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WHAT ELSE ? - Page 20

  • Tête de l'artisan

    J'ignore si vous avez lu "Vous plaisantez monsieur Tanner", le dernier livre de Jean-Paul Dubois, qui nous raconte les mésaventures d'un narrateur aux prises avec différents artisans chargés de rénover la maison qu'il vient d'acheter. Peut-être seriez-vous bien inspirés d'y jeter un petit coup d'oeil si vous décidiez un jour de confier l'avenir de votre habitation à différents corps de métiers, chauffagistes, menuisiers, électriciens et autres spécialistes de la rénovation immobilière. Il y a quelques années déjà, Peter Mayle, l'écrivain anglais, nous avait mis en garde dans son bouquin "Le bonheur en Provence". Alors méfiance !
    Je viens moi-même de me confronter à la vie complexe de l'heureux propriétaire tellement malhabile qu'il lui faut impérativement se mettre sous la tutelle de ces mystérieux professionnels :
    - c'est l'histoire de la recherche d'un ramoneur qui, pour de mystérieuses raisons, avait oublié de noter notre rendez-vous dans son agenda et que nous n'avons jamais revu, car nous avons préféré faire appel à l'un de ses collègues, qui travaille pourtant à 30 kilomètres de chez moi et que nous pûmes mobiliser en quarante-huit heures ;
    - voulant aménager un escalier intérieur pour faciliter l'accès à un second étage refuge sous les toits de ma maison, j'ai découvert que la menuiserie était une science finalement aléatoire. Une première visite d'un professionnel se solda par un projet fantaisiste, consistant à ouvrir mon salon pour faire arriver l'escalier face à la cheminée, rendant par là-même l'usage de cette dernière tout à fait impossible. Ayant refusé cette malhonnête proposition, on me suggéra de creuser le plafond de ma salle à manger et de détruire en grande partie la cloison principale de la vaste pièce où j'envisage pourtant d'installer une bibliothèque, discothèque ou vidéothèque. Non non, cher ami, votre idée n'est pas fameuse ! Enfin, alors que je commençais à être gagné par le doute, un cinquième menuisier (oui, parce qu'entre temps, d'autres avaient été contactés, mais n'ont jamais donné signe de vie, pas besoin de travailler semble-t-il...) accéda en tous points à ma demande, dessinant illico un projet intelligent, qui voyait notre escalier prendre place dans une petite pièce bureau et grimper avec naturel dans un espace qui, depuis le début, nous paraissait être le seul plausible. Notre choix était fait, mais que de points d'interrogation cependant !
    - je ne peux passer sous silence les relations très téléphoniques que j'entretiens avec  mon chauffagiste. J'ai la chance d'habiter une maison équipée d'une chaudière récente, dotée de perfectionnements électroniques et programmables mais qui, un beau matin, afficha le message suivant : "Défaut brûleur". La coquine s'étant arrêté de fonctionner, je téléphonai sans attendre à celui qui l'avait installé et qui, Ô bonheur, déboula chez moi une heure après pour se répandre en explications confuses sur les aléas de la météo, de la pression atmosphérique et des conséquences que ceux-ci avaient inéluctablement sur la bonne santé de mon appareil dernier cri. Il quitta les lieux rapidement, satisfait de sa prestation, non sans me propoer un rendez-vous pour un nécessaire entretien annuel, ce que j'acceptai volontiers. Et pan, le lendemain : "Défaut brûleur" !!! Coup de téléphone au grand manitou de la chaudière : "C'est pas grave, vous éteignez la chaudière, vous la rallumez et ça va repartir". J'appliquai méticuleusement la méthode et, en effet, l'usine à gaz prodigua à nouveau ses douces chaleurs mais rien n'y fit, j'étais habité par l'angoisse. Tous les quarts d'heure, j'éprouvais le besoin de descendre à la buanderie et d'engager une conversation silencieuse avec ma chaudière qui restait cette fois muette et ne se vantait plus de mettre mon brûleur en défaut. Il ne me restait plus qu'à attendre le rendez-vous pris quelque temps plus tôt pour me rasséréner enfin. Par sécurité, je téléphonai à mon chirurgien des tuyaux à gaz la veille au soir afin de m'assurer de sa présence le lendemain. "Oui oui, c'est noté, je serai là vers 10 heures !". Aaaah, ouf, je respirai un grand coup, j'allais enfin pouvoir me chauffer les pieds sans la moindre inquiétude. Sauf que... j'attends toujours ce monsieur qui n'est jamais venu, ne s'est même pas décommandé. J'en viens à me demander s'il ne redoute pas lui-même la confrontation avec une chaudière un tantinet farceuse. Pendant quelques fugaces instants, j'ai même craint pour sa vie, redoutant qu'il ait perdu un combat dans une autre buanderie face à un cumulus meurtrier. J'attends qu'il me rappelle pour être définitivement certain qu'il est toujours des nôtres.
    Et j'y regarderai à deux fois avant de choisir un artisan pour effectuer des travaux... Ce qui me fait penser que je n'ai pas encore pris le temps de téléphoner à mon peintre et à mon électricien. Mais qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir trouver pour être dignes de leurs confrères ? J'en tremble d'avance.
    Un jour, il faudra aussi que je vous raconte comment je n'ai pas recruté une "employée de maison" (j'emploie cette expression à dessein parce que les chiennes de garde risqueraient de me tomber sur le poil si j'avais écrit "femme de ménage")... car cette corporation réserve aussi d'incroyables surprises !

