal à trouver l’inspiration devant de si piètres modèles.
    Heureusement, Chinois et japonais viennent me sauver la mise avec ces manifestations d’hostilité probablement télécommandées par le gouvernement de Pékin. Car il est bien connu que lorsque la Chine s’agite, les nippons frémissent !

  • L’histoire pas drôle de monsieur J.


    J’ai un peu hésité avant de publier cette note, mais il est des rencontres qui vous laissent un peu abasourdis, et qui vous jettent en pleine figure la brutalité de notre monde. Alors je vous raconte en quelques lignes l’histoire de monsieur J.

    Il s’appelle monsieur J., je conserve son anonymat, par délicatesse, parce qu’il vit des moments si pénibles qu’il n’aurait pas besoin d’une telle publicité. Monsieur J. était employé voici deux ans dans une grande surface culturelle où il avait la responsabilité du rayon des disques de jazz. Professionnel sérieux, on pouvait lui faire confiance pour vous donner de bons conseils, mettre en avant les disques qu’il appréciait et faire vivre au mieux les quelques bacs que son employeur lui laissait consacrer à la musique qu’il aimait. Car monsieur J, à ses heures perdues, était aussi clarinettiste. Monsieur J. allait se marier et être père de famille. Tout allait vraiment très bien.
    Sauf que son agitateur d’employeur était un pingre et lui octroyait un salaire de misère après plus de 10 ans d’ancienneté. Monsieur J. décida donc de voguer vers d’autres horizons et se mit à travailler pour une compagnie d’assurance : beaucoup de travail, des heures qui ne se comptaient plus, un salaire multiplié par deux ou trois, jusqu’au jour fatidique où la future madame J. décida, quelques jours avant le mariage, de filer à l’anglaise, sans la moindre explication. Première déflagration.
    Je garde le souvenir de monsieur J., quelques jours après cette brutale séparation : égaré dans une fanfare de jazz Dixieland… lors d’un mariage auquel nous étions conviés !
    Monsieur J. tint bon, continua de travailler et devint même un excellent professionnel qui jouissait d’une très bonne réputation dans le secteur où il exerçait son métier. Les contrats pleuvaient, et monsieur J. put tout doucement remonter la pente et consacrer un peu de temps à son bébé de fils, qu’il lui était possible de voir régulièrement.
    Monsieur J. engagea alors de l’argent pour prendre des parts dans une affaire, afin de mieux construire son avenir. Un emprunt, des mensualités avec, en retour, la promesse de nouveaux revenus.
    C’était il y a trois ou quatre mois seulement.
    Mais les «amis» de monsieur J. n’en étaient visiblement pas et ruinèrent ses espoirs en l’arnaquant… Deuxième déflagration.
    Pas de revenus supplémentaires, des dettes à rembourser chaque mois jusqu'au jour où l’institution bancaire décida de bloquer ses comptes. Plus moyen de payer son loyer, plus d’argent pour mettre de l’essence dans une voiture devenue outil de travail et… plus de travail.
    Démarches pénibles, expulsion malgré de nombreux appels lancés à un préfet sourd. Quelques amis pour l’héberger, lui permettre de prendre une douche et rester présentable aux yeux des autres.
    Monsieur J. attend de pouvoir toucher quelques allocations, d’ici à deux mois et en attendant, erre dans les rues de la ville, les yeux brillants, l’haleine un peu chargée en alcool.
    Tout s’est écroulé en quelques semaines, il ne peut même plus être un père épisodique car il n’a plus de toit.
    Lundi soir, monsieur J. viendra sonner à la porte de mon bureau, nous parerons à l’urgence, la rédaction d’un CV, son impression en plusieurs exemplaires, je crois que nous collerons aussi des timbres sur les enveloppes car les timbres ne sont pas gratuits. Monsieur J. n’aime pas demander, en quelques secondes, ses yeux s’embuent de larmes et une présence, même discrète, est essentielle.
    Parce qu’une troisième déflagration serait vraiment insupportable.