  • Encore plus fortius !!!

    Allez, hop, je ne résiste pas... au plaisir de partager avec vous la fulgurance de la pensée d'un philosophe contemporain trop méconnu.

    philo_dakar.mpeg

  • Citius, altius, fortius

    On aura compris, à la lecture de ces modestes notes, que l'observation de mon entourage professionnel conduit, inexorablement, à l'émerveillement le plus absolu : bien souvent, la nature humaine s'y révèle pleinement, dans toute sa splendeur, nécessitant chez la vigie impitoyable que je suis une bonne dose d'humour pour l'endurer jour après jour (ces trois derniers mots étant un message d'encouragement subliminal destiné à mon cher ami Trollertanzer).
    Ce 20 janvier 2006 est à marquer d'une pierre dont vous choisirez vous-même la couleur. Après tout, un blog, c'est aussi un espace de liberté et je peux vous accorder cette fantaisie. Soyons magnanimes...
    Je vous situe le contexte : étant une personnage dont l'éducation n'est pas loin d'être achevée, j'ai l'habitude, au jour de mon anniversaire (ou le lendemain) d'offrir quelques viennoiseries à la vingtaine de personnes qui constituent notre équipe de travail (enfin, quand je dis travail, je me comprends, j'entends par là les 20 bipèdes qui fréquentent usuellement les locaux généreusement mis à notre disposition par notre employeur). Jusque-là, rien que de l'ordinaire, du banal même ! Au point qu'au moment où j'ai voulu payer la quarantaine de mini-croissants aux chocolat et aux amandes à mon pâtissier, celui-ci m'a demandé, à mon grand étonnement, si je désirais une facture. Face au soulèvement périscopique de mon sourcil gauche et à la vacuité de mon regard interrogateur, la vendeuse se répandit en généreuses explications pour me faire comprendre que ces petits délices étaient souvent achetés par ses clients pour des raisons professionnelles et que, à de nombreuses occasions, on lui demandait une facture. "Ben non, m'dame, c'est moi qui achète avec mes petits sous, c'est juste pour faire plaisir à mes collègues".
    Bon, là je m'égare, tel n'est pas mon propos du jour, revenons à nos croissants... Encore que... l'on verra plus loin que j'aurais peut-être mieux fait de quitter les lieux avec cette précieuse facture !
    Je passerai par charité sous silence l'attitude de certains qui, voyant le plateau copieusement garni s'offrir à leurs yeux, y puisent généreusement d'une main à la popreté aléatoire et s'en retournent dormir un étage plus haut, sans chercher à connaître la raison exacte de ce petit supplément à leur café du matin et, bien évidemment, sans dire merci non plus ! "J'ai pas le temps, trop de boulot !".
    Non, non, non... l'extraordinaire est ailleurs, dans une pièce voisine où se tient je ne sais quelle réunion, certainement de la plus haute importance et, comme toujours, des plus passionnantes. Or, voici qu'un de mes collègues temporaires, s'en extrayant pour quelques secondes et probablement alléché par l'aspect appétissant de mon cadeau du jour, s'empare d'un plateau sur lequel il dépose, sans la moindre hésitation, quelques croissants, à destination de ses interlocutrices du jour, que je n'ai pas l'honneur de connaître d'ailleurs.
    Je vous arrête illico : je suis tout sauf un radin et c'est avec le plus grand plaisir que j'aurais tendu moi-même le plateau sus-cité pour offrir ma pitance à ces mystérieux estomacs en jachère, s'ils avaient daigné nous honorer de leur indispensable féminine présence... et éventuellement me souhaiter un bon anniversaire, rien ne les y obligeant néanmoins. Non non non, c'est plutôt l'attitude cavalière de mon collègue porte-croissants qui m'a mis mal à l'aise !
    Hé, franchement ! Vous vous imaginez, vous, invités à manger par des amis et au moment de passer à table, vous précipitant pour garnir copieusement quelques assiettes et vous éclipser les bras chargés en expliquant que, juste à côté, il y a une petite fête et que, zut, là-bas, y a rien à becqueter ?
    Moi pas en tous cas... Je fais donc part à mon collègue ravitailleur que le procédé est un tantinet cavalier et je lui rappelle les raisons de la présence de ces croissants en ce noble lieu qu'on appelle cafétéria, imaginant qu'il comprendrait le sens de mon interpellation et repartirait bredouille. Et d'après vous, qu'a-t-il fait, le bougre ? Ben, en toute simplicité, il a filé à l'anglaise, sans piper mot ni lâcher son précieux butin.
    En réalité, je ne lui en veux même pas, à mon petit messager viennois, ayant appris par la suite que le fautif dans cette histoire était une fois encore notre célèbre menteur chronique (cf. ma note "Coups de pied au cul qui se perdent") : tel le paon voulant parader, tel le pitoyable matou devant de potentielles conquêtes, tel le post-adolescent roulant ses bedonnantes mécaniques devant un public pré-pubère, notre anti-héros avait fait le généreux, régalant ces dames sur mon compte, en mandatant un petit commissionnaire obéissant : "On va vous offrir des croissants, mesdames".
    Oh nom d'un chien, je dois vieillir, je m'apparente de plus en plus à un vieux con, non ? N'empêche, la prochaine fois, j'embarque la facture et je la présente à mon chef qui pourra ainsi la passer au compte "Frais de réception". Ou mieux, en 2007, pas de croissants, de toutes façons, ce sera mieux pour votre ligne mesdames et messieurs - car j'ai noté un sérieux relâchement dans vos silhouettes - et je paierai un coup à boire aux personnes de mon choix, en un lieu de mon choix.
    Et toc !

  • Déprime statistique...

    > 48 ans ;
    > 17.532 jours ;
    > 420.768 heures ;
    > 25.246.080 minutes ;
    > 1.514.764.800 secondes.

    Vu sous cet angle brutalement quantitatif, le bilan d'une vie est une aridité telle qu'on préfère s'adonner à cette drôle de comptabilité dans le sens des aiguilles d'une montre, si j'ose dire. J'aurais pu proposer un décompte des mêmes chronomètres en calculant le temps qui me reste à vivre, sur la base de mon espérance de vie.
    Vous me pardonnerez, je l'espère, d'avoir choisi un tel mode de calcul et vous serez les bienvenus si, par mégarde, vous comprenez qu'aujourd'hui est le jour de mon anniversaire et que, ce faisant, vous vous empressez de me souhaiter plein de bonnes choses pour l'avenir.
    Voilà qui est dit...

    PS : j'ai programmé la publication de cette note au jour et à l'heure exacte de ma naissance, un peu de rigueur ne nuisant pas !

  • La belle anglaise est de retour

    Après douze ans d'un long silence, Kate Bush nous revient avec "Aerial", un double CD dont le moins que l'on puisse dire est qu'il ne décevra pas les fans de la première heure, ceux qui en particulier étaient tombés sous le charme de cette voix si particulière dont les compositions phares s'appelaient "Wuthering Heights" ou "Babooshka", à la fin des années 70.
    En 2005, Kate Bush est toujours aussi captivante, mieux même, il semble que la maturité l'ait conduit, sinon à s'assagir - ce que personne ne lui demandera jamais - mais à introduire dans sa musique une nouvelle dimension, proche souvent de l'introspection et du recueillement.
    A des années lumière de toutes les ébullitions éphémères de la variété insipide et anglo-saxonne dont les radios robinets nous rebattent les oreilles, bien loin de tous les formatages R&B ou façon Star Ac', Kate Bush nous livre une musique épurée, habitée par la grâce. Et pour notre plus grand plaisir, elle s'est aussi entourée de noms prestigieux, tel Gary Brooker (anciennement leader et chanteur du groupe Procol Harum, dont le "Whiter Shade of Pale" avait connu un succès mondial, mais dont je vous recommande plutôt l'album appelé "Grand Hôtel"), ou Eberhard Weber (grand contrebassiste, partenaire régulier du saxophoniste Jan Garbarek) ou bien encore le batteur Peter Erskine dont la renommée n'est plus à faire.
    Amis chercheurs d'or, vous tenez là une pépite ! Laissez tomber illico votre petit tamis...

    Voir le site officiel de Kate Bush

  • Tiens, encore une réunion

    Quand on croit que le pire est arrivé, il ne faudrait jamais désespérer et se dire qu'on peut s'attendre à chaque instant à vivre des moments encore plus ébouriffants ! Ah, ces contrées jamais explorées, ces délices nés de l'invention humaine la plus débridée ! Une réunion de service...

    Ainsi donc, ce matin, j'étais, comme on dit, en réunion ; en d'autres termes, et comme nous le pratiquons à intervalles réguliers, notre chef rassemble ses troupes pour une "réunion d'équipe", selon un ordre du jour a priori défini quelque temps auparavant (mais pas toujours en réalité).

    Aujourd'hui, l'ordre du jour était tellement squelettique que seul le cérémonial du thé/café (l'un d'entre nous - pas moi en tous cas - prépare ces deux breuvages et les amène sur un plateau, créant ainsi suffisamment de perturbation pour que ceux qui n'écoutaient plus depuis longtemps puissent au moins s'occuper les mains) est venu mettre un peu d'animation dans ce grand moment de ma vie professionnelle.

    En réunion, les comportements répondent à une sorte de cérémoniaux multiples qu'on peut qualifier d'invariants :
    - l'une regarde son cahier et dessine d'interminables motifs géométriques ;
    - l'autre, visiblement débordé(e) de travail, continue sa tâche comme si de rien n'était ;
    - un(e) autre encore débite des phrases très compliquées auxquelles elle-même (ou lui-même) ne comprend rien ;
    - il y aussi ces duos (voire trios) qui ont toujours quelque chose à dire en aparté ;
    - n'oublions pas non plus ceux qui, même oisifs la plupart du temps, vous font comprendre qu'ils n'ont pas le temps d'assister à la réunion hebdomadaire ; ce qui leur permet, en particulier, de s'adonner à leurs jeux favoris sur ordinateur en toute impunité...
    - je ne peux passer non plus sous silence telle collègue qui, dès qu'elle prend la parole, assomme et finit par endormir son auditoire au bout de quelques secondes, et qui s'exprime comme si, à chaque fois, elle nous passait un bon savon.

    Face à cet aréopage, mon chef semble s'ennuyer profondément, il nous communique deux ou trois informations pratiques (aujourd'hui : comment glisser le bulletin dans la bonne enveloppe elle-même glissée ensuite dans une seconde enveloppe pour l'élection des représentants syndicaux).

    Et puis... rien ! "Bon, ben, c'est tout..." Ah bon ? C'est tout ? Vraiment ? Notez bien qu'aujourd'hui, ça m'arrangeait un peu de filer rapidement car j'avais un petit rendez-vous avec ma chère et tendre pour fêter mes 25 ans de mariage ! Nettement plus important. Et le premier qui me dit : "Ah mais ce sont les noces d'argent !" recevra illico une baffe bloguesque, parce que les noces d'argent, j'ai toujours cru que c'était un truc de vieux...

  • Je suis désormais un castéropode !

    Je viens de me familiariser avec ce nouveau fleuron de la technologie moderneuuuh ! Le podcast (contraction, si j'ai bien compris de iPOD et broadCAST) : en gros, les émetteurs de programmes (pour l'instant les radios principalement) proposent en téléchargement une partie de leurs émissions que vous pouvez ensuite écouter tranquillement chez vous, sur votre ordinateur ou, mieux, sur votre baladeur mp3.

    Honnêtement, c'est vraiment un truc qui constitue un plus pour tous ceux qui, comme moi, considèrent qu'on peut encore s'instruire et réfléchir par l'intermédiaire des médias. Surtout que notre radio dite de "service public" a plutôt bien fait les choses et installé depuis peu ce service sur son site Internet.

    Gros avantage : plus besoin d'être au rendez-vous devant son poste de radio au jour et à l'heure de la programmation, en quelques clics, le programme arrive sur votre machine et vous l'écoutez tranquillement au moment qui vous arrange. Mieux encore, un logiciel tel qu'iTunes vous propose une option de mise à jour automatique qui vérifie la présence de nouveaux "épisodes" (j'aime bien le terme, c'est comme ça que monsieur iTunes écrit dans son logiciel).

    Je me suis donc rué vers le téléchargement de quelques unes de mes émissions favorites, sur France Inter (Cinéfilms, Le Masque et la Plume, Ca se bouffe pas ça se mange, Rue des entrepreneurs) ou sur France Culture (L'Esprit Public, Répliques).

    http://www.radiofrance.fr/services/rfmobiles/podcast/

    Encore un petit effort et je finirai par être cultivé !!!

  • Coups de pied au cul qui se perdent...

    Franchement... J'ai beau avoir une fibre, disons... plutôt sociale, j'ai beau me persuader que nous vivons dans un monde de brutes qui broie les plus faibles pendant que les forts roulent des mécaniques, j'ai beau penser qu'une nation digne de ce nom se doit d'être structurée grâce à une fonction publique de qualité... Eh ben, parfois, je me dis que j'ai bien tort et qu'un bon gros dégraissage serait bénéfique au plus grand nombre et obligerait certains à se remettre en cause.

    Car non seulement de substantielles économies pourraient être réalisées en élaguant très franchement les sphères hiérarchiques de notre chère administration (qui, je finis par m'en rendre compte, est comme les grandes bibliothèques : plus un élément est haut placé, moins il sert...), en appliquant un régime sévère par la vente d'un parc immobilier souvent destiné à quelques privilégiés, en supprimant d'innombrables avantages en nature mais... aussi, en se débarrassant de quelques parasites.

    Je suis un peu en colère depuis quelques jours après une calamiteuse réunion où l'hypocrisie a régné durant près de trois heures. Je passe sur l'improductivité de ce moment fastidieux pour ne retenir que l'incroyable culot de l'un de mes « collègues » - je ne devrais pas utiliser ce mot en fait, car je ne me sens aucune proximité avec l'individu – qui use et abuse d'une situation grâce à laquelle il passe le plus clair de son temps à travailler à titre privé sur ses heures « officielles », au vu et au su de tous. Mon propre chef le sait, mais pour des raisons qui m'échappent totalement, préfère lui donner raison et en même temps donner tort par son silence obstiné à ceux qui – de temps à autre – élèvent un peu la voix. Pire encore, alors que d'interminables conciliabules dans les couloirs dénoncent cet état de fait, c'est le silence complet en réunion dès lors qu'il s'agit de prendre la parole en public !!! J'ai expérimenté cette lâche mécanique vendredi en essayant de crever l'abcès mais rien ni personne n'est venu me soutenir... Et le fautif a fanfaronné, nié, menti, avec l'approbation muette de mon chef, visiblement très contrarié par la naissance d'un conflit.

    A ce moment précis, vous vous sentez bien seul, très peu enclin aux discours généreux et vous êtes pris d'une frénésie de grand nettoyage. J'ai déjà dû l'écrire un jour, mais pour être salarié de l'Etat, je ne m'en sens pas pour autant moins comptable des deniers publics et j'enrage devant de tels gaspillages et devant un fonctionnement aussi erratique des structures telle que celle dans laquelle je travaille. Pourtant, nous avons une noble mission – celle d'informer les jeunes et leurs parents, les enseignants sur les filières de formation – mais il faut être armé d'un moral de béton pour rester debout et continuer à travailler en gardant sa bonne conscience pour soi.

    Et pendant ce temps-là, j'ai d'autres collègues – ceux-là, je veux bien les dénommer ainsi – qui se démènent, apportent des idées nouvelles, font preuve d'initiative, que personne ne remercie jamais pour la qualité de leur travail et qui, pourtant, amènent un sacré sang neuf dans la maison. Ce sont peut-être ces quelques personnes qui m'aident à rester serein et le regard tourné vers demain.

    N'empêche, l'autre connard, si on me donnait les pleins pouvoirs, il serait déjà à la porte avec une bonne série de coups de pied au cul ! Et j'en profiterais pour lui adjoindre du même coup deux ou trois autres compagnons pas vraiment nécessaires au boulot...

  • Questions et réponses

    C'est pas vraiment original en ce moment dans la blogosphère mais je ne prétends pas l'être... Alors je sacrifie à ce rituel du questionnaire dit de Proust.

    Ma vertu préférée : L'innocence.
    Le principal trait de mon caractère : Méditatif.
    La qualité que je préfère chez les hommes : La spontanéité et la sincérité.
    La qualité que je préfère chez les femmes : Leur sixième sens, qui nous échappe tellement.
    Mon principal défaut : Perfectionniste.
    Ma principale qualité : Pas blasé.
    Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : Qu'on puisse avoir avec eux de belles et longues discussions sur la musique.
    Mon occupation préférée : Lire en écoutant de la musique.
    Mon rêve de bonheur : Être détaché des choses matérielles, et pouvoir lire enfin d'une traite « A la recherche du temps perdu », sans me presser, au coin du feu ou dehors, devant un paysage magnifique et silencieux..
    Quel serait mon plus grand malheur ? Mourir après mes enfants
    A part moi-même qui voudrais-je être ? Moi, mais en mieux et, tant qu'à faire, en plus jeune !
    Où aimerais-je vivre ? A Biarritz, dans une maison d'où je verrais l'océan Atlantique et les couchers de soleil.
    La couleur que je préfère : Le noir.
    La fleur que j'aime : L'orchidée.
    L'oiseau que je préfère : « L'Oiseau de Feu », de Stravinsky ! Ou éventuellement « Les Cygnes et les Corbeaux » de Christian Vander.
    Mes auteurs favoris en prose : Emile Zola, Michel Tournier, Marcel Proust, John Harvey, John Irving, Pat Conroy, et plein d'autres encore... J'aimerais avoir tout lu !
    Mes poètes préférés : Ben, je suis pas très poésie en fait...
    Mes héros dans la fiction : L'inspecteur Charlie Resnick, l'Inspecteur Valentin (Brigades du Tigres) ou Corto Maltese.
    Mes héroïnes favorites dans la fiction : Nana (celle d'Emile Zola).
    Mes compositeurs préférés : John Coltrane, Robert Wyatt, Jimi Hendrix, Christian Vander, Jerry Garcia, Steve Reich, Philip Glass, Igor Stravinsky, Jean-Sébastien Bach, et tellement d'autres...
    Mes peintres préférés : un photographe en fait, Robert Doisneau.
    Mes héros dans la vie réelle : Mon fils.
    Mes héroïnes préférées dans la vie réelle : Ma fille.
    Mes héros dans l'histoire : Cet anonyme qui se dressait, seul face à un char d'assaut, sur la Place Tien An Men. Pour le symbole d'une courageuse résistance à l'oppression.
    Ma nourriture et boisson préférée : une vraie bonne choucroute dans une Winstub et un vieux rhum cubain, quelques heures plus tard.
    Ce que je déteste par-dessus tout : Le cynisme et l'hypocrisie.
    Le personnage historique que je n'aime pas : Hitler, Staline,... pour la période récente, et tous leurs homologues des siècles passés.
    Les faits historiques que je méprise le plus : Toutes les croyances (religieuses ou non) au nom desquelles les dictateurs ont tué au cours des siècles.
    Le fait militaire que j'estime le plus : L'Armée de l'Air quand elle crée un Big Band de jazz et recrute sur concours mon fils comme saxophoniste.
    La réforme que j'estime le plus : La création des congés payés et la suppression du travail des enfants (attention : j'en connais qui aimeraient revenir sur ces acquis, même en France).
    Le don de la nature que je voudrais avoir : Être musicien ou écrivain.
    Comment j'aimerais mourir : Vite et sans le savoir.
    L'état présent de mon esprit : Réfléchi.
    La faute qui m'inspire le plus d'indulgence : Le lapsus.
    Ma devise : Je préfère le vin d'ici à l'eau de là (Pierre Dac).

  • Absence

    Ma mère est à la maison (dont elle vient de faire la connaissance d'ailleurs) pour quelques jours. La vie est ainsi faite qu'elle ne nous octroit que bien peu de temps pour rassembler les éléments d'une famille souvent dispersée ici et là, chacun ayant suivi son propre itinéraire. Etrangement, sa présence parmi nous me fait ressentir, comme par différence, l'absence de mon père, qui nous a quittés voici quatre ans bientôt.
    Lorsque nous sommes allés la chercher à Verdun (ma ville natale), je n'ai pu rester qu'un minimum de temps dans son appartement, j'allais dire dans leur appartement : chaque pièce, chaque recoin me rappelle la présence de mon père, je le vois installé dans son fauteuil au salon, je le devine marcher d'un pas mal assuré dans le couloir de l'entrée, j'entends sa voix, l'odeur de ses cigarettes me revient, même le garage aujourd'hui vide semble attendre une voiture pourtant mise à la casse en 1997. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que ma mère a dû organiser sa vie seule, qu'elle a trouvé d'autres repères pour continuer à vivre. IL est là, à côté d'elle, la suivant avec confiance.
    Ici, les choses sont un peu différentes car nous habitons une maison dans laquelle mon père n'aura jamais mis les pieds. Enfin, elles auraient dû être différentes et pourtant, alors que ces lieux ont toute raison de lui être étrangers, je ne peux m'empêcher de trouver ici ou là une place où mon père pourrait s'installer. Je l'imagine volontiers assis dans un des deux fauteuils de cuir rouge (acheté en 2005...), regardant sans la voir la télévision, je lui fais gravir lentement l'escalier qui mène au premier étage, je lui ouvre la porte du jardin pour qu'il puisse y fumer tranquillement une cigarette sans gêner qui que ce soit, je suis certain qu'il nous demanderait sans cesse où est sa chambre.
    Le sentiment d'absence n'a pas faibli depuis ce 11 février 2002 où mon père a quitté notre monde, pire même, il est plus tenace, et si la douleur n'est pas vive comme au premier jour, la cicatrice ne se ferme pas. Se fermera-t-elle un jour d'ailleurs ?
    Mon père est parti rejoindre mon grand-père (mort en octobre 1975) au royaume des absents que l'on continue à faire vivre en les mettant en scène pour nous-mêmes, qui nous arrachent des larmes silencieuses qu'on refoule en soi par pudeur et que l'on verse chaque jour, jusqu'au dernier